mercredi, mars 30, 2011

Mouammar Kadhafi: Ce Que Les médias Vous Cachent ...


"Aussi longtemps que les lions n'auront pas leur historien, les récits de chasse tourneront toujours à la gloire du chasseur." Proverbe africain

« Il est donc évident qu’après la Libye, la coalition occidentale déclarera sa prochaine guerre à l’Algérie, parce qu’en plus des ses ressources énergétiques énormes, ce pays a une réserve monétaire de 150 milliards d’Euros. Ce qui devient la convoitise de tous les pays qui bombardent la Libye et qui ont tous quelque chose en commun, ils sont tous financièrement en quasi faillite, les Usa à eux seuls ont 14.000 milliards de dollars de dettes, La France , la Grande-Bretagne et l’Italie ont chacun environ 2.000 milliards de dettes publiques alors que les 46 pays d’Afrique noire ont, au total, moins de 400 milliards de dollars de dettes publiques. Créer de fausses guerres en Afrique dans l’espoir de trouver de l’oxygène pour continuer leur apnée économique qui ne fait que s’empirer ne fera qu’enfoncer les Occidentaux dans leur déclin qui a pris son envol en 1884, lors de la fameuse Conférence de Berlin..."

Ces mots sont de Jean Paul Pougala, dont on lira tout l' article, à la suite de mon commentaire.

En effet, on ne le répètera jamais assez, une fois de plus, une « intervention humanitaire » à coup de bombardements féroces, soi disant ciblée sur les pro-Kadhafi ( libyens) pour protéger des rebelles ( libyens), est entrain de terroriser tout un peuple, détruire les infrastructures d ‘un pays, raser son patrimoine culturel, et finalement le faire régresser dans l’ âge de pierre, comme cela a été perpétré en Irak ! Contre celui-ci, on s’y est mis à plusieurs, avec des armes les plus létales qui soient, pour accomplir le « contrat de mort »… Et la complicité de leurs médias, leurs « experts politiques » et des intellectuels devenus des stratèges de guerres, se mettant tous avec enthousiasme à élaborer un dogme consommable pour tout public. « Lutte pacifique du peuple libyen contre la dictature criminelle de Kadhafi » ; « un tyran féru de livres sataniques sur la sorcellerie » (les insurgés ayant « découvert » des livres sur la sorcellerie kabbalistique dans une de ses bibliothèques « cachée » à Benghazi ( arrêt sur images sur el Jazeera) ! Sa mère serait juive (ses tantes ayant témoigné dans une chaîne de télévision israélienne !!) ; et pour finir , voilà qu’il menace l’Occident (dont Paris) de terrorisme !!

Mais, dans toute cette littérature d' action psychologue sur les masses, de France et d’ ailleurs, il faut chercher à la loupe, des analyses objectives et honnêtes sur le cas de la Libye ! Par conséquent, indépendamment de ce que l’on pense de Kadhafi, dictateur soit, mais de loin, moins coupable de crimes de guerre comme le sont entre autres, G W.Bush, Tony blair, Sharon (Sabra et Chatila) Ehud Olmer, Ehud Barak (« massacre « Plomb Durci » à Gaza) et tant d’autres, il est essentiel de lire l’article ci-joint.

Jean Paul Pougala, un des rares écrivains africains, et les arabes, à faire honneur à cette maxime de Noam Chomsky « "C'est la responsabilité des intellectuels de dire la vérité et de dévoiler les mensonges."

A- LES VRAIES RAISONS DE LA GUERRE EN LIBYE

1- Manque à gagner pour l’Occident à cause du Premier Satellite africain Rascom 1

C’est la Libye de Kadhafi qui offre à toute l’Afrique sa première vraie révolution des temps modernes : assurer la couverture universelle du continent pour la téléphonie, la télévision, la radiodiffusion et de multiples autres applications telles que la télémédecine et l’enseignement à distance ; pour la première fois, une connexion à bas coût devient disponible sur tout le continent, jusque dans les zones rurales grâce au système par pont radio wmax.

