dimanche, octobre 14, 2012

Chadli Bendjedid est mort – Que Dieu ait pitié de son âme





إنا لله و إن إليه راجعون 

 Hier, samedi, était l’ultime jour du deuil national de huit jours décrété en Algérie, pour le décès de ce troisième chef d’Etat algérien (1929 – 2012). 

Tout a été dit, sur Chadli Bendjedid.  En bien, comme en mal et en médisance quasiment impie – (ne respectant ni la souffrance de la maladie, ni la mort). Pour ma part, l’ayant connu, bien avant qu’il ne devienne président, je voudrais dire quelques mots, pour souligner, ce que peu de personnes ont rapporté de lui. A savoir l’essentiel de sa vérité fondamentale : il n’était pas un ambitieux du pouvoir suprême. Mais plutôt l’instrument passif, voire naïf de l’avidité comploteuse des flibustiers arrivistes qui gravitaient autour de lui… Comme par exemple, entre autres, feu Larbi Belkheir qui était alors son aide de camp.  

Fils de paysans pauvres, Chadli Bendjedid rejoint le maquis en 1955, il a 26 ans.

Comment donc, un paysan presque illettré devient-il « officier de l’armée française » comme le prétendent, toute honte bue, certains médias, et autres internautes algériens ??

Passons à la vraie histoire, pour rétablir la vérité d’un parcours, a priori semblable à celui des hommes et femmes de l’Algérie profonde qui ont pris part à la lutte de libération de leur pays… Pour Chadli Bendjedid, cela était par les armes. En tant que combattant, il se distinguera comme chef de bataillon, avant de rejoindre (comme beaucoup de maquisards)  l’Etat Major Général de  Ghardimaou, crée alors pour coordonner et parer aux besoins d'approvisionnement  des maquis de l'intérieur  et superviser l’organisation  d’une armée moderne, potentiellement militaire. C’est là, que Chadli Bendjedid, après ses hauts faits de baroudeur de maquis, va compléter son éducation politique et militaire.  Tout cela fera de lui, un officier respectueux de la hiérarchie militaire, sans pour autant « rêver » de devenir président, ni tremper dans des intrigues obscures pour arriver là où le hasard de l’ histoire le propulsera plus tard…

A Boumediene qui lui demandait un jour « s’il allait enfin se décider à laisser le commandement de la région d’Oran à quelqu’un d’autre »… Chadli Bendjedid répondit calmement, et sans insolence : «  Quand tu quitteras le pouvoir, je m’en irai d’Oran »… Et le destin lui répondit…

Autodidacte, à la modeste éloquence, il parle peu, mais écoute beaucoup. Comme  membre du conseil de la Révolution, on l’entendra rarement prendre la parole…  

Par la suite… ses deux mandats à la tête du pays, auront  eu des hauts et des bas, que l’histoire se chargera d’éclairer au-delà de toute subjectivité douteuse, partisane. Cependant, il n’était pas un mauvais homme.  Mais, il n’aura pas eu le panache, ni le charisme d’un Ben Bella, et non plus, le sens de l’Etat, ni l’esprit visionnaire d’un Boumediene. 
Chadli Bendjedid  était seulement un bon militaire, dans le sens noble du terme.

 L’erreur de casting dans le choix de sa personne comme président, aura été une espèce de cruauté mentale des hommes, ou une ironie du sort.. Car la fin aussi amère qu’ humiliante de sa carrière présidentielle, semble telle une vengeance de son propre destin jaloux de sa création…  Si haut que parvienne une chose lancée, c'est à terre qu'elle retourne. 
  
En vérité, Chadli Bendjedid,  n’était que le produit d'un système qui hélas a la peau dure et contre lequel les algériens n’ ont pas encore compris qu’ il est peut-être temps de s’ unir, au lieu de se déchirer  et de se tromper sempiternellement de lutte.
  
Finalement  si tout au long des cinquante ans d indépendance nationale, les mauvaises  histoires des  présidents de ce pays  se répètent,  c'est qu'il y a des strates de comportements aliénants et une emprise de domination sur les individualités et sur les groupes également.

Alors laissons Chadli Bendjedid reposer en paix, en respectant les sentiments et le deuil de sa famille. Et pour une fois, que les algériens se regardent en eux-mêmes, à la racine de leur conscience, pour penser à demain. Car c’est hier que nous aurions dû préparer aujourd’hui…