Cette rentrée à Gaza compte des absents, des morts et des blessés parmi les élèves et les professeurs, il y a des nouveaux veufs, de nouvelles veuves et de nouveaux orphelins le regard désespérément vide. Il y a les nouveaux enfants réfugiés aussi frêles que des oisillons sous la pluie, encore sonnés d'êtres miraculés du bombardement de leur nid qu'ils croyaient douillet à force de baisers de leurs parents.
"Est-cela la vie?" se demande l'oisillon regardant hagard les adultes ramasser dans les décombres de son nid des petits moreaux de ses parents pulvérisés, de son grand frère broyé et de sa petite sœur déchiquetée, tout en lui disant de ne pas pleurer, d'être courageux, que c'est un miracle qu'on l'ait sorti vivant des décombres, que tout ira bien maintenant... Mais qui leur a dit que l'oisillon voulait sortir vivant, orphelin et séparé des siens par le tombeau? Est-cela la vie? Une seule larme d'enfant est un crime contre l'humanité toute entière, alors à Gaza...
Mais ils sont tous là, à l'école, debout et souriants, jouant en riant franchement dans la rue encore pleine de débris dès qu’apparaît un simple ballon pour la récréation. Enfants-Anges blessés mais ignorant tout de ce qui se passe dans le monde des hommes, arborant des sourires aussi insolents qu'innocents après 50 jours de carnage barbare, se rendant simplement à l'école pour apprendre et revoir les amis, comme avant...
Écoliers modèles, la raie sur le côté pour les garçons, des fleurs et des brillants dans les cheveux des petites filles belles comme des cœurs, les vêtements impeccablement repassés par des mères, des sœurs ou des voisines aimantes, tous propres et fiers de résister par la vie et l'entraide dans l'étude au milieu du chaos. Cette rentrée scolaire 2014 est la fierté éclatante et la preuve vivante de la résistance et de la la victoire palestinienne!
Ce qui me réjouis ici-bas au milieu de la haine, de la mort et du chaos, c'est "la résistance de la vie," c'est la victoire inexorable de la vie. Ce sont les fleurs qui repoussent dans la prairie ou dans les cheveux des enfants après l'injure de la bataille. Ce qui me réjouit plus que tout au milieu même de l'enfer du chaos et les bombes, c'est la grandeur de la femme palestinienne! Héroïne antique protégeant ses enfants au milieu d'un nouvel holocauste commis en terre sainte par des nazis européens soi-disant descendants du peuple juif! Mère stoïque embrassant une dernière fois son jeune fils qui monte au front contre une armée diabolique, épouse fière qui refuse de quitter sa maison sous la menace de la mort, fille modèle secourant les voisins sous le feu.
Femme palestinienne protégeant chaque enfant comme le sien et la terre sainte et sacrée au prix de sa vie, mourant déchiquetée debout s'il le faut, martyre du nihilisme d'un camp de la mort néo-nazi dont elle ne peut s'échapper. Ô femme, ce qui me réjouit n'est pas ton joug indicible mais ta résistance morale et physique, comme le gravier qu'on n'écrase pas sous le talon, comme un diamant qui ne brûle pas même au milieu de l'enfer.
Ô Palestinienne pleurant et vomissant autant de sang que de larmes contre la lâcheté de l'humanité toute entière, désespérément seule, mais ne cédant rien, pas un pouce de terrain ni une once d'honneur. Et te relevant maintenant, immortelle et victorieuse, pour ré-ouvrir immédiatement les écoles et reprendre l’initiative et l'offensive de la vie! Ô palestinienne, qui t'a enseigné cela, qui te tient debout malgré la tempête si ce n'est Dieu Lui-même?
Quel courage et quelle force sont supérieurs à celui de ces femmes là ? Quel soldat de quelle armée arrive à la cheville de la femme palestinienne? Quoi? Ne voyez-vous pas qu'Israël a replié et que les écoles sont ouvertes?
Mais ce petit hommage au peuple palestinien, à ses enfants angéliques et à ses héroïnes vivantes, ne peut se conclure sans sonner les trompettes de la gloire de leurs hommes. car seul des géants méritent de telles femmes!