L’histoire démarre en 1992 lorsque 45 pays africains créent la société
Rascom pour disposer d’un satellite africain et faire chuter les coûts de
communication sur le continent. Téléphoner de et vers l’Afrique est alors le
tarif le plus cher au monde, parce qu’il y avait un impôt de 500 millions de
dollars que l’Europe encaissait par an sur les conversations téléphoniques
même à l’intérieur du même pays africain, pour le transit des voix sur les
satellites européens comme Intelsat. Un satellite africain coûtait juste 400
millions de dollars payable une seule fois et ne plus payer les 500 millions de
location par an. Quel banquier ne financerait pas un tel projet ?

Mais l’équation la plus difficile à résoudre était : comment l’esclave
peut-il s’affranchir de l’exploitation servile de son maître en sollicitant
l’aide de ce dernier pour y parvenir ? Ainsi, la Banque mondiale , le Fmi, les
Usa, l’Union européenne ont fait miroiter inutilement ces pays pendant 14
ans. C’est en 2006 que Kadhafi met fin au supplice de l’inutile mendicité
aux prétendus bienfaiteurs occidentaux pratiquant des prêts à taux usuraire;
le guide libyen a ainsi mis sur la table 300 millions de dollars, La Banque
africaine de développement a mis 50 millions, la Banque ouest-africaine de
Développement, 27 millions et c’est ainsi que l’Afrique a depuis le 26
décembre 2007 le tout premier satellite de communication de son histoire. Dans
la foulée, la Chine et la Russie s’y sont mises, cette fois en cédant leur
technologie et ont permis le lancement de nouveaux satellites, sud-africain,
nigérian, angolais, algérien et même un deuxième satellite africain est
lancé en juillet 2010. Et on attend pour 2020, le tout premier satellite
technologiquement 100% africain et construit sur le sol africain, notamment en
Algérie. Ce satellite est prévu pour concurrencer les meilleurs du monde, mais
à un coût 10 fois inférieur, un vrai défi. Voilà comment un simple geste
symbolique de 300 petits millions peut changer la vie de tout un continent. La
Libye de Kadhafi a fait perdre à l’Occident, pas seulement 500 millions de
dollars par an mais les milliards de dollars de dettes et d’intérêts que
cette même dette permettait de générer à l’infini et de façon
exponentielle, contribuant ainsi à entretenir le système occulte pour
dépouiller l’Afrique.

2- Fonds monetaire africain, Banque centrale africaine, Banque africaine des investissements

Les 30 milliards de dollars saisis par M. Obama appartiennent à la Banque
centrale libyenne et prévu pour la contribution libyenne à la finalisation de
la fédération africaine à travers 3 projets phare: la Banque africaine
d’investissement à Syrte en Libye, la création dès 2011 du Fonds monétaire
africain avec un capital de 42 milliards de dollars avec Yaoundé pour siège,
la Banque centrale africaine avec le siège à Abuja au Nigeria dont la
première émission de la monnaie africaine signera la fin du Fcfa grâce auquel
Paris a la mainmise sur certains pays africains depuis 50 ans. On comprend dès
lors et encore une fois la rage de Paris contre Kadhafi. Le Fonds monétaire
africain doit remplacer en tout et pour tout, les activités sur le sol africain
du Fonds monétaire international qui, avec seulement 25 milliards de dollars de
capital a pu mettre à genoux tout un continent avec des privatisations
discutables, comme le fait d’obliger les pays africains à passer d’un
monopole public vers un monopole privé. Ce sont les mêmes paysoccidentaux qui ont frappé à la porte pour être eux aussi membres du Fonds monétaire africain et c’est à l’unanimité que le 16-17 décembre 2010, à Yaoundé les Africains ont repoussé cette convoitise, instituant que seuls les pays africains seront membres de ce Fma.


