En effet, c'est tous les jours que le peuple algérien doit s'en
souvenir. Car, le serment du plus d' 1 million de martyrs de cette révolution,
n'a pas été tout à fait respecté, sinon... galvaudé! En vérité, si le pays est bien
débarrassé du joug colonial, qu'en est-il des autres carcans ( étiques,
politiques, et culturels) qui pèsent encore sur les algériens?
Le martyr Larbi Ben M'hidi, avait vu juste quand il avait prédit avant de mourir: "que la lutte pour le pouvoir serait terrible."...
Aujourd'hui, cette lutte s'est greffée sur une chaise roulante au fronton du ce pays, où le peuple est absent... Pour ma part, citoyenne libre, je n'ai de pouvoir que ma mémoire. A travers ces images de mes archives personnelles, les 60 ans remontent à la première action libératrice du joug colonial, partie de ma région natale des Aurès, puis englobant tout le territoire algérien. Femmes et hommes dans les divers maquis de mon pays, sans barbe, ni voile, ni "fetwa" d' imam affrontaient la mort. Masculin-féminin, se battaient et mourraient ensemble, pour la liberté de l'Algérie... L'identité était alors magnifiée dans le sentiment national d'appartenance à une NATION. C'est ainsi qu' hier nous étions un peuple de VAINQUEURS.
Aujourd'hui, nous sommes vaincus par nous-mêmes, mais nous ne sommes pas pour autant innocents. Ma génération est coupable de n'avoir pas su préserver les idéaux inscrits dans le serment de nos martyrs. Nous avons accepté le (ou les) masques de Halloween couvrant le pays, et l'amnésie en guise "d'acquis patriotiques". Je ne sais si vous comprenez, l'immense tristesse que je porte en moi, face au gâchis de nos espérances, et au delà de nous-mêmes, celles de nos enfants... Mais sans doute, mon ami Amine Maalouf le dira plus fort que moi, à travers cet extrait de son livre " les Désorientés" _ "Les vaincus sont toujours tentés de se présenter comme des victimes innocentes... Ils sont coupables d'avoir été vaincus. Coupables envers leurs peuples, coupables envers leur civilisations."
Il n'en reste pas moins, que si le politique et le culturel, mais aussi l'économique, tributaires du "sérail" sont encore figés dans la stupeur face aux défis de ce 3e millénaire, la seule institution organisée et moderne est l' armée nationale. Grâce à elle, l' Algérie est l' un des rares pays à avoir affronté - et gagné, sans l'aide de personne ( ni Occident, ni Orient!) - le terrorisme islamique, durant les années 90, où 200 000 algériens, jeunes, vieux et enfants ont payé de leur vie! Alors respect pour nos soldats. Et, gloire à nos martyrs, parmi eux nos "Historiques" ( sans dichotomie régionaliste!) ! Avec nos hommages reconnaissants pour les vivants : nos anciens moudjahidine ( combattants de l' ALN), ceux-là mêmes, et celles qui sont restés intègres et dignes, dans le respect de leurs concitoyens à l'égard de leur probité morale.
Tout cela pour dire que c'est par la résistance qu' un peuple se libère de la nuit coloniale.« La résistance à l'oppression est selon la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen du 26 août 1789, "un droit naturel, inaliénable et sacré de l'Homme". Qu'en est-il du droit du peuple Palestinien de résister par tous les moyens à l'occupation quasiment génocidaire d' Israël? Hélas, de nos jours, la création de tous ces cruels "djihadistes" disparates, spécialisés dans le chaos du monde musulman et des pays Arabes, semblent n'avoir qu' une seule fonction : celle de vider tout son sens noble et légitime la lutte palestinienne! Mais comme pour l' Algérie, la Palestine finira par terrasser la bête, quels que soient le temps et l' heure. C'est la loi naturelle du retour de manivelle...