Devant l'histoire, seuls eux aussi, inférieurs en nombre et en moyens, encerclés et sous un déluge de technologies, de fers et de feux, ils ont de nouveau repoussé le diable et infligé une imprévisible et sévère défaite à ses serviteurs israéliens. Roquettes artisanales contre bombardiers et cuirassés lourds, mitraillettes illusoires contre plusieurs divisions de chars d'assaut, tunnels creusés à la main contre hélicoptères de combat, civils contre militaires, ils ont encaissé plus de 2 000 bombardements, ont résisté au corps à corps contre des divisions soi-disant d'élites de l'armée israélienne, puis les ont culbuté, laissant l'adversaire prostré dans ses chars et sa technologie mortelle, qui ne leur ont rien apporté contre ces géants. Humbles paysans et pêcheurs, petits fonctionnaires et professeur des écoles entrés en guérilla et devenus seigneurs de guerre par la force des choses. Moines-soldats aimant la mort comme leurs adversaires aiment la vie, nul n'en viendra jamais à bout. Que chacun qui se croit un homme recule et baisse la tête par respect quand un palestinien, même en guenille, passe devant lui. Mille d'entre eux, dont le martyr de cinq cent, ont fait reculer l'armada d'Israël soutenue par l'OTAN et l'Europe toute entière.
Mille d'entre eux dont cinq cent martyrs ont fait reculer l'armada d'Israël! Par Dieu je jure que Khalil Ibn Al-Walid et le prophète lui-même, paix et bénédiction sur eux, s'entouraient de tels combattants hommes et femmes dans l'épreuve surhumaine de la fondation de l'Islam au milieu du chaos. Une armée de moines en prière la nuit, et de lions indomptables et victorieux le jour quelque soit le nombre et la force toujours supérieurs de l'ennemi.
Et à chacun ses soutiens, mais les femmes palestiniennes se sont révélées plus décisives au cœur de la bataille que les milliards de l'OTAN! Ce n'est pas une question de richesse, de nombre et d'armement, c'est une question de degré de foi et de courage physique. A ce double étalon, les hommes palestiniens, et leurs femmes, sont les plus grands guerriers de notre époque. Des géants.
A chaque mal, le Coran indique que Dieu propage un bien en antidote. Il faut croire qu'à la mortelle "Nakba", la première "épuration ethnique" d'Israël en 1948, Dieu ait répondu en offrant Sa main de velours et Son gant de fer au peuple palestinien; peuple insolemment doux et généreux pour l'ami, mais intraitable et invincible depuis bientôt 70 ans quel que soit l'ennemi, Israël, l'OTAN ou le diable lui-même.
Les forces engagées ont beau être mille fois disproportionnées, c'est le peuple palestinien qui gagne chaque journée où il n'est pas expulsé de la terre sainte, et ses écoles ouvertes. La bataille commencée en 1948 n'est pas terminé, loin de là... Le projet colonial Israël est un échec pattant du fait de la résistance historique des palestiniens et des palestiniennes.
Et ce n'est pas par hasard si des eschatologues musulmans situent justement la défaite du "Dajjal", l'antichrist, à Gaza. Le guerrier palestinien est de fait le mieux préparé militairement et spirituellement, le plus fort et le plus noble pour cette tâche. C'est à Gaza que Sidna Issa, paix et bénédiction sur lui, tuera le Dajjal d'un coup de lance. Gloire et honneur au résistant palestinien, c'est parce que le diable s'est imposé par les armes à Jérusalem que l'antique peuple palestinien subit un martyr incroyable digne de la barbarie des croisades ou des camps de concentration nazis, mais justement, c'est parce qu'il est confronté a ce voisin aussi incorruptible qu'inébranlable, que le diable va le payer très cher!
Pardon, et merci aux hommes palestiniens pour cette leçon de courage et de foi en l'au-delà. Pardon, et merci aux femmes palestiniennes pour cette leçon de courage et d'amour du prochain. Pardon, et merci aux oisillons palestiniens pour cette leçon de courage et vos mille et un sourires à la vie. Pardon pour nos lâchetés individuelles et collectives, merci pour votre courage exemplaire à tous, vive la Palestine, gloire à ses combattants, honneur à son peuple, et vive la résistance! "
Vincent Després Levard Abdallah abu Salam
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