Il est donc évident qu’après la Libye, la coalition occidentale déclarera
sa prochaine guerre à l’Algérie, parce qu’en plus des ses ressources
énergétiques énormes, ce pays a une réserve monétaire de 150 milliards
d’Euros. Ce qui devient la convoitise de tous les pays qui bombardent la Libye
et qui ont tous quelque chose en commun, ils sont tous financièrement en quasi
faillite, les Usa à eux seuls ont 14.000 milliards de dollars de dettes, La
France , la Grande-Bretagne et l’Italie ont chacun environ 2.000 milliards de
dettes publiques alors que les 46 pays d’Afrique noire ont, au total, moins de
400 milliards de dollars de dettes publiques. Créer de fausses guerres en
Afrique dans l’espoir de trouver de l’oxygène pour continuer leur apnée
économique qui ne fait que s’empirer ne fera qu’enfoncer les Occidentaux
dans leur déclin qui a pris son envol en 1884, lors de la fameuse Conférence
de Berlin.
Car comme l’avait prédit l’économiste américain Adams Smith en
1865, dans son soutien à Abraham Lincoln pour l’abolition de l’esclavage,
«l’économie de tout pays qui pratique l’esclavage des Noirs est en train
d’amorcer une descente vers l’enfer qui sera rude le jour où les autres
Nations vont se réveiller
».

3- Unions régionales comme frein à la création des Etats-Unis d’Afrique

Pour déstabiliser et détruire l’Union africaine qui va dangereusement
(pour l’Occident) vers les Etats-Unis d’Afrique avec la main de maître de
Kadhafi, l’Union européenne a d’abord tenté sans y parvenir la carte de la
création de l’Upm (Union Pour la Méditerranée) Il fallait à tout prix
couper l’Afrique du Nord du reste de l’Afrique. Cela a échoué parce que
Kadhafi a refusé d’y aller. Il a compris très vite le jeu à partir du
moment où on parlait de la Méditerranée en associant quelques pays africains
sans en informer l’Union africaine, mais en y invitant tous les 27 pays de
l’Union européenne. L’Upm sans le principal moteur de la fédération
africaine était foirée avant même de commencer, un mort – né avec Sarkozy
comme président et Mobarack, le vice-président. Ce que Alain Juppé tente de
relancer, tout en misant sur la chute de Kadhafi, bien sûr. Ce que les
dirigeants africains ne comprennent pas est que tant que ce sera l’Union
européenne qui finance l’Union africaine, on sera toujours au point de
départ, car dans ces conditions, il n’y aura pas d’effective indépendance.
C’est dans le même sens que l’Union Européenne a encouragé et financé
les regroupements régionaux en Afrique. Il était évident que la Cedeao qui a
une Ambassade à Bruxelles et qui tire l’essentiel de son financement de
l’Ue, est un obstacle majeur contre la fédération africaine. C’est ce que
Lincoln avait combattu dans la guerre de sécession aux Etats-Unis, parce
qu’à partir du moment où un groupe de pays se retrouvent autour d’une
organisation politique régionale, cela ne peut que fragiliser l’organe
central. C’est ce que l’Europe voulait et c’est ce que les Africains
n’ont pas compris en créant coup sur coup, la Comesa , l’Udeac, la Sadc et
le Grand Maghreb qui n’a jamais fonctionné encore une fois grâce à Kadhafi
qui lui l’avait très bien compris.

4- Kadhafi, l’Africain qui a permis de laver l’humiliation de l’Apartheid

Kadhafi est dans le cœur de presque tous les Africains comme un homme très
généreux et humaniste pour son soutien désintéressé à la bataille contre
le régime raciste d’Afrique du Sud. Si Kadhafi avait été un homme
égoïste, rien ne l’obligeait à attirer sur lui les foudres des Occidentaux
pour soutenir financièrement et militairement l’Anc dans sa bataille contre
l’apartheid. C’est pour cela que à peine libéré de ses 27 ans de prisons,
Mandela décide d’aller rompre l’embargo des Nations unies contre la Libye
le 23 octobre 1997.

A cause de cet embargo même aérien, depuis 5 longues
années aucun avion ne pouvait atterrir en Libye. Pour y arriver, Il fallait
prendre un avion pour la Tunisie; arriver à Djerba et continuer en voiture
pendant 5 heures pour Ben Gardane, passer la frontière et remonter en 3 heures
de route par le désert jusqu’à Tripoli. Ou alors, passer par Malte et faire
la traversée de nuit, sur des bateaux mal entretenus jusqu’à la côte
libyenne. Un calvaire pour tout un peuple, juste pour punir un seul homme.
Mandela décida de rompre cette injustice et répondant à l’ex- président
américain Bill Clinton, qui avait jugé cette visite «malvenue», il
s’insurgea : «Aucun Etat ne peut s'arroger le rôle de gendarme du monde, et
aucun Etat ne peut dicter aux autres ce qu'ils doivent faire ». il ajouta : «
ceux-là qui hier, étaient les amis de nos ennemis, ont aujourd’hui, le
toupet de me proposer de ne pas visiter mon frère Kadhafi, ils nous conseillent
d’être ingrats et d’oublier nos amis d’hier ». En effet, pour l’Occident, les racistes d’Afrique du Sud étaient leurs frères qu’il fallait protéger. C’est pour cela que tous les membres de l’Anc étaient considérés comme des dangereux terroristes, y compris Nelson Mandela. Il
faudra attendre le 2 juillet 2008, pour que le Congrès américain vote une loi
pour rayer le nom de Nelson Mandela et de ses camarades de l’Anc de cette
liste noire, pas parce qu’ils ont compris la bêtise d’une telle liste, mais
parce qu’on voulait faire un geste pour les 90 ans de Nelson Mandela. Si les
Occidentaux sont aujourd’hui, repentis de leur soutien d’hier aux ennemis de
Mandela et sont vraiment sincères lorsqu’on lui donnent des noms de rue et de
places, comment continuer à faire la guerre à celui qui a permis la victoire
de Mandela et son peuple, Kadhafi?

B- CEUX QUI VEULENT EXPORTER LA DEMOCRATIE SONT-ILS DE VRAIES DEMOCRATIES ?

Et si la Libye de Kadhafi était plus démocratique que les Usa, la France, la
Grande-Bretagne et tous ceux qui font la guerre pour exporter la démocratie en
Libye ? Le 19 mars 2003, le président Georges Bush lance les bombes sur la
tête des Iraquiens avec le prétexte d’y exporter la démocratie. Le 19 mars
2011, c’est-à-dire 8 ans plus tard et jour pour jour, c’est le président
français qui lance ses bombes sur la tête des Libyens avec le même prétexte
de leur offrir la démocratie. Monsieur Obama, Prix Nobel de la Paix 2009 et
président des Etats-Unis d’Amérique, pour justifier qu’il procède à un
déferlement de missiles Cruise de ses sous-marins sur la tête des Libyens a
dit que c’était pour chasser le dictateur Kadhafi du pouvoir et y instaurer
la démocratie.

La question que tout être humain doté de la moindre capacité intellectuelle
de jugement et d’appréciation ne peut s’empêcher de se poser est : ces
pays comme la France, l’Angleterre, les Usa, l’Italie, la Norvège, le
Danemark, la Pologne dont la légitimité pour aller bombarder les Libyens se
base sur le seul fait de s’être autoproclamés « pays démocratiques »
sont-ils réellement démocratiques? Si oui, sont-ils plus démocratiques que la
Libye de Kadhafi ? La réponse, sans équivoque est Non, pour la simple et bonne
raison que la démocratie n’existe pas. Ce n’est pas moi qui l’affirme,
mais celui-là même dont la ville natale, Genève abrite l’essentiel du
commandement des Nations unies. Il s’agit bien entendu de Jean-Jacques
Rousseau né à Genève en 1712 qui affirme dans le chapitre IV du Livre III de
son très célèbre ouvrage du Contrat social que : «il n'a jamais existé de
véritable démocratie, et il n'en existera jamais». Pour qu’un Etat soit
véritablement démocratique Rousseau pose 4 conditions selon lesquelles la
Libye de Kadhafi est même de loin plus démocratique que les Etats-Unis
d’Amérique, la France et tous les autres qui prétendent lui exporter la
démocratie à savoir :

1- Dimension de l’Etat : plus un Etat est grand, moins il peut être
démocratique, pour Rousseau l’Etat doit être très petit pour que le peuple
soit facile à rassembler et que chaque citoyen puisse aisément connaître tous
les autres. Avant donc de faire voter les gens, il faut s’assurer que chacun
connaisse tous les autres sans quoi voter pour voter est un acte dénué de tout
fondement démocratique, c’est un simulacre de démocratie pour élire un
dictateur. La structure de l’organisation de l’Etat libyen se fonde sur une
base tribale qui regroupe par définition le peuple en de petites entités. Le
sentiment démocratique est plus présent dans une tribu, dans un village que
dans une grande Nation, parce que le fait que tout le monde se connaisse et que
la vie tourne autour des mêmes points communs apporte une sorte
d’autorégulation, d’autocensure même pour peser à chaque instant, la
réaction ou la contre-réaction des autres membres pour ou contre les opinions
qu’on peut avoir. Sous cet angle, c’est la Lybie qui répond le mieux aux
exigences de Rousseau, ce qu’on ne peut pas dire de même pour les Etats-Unis
d’Amérique, la France ou la Grande-Bretagne , des sociétés fortement
urbanisées où la majorité des voisins ne se disent même pas bonjour et donc
ne se connaissent pas, même vivant côte-à-côte pendant 20 ans. Dans ces
pays, on est passé directement à l’étape suivante : « le vote » qu’on a
malignement sanctifié afin de faire oublier que ce vote est inutile à partir
du moment où je m’exprime sur l’avenir d’une Nation sans en connaitre ses
membres. On est ainsi arrivé jusqu’à la bêtise du vote des citoyens vivant
à l’étranger. Se connaitre et se parler est la condition essentielle de la
communication pour le débat démocratique qui précède toute élection.

2- Il faut la simplicité des mœurs et des comportements pour éviter que
l’on passe l’essentiel du temps à parler de justice, de tribunal pour
trouver des solutions aux multitudes querelles d’intérêts divers qu’une
société trop complexe fait naitre naturellement. Les Occidentaux se
définissent comme des pays civilisés, donc aux mœurs complexes et la Libye
comme pays dit primitif, c’est-à-dire aux mœurs simples. Sous cet angle,
encore une fois, c’est la Libye qui répondrait mieux aux critères
démocratiques de Rousseau que tous ceux qui prétendent lui donner des leçons
de démocratie. Dans une société complexe, les trop nombreux conflits sont
résolus par la loi du plus fort, puisque celui qui est riche évite la prison
parce qu’il peut se permettre un meilleur avocat et surtout, orienter
l’appareil répressif de l’Etat contre celui qui vole une banane dans un
supermarché, plutôt que le délinquant financier qui fait crouler une banque.
Dans une ville comme New York où 75% de la population est blanche, 80% des
postes de cadres sont occupés par des Blancs et ils ne sont que 20% des
personnes en prison.

3- L’égalité dans les rangs et dans les fortunes. Il suffit de voir le
classement Forbes 2010 pour voir quels sont les noms des personnes les plus
riches de chacun des pays qui jette la bombe sur la tête des Libyens et voir la
différence avec le salaire le plus bas dans chacun des pays et faire de même
pour la Libye pour comprendre qu’en matière de redistribution de la richesse
du pays, c’est à la Libye d’exporter son savoir-faire à ceux qui la
combattent et non le contraire. Même sous cet angle, selon Rousseau, la Libye
serait plus démocratique que ceux qui veulent pompeusement lui exporter la
prétendue démocratie. Aux Etats-Unis 5% de la population possèdent 60% de la
richesse nationale. C’est le pays le plus déséquilibré, le plus inégal du
monde.

4- Pas de luxe. selon Rousseau pour qu’il y ait la démocratie dans un pays,
il ne faut pas qu’il y ait de luxe parce que selon lui, le luxe rend
nécessaire la richesse et cette dernière devient la vertu, l’objectif à
atteindre à tout prix et non le bonheur du peuple, « le luxe corrompt à la
fois le riche et le pauvre, l'un par la possession, l'autre par la convoitise
; il vend la patrie à la mollesse, à la vanité ; il ôte à l'Etat tous ses
citoyens pour les asservir les uns aux autres, et tous à l'opinion ». Y
a-t-il plus de luxe en France ou en Libye ? Ce rapport d’asservissement des
employés qui sont poussés jusqu’au suicide les employés mêmes des
entreprises publiques ou semi-publique, pour des raisons de rentabilité et donc
de possession de luxe d’une des parties est-il plus criant en Libye ou en
Occident ?

Le sociologue américain C. Wright Mills a décrit en 1956 la démocratie
américaine comme «la dictature des élites». Selon Mills, les Etats-Unis
d’Amérique ne sont pas une démocratie parce qu’en définitive, c’est
l’argent qui s’est substitué au peuple. Le résultat de chaque élection y
est l’expression de la voix de l’argent et non la voix du peuple. Après
Bush-père et Bush-fils, pour les primaires républicaines de 2012, on parle
déjà de Bush-benjamin. En plus, si le pouvoir politique se base sur la
bureaucratie, Max Weber fait remarquer qu’il y a 43 millions de fonctionnaires
et militaires aux Etats-Unis qui commandent effectivement le pays, mais qui
n’ont été votés par personne et qui ne répondent pas directement au peuple
de leurs activités. Une seule personne (un riche) est donc votée mais le vrai
pouvoir sur le terrain est tenue par une seule caste de riches qui ne résulte
purement et simplement que de nominations comme les ambassadeurs, les Généraux
de l’armée etc...

Combien de personnes dans les pays autoproclamés «démocratiques» savent
qu’au Pérou, la Constitution interdit un deuxième mandat consécutif au
président de la République sortant ? Combien de personnes savent qu’au
Guatemala, non seulement le président sortant ne doit plus jamais se présenter
comme candidat à cette fonction, mais qu’en plus à aucun degré de parenté,
aucun membre de sa famille ne pourra plus prétendre à cette fonction ? Combien
savent que le Rwanda est le pays qui intègre politiquement le mieux les femmes
au monde avec 49% de parlementaires femmes ? Combien savent que dans le
classement de la Cia 2007, sur 10 pays les mieux gérés au monde, 4 sont
Africains ? Avec la palme d’or à la Guinée Equatoriale dont la dette
publique ne représente que 1,14% de son Pib.

La guerre civile, les révoltes, les rebellions sont les ingrédients d’un
début de démocratie, soutient Rousseau. Parce que la démocratie n’est pas
une fin, mais un processus permanent pour réaffirmer les droits naturels des
humains que dans tous les pays du monde (sans exception) une poignée d’hommes
et de femmes, confisquant le pouvoir du peuple, l’oriente pour se maintenir
aux affaires. On trouve ici et là des formes de castes qui usurpent le mot «
démocratie » qui doit être cet idéal vers lequel tendre et non un label à
s’approprier ou un refrain à vanter parce qu’on est juste capable de crier
plus fort que les autres. Si un pays est calme comme la France ou les
Etats-Unis, c’est-à-dire sans aucune révolte, pour Rousseau cela veut tout
simplement dire que le système dictatorial est suffisamment répressif pour
empêcher toute tentative de rébellion. Si les Libyens se révoltent, ce
n’est pas une mauvaise chose. C’est prétendre que les peuples acceptent
stoïquement le système qui les opprime partout dans le monde sans réagir qui
est très mauvais. Et Rousseau de conclure : «Malo periculosam libertatem quam
quietum servitium -traduction : S'il y avait un peuple de dieux, il se
gouvernerait démocratiquement. Un gouvernement si parfait ne convient pas à
des hommes». Dire qu’on tue les Libyens pour leurs biens est un leurre.

C- QUELLES LECONS POUR L’AFRIQUE ?

Après 500 ans de relations de dominateur et de dominé avec l’Occident, il
est dès lors prouvé que nous n’avons pas les mêmes critères pour définir
le bon et le méchant. Nous avons des intérêts profondément divergents.
Comment ne pas déplorer le Oui de 3 pays africains au sud du Sahara, Nigeria,
Afrique du Sud et Gabon pour la Résolution 1973 inaugurant la nouvelle forme de
colonisation baptisée « protection des peuples », validant la théorie
raciste que les Européens véhiculent depuis le 18e siècle selon laquelle
l’Afrique du Nord n’a rien à partager avec l’Afrique Subsaharienne,
l’Afrique du Nord serait ainsi plus évoluée, plus cultivée et plus
civilisée que le reste de l’Afrique. Tout se passe comme si la Tunisie,
l’Egypte, la Libye , l’Algérie ne faisaient pas partie de l’Afrique.
Même les Nations unies semblent ignorer la légitimité de l’Union africaine
sur ses Etats membres. L’objectif est d’isoler les pays d’Afrique
subsaharienne afin de mieux les fragiliser et les tenir sous contrôle. En
effet, dans le capital du nouveau Fonds monétaire africain (Fma), l’Algérie
avec 16 milliards de dollars et la Libye avec 10 milliards de dollars
contribuent à eux tous seuls pour près de 62% du capital qui est de 42
milliards de Dollars. Le premier pays d’Afrique subsaharienne et les plus
peuplés, le Nigeria suivi de l’Afrique du Sud arrivent très loin derrière
avec 3 milliards de dollars chacun.

C’est très inquiétant de constater que pour la première fois de
l’histoire des Nations unies, on a déclaré la guerre à un peuple sans avoir
exploré au préalable la moindre piste pacifique pour solutionner le problème.

L’Afrique a-t-elle encore sa place dans une telle organisation ? Le Nigeria
et l’Afrique du Sud sont disposés à voter OUI à tout ce que l’Occident
demande, parce qu’ils croient naïvement aux promesses des uns et des autres
de leur donner une place de membre permanent au Conseil de Sécurité avec le
même droit de veto. Ils oublient tous les deux que la France n’a aucun
pouvoir de leur attribuer le moindre poste. Si elle l’avait, il y a belle
lurette que Mitterrand l’aurait fait pour l’Allemagne de Helmut Kohl. La
réforme des Nations unies n’est pas à l’ordre du jour. La seule manière
de compter, est la méthode chinoise : tous les 50 pays africains doivent
quitter les Nations unies. Et s’ils doivent y retourner un jour, ne le faire
que s’ils ont obtenu ce qu’ils demandent depuis longtemps, un poste pour
toute la fédération africaine, sinon rien.

Cette méthode de la non-violence est la seule arme de justice dont disposent
les pauvres et les faibles que nous sommes. Nous devons tout simplement quitter
les Nations unies, car, cette organisation de par sa configuration, de par sa
hiérarchie est aux services des plus forts.

Nous devons quitter les Nations unies afin de marquer notre réprobation de
cette conception du monde basée uniquement sur l’écrasement du plus faible.
Tout au moins ils seront libres de continuer de le faire, mais pas avec notre
signature, pas en rappelant que nous sommes d’accord alors qu’ils savent
très bien qu’ils ne nous ont jamais interrogés. Et même quand nous avons
donné notre propre point de vue, comme la rencontre de samedi 19/3 à
Nouakchott avec la déclaration sur la contrariété à l’action militaire,
ceci a été passé tout simplement sous silence pour aller accomplir le forfait
de bombarder le peuple africain.

Ce qui arrive aujourd’hui, est le scénario déjà vu auparavant avec la
Chine. Aujourd ’hui, on reconnaît le gouvernement Ouattara, on reconnaît le
gouvernement des insurgés en Libye. C’est ce qui s’est passé à la fin de
la Seconde Guerre mondiale avec la Chine. La soi-disant communauté
internationale avait choisi Taiwan comme unique représentant du peuple chinois
en lieu et place de la Chine de Mao. Il faudra attendre 26 ans, c’est-à-dire
le 25 octobre 1971 avec la résolution 2758 que tous les Africains devraient
lire, pour mettre fin à la bêtise humaine. La Chine est admise, sauf qu’elle
a prétendu et obtenue d’être membre permanent avec droit de veto, si non
elle n’entre pas. Cette exigence satisfaite et la résolution d’admission
entrée en vigueur, il faudra attendre un an pour que le 29 septembre 1972, le
ministre chinois des Affaires étrangères donne sa réponse avec une lettre au
Secrétaire général des Nations unies pas pour dire Oui ou Merci, mais pour
faire des mises au point, en garantie de sa dignité et de sa respectabilité.
Qu’est-ce que l’Afrique espère obtenir des Nations unies sans poser un acte
fort pour se faire respecter ? On a vu en Côte d’Ivoire un fonctionnaire des
Nations unies se considérer au-dessus d’une Institution constitutionnelle de
ce pays. Nous sommes entrés dans cette organisation en acceptant d’être des
serfs et croire que nous serons invités à table pour manger avec les autres
dans les plats que nous avons lavés est tout simplement crédule, pire,
stupide.

Quand l’Ua reconnaît la victoire de Ouattara sans même tenir compte
des conclusions contraires de ses propres observateurs envoyés sur le terrain,
juste pour faire plaisir à nos anciens maîtres, comment peut-on nous respecter
? Lorsque le président sud-africain Zuma déclare que Ouattara n’a pas gagné
les élections et change à 180° disant le contraire après une petite visite
de 8 heures à Paris, on peut se demander ce que valent ces dirigeants qui
représentent et parlent au nom de 1 milliard d’Africains.

La force et la vraie liberté de l’Afrique viendront de sa capacité à
poser des actes réfléchis et en assumer les conséquences. La dignité et la
respectabilité ont un prix. Sommes-nous disposés à le payer ? Si non, notre
place reste à la cuisine ou aux toilettes pour garantir le confort des autres.
D’ici là, en Libye, les bombes qu’on nous décrit comme des rosiers qui
tombent du ciel pour reboiser le désert libyen, sont françaises, américaines,
britanniques, italiennes, canadiennes, norvégiennes, mais les victimes sont
africaines, toutes africaines. Oui, c’est une guerre déclarée à tout le
peuple africain, pas à un homme, pas à un pays.
Jean Paul Pougala pougala@gmail.com

(*) Jean-Paul Pougala est un écrivain d’origine camerounaise, Directeur de
l’Institut d’études géostratégiques et professeur de sociologie à
l’Université de la Diplomatie de Genève en Suisse.


http://www.camerounlink.net/fr/news.php?SessionID=X4PI0LBQ4VQAT0GKCHM5KSFZCU5NYV&cl1=1&cl2=1&bnid=0&nid=59250