mercredi, septembre 30, 2009

Zaouias, Think Tanks Du Nouvel Ordre Marabout !

Ou, comment garder le pouvoir?
L´Occident a inventé le NOM (nouvel ordre mondial) en gouvernant l´OTAN pour mieux dominer les pays musulmans... Cependant, les "chefs visionnaires" du monde Africano- arabo-berbère -(et leurs vizirs mal_nommés) tiennent les zaouias en mains, telles des épees exorcisées pour leur pouvoir qui dure, dur, dans le grimoire du N.O.Marabout... !!!!

En effet, ces nouveaux think thanks maraboutistes, et autres tribus urbaines ou de villages, sont considérés comme des centres d´influences politico-affairistes.Et ce n´est pas pour rien, que les plus habiles dans le retournement de leur veste, les transfuges politiques et intellectuels, connus pour leur manque de foi et de principes moraux, se targuent de "zaouisme" pour entrer ou rester dans le gouvernement... Dans ce shéma du pouvoir, il n´y a pas de biographie crédible à laisser pour la postérité, sinon celle d´une étape trompée et trompeuse de l´Histoire...

C´est ce que cette excellente analyse de Kamel Daoud, que je vous invite à lire, m´a inspirée après sa lecture--- ( remarquez , moi, j´aime bien les zaouias, seulement, sur le plan spirituel, pour le "dikr" et la méditation religieuse, mais pas celles des charlatans politiques!!)

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LE QUOTIDIEN D'ORAN
Découpage territorial sur le mode ottoman
par Kamel Daoud
,Faible et autoritaire, le «régime», sous toutes ses formes dans les pays arabes, pratique ce qu'a pratiqué Saddam avant de mourir pendu : la mise en concession des espaces publics d'autorités pour se maintenir au pouvoir. C'est-à-dire, chercher des alliances d'appui avec les têtes de tribus, les zaouïas, les courants islamistes et conservateurs. Dans quelque temps, on en sera à chercher du compromis avec le Burnous, par souci d'ordre public, c'est-à-dire de stabilité, à signer la sous-traitance avec des chefs de gangs de quartiers et des bandits d'honneur. Proche de sa fin, Saddam a cessé d'être baathiste, socialiste ou autre, pour devenir simpl ement un Djihadiste assis, embrassant les chefs de ses tribus et annonçant la libération proche d'El-Qods.

En Algérie, on n'en est pas encore l à, mais un schéma se dessine dans ce sens. Il parait même que les grands Think Tank Us l'avaient prévu pour nos géographies : les pays arabes vont aller dans le sens d'un autoritarisme plus dur, avec, en contrepoids, l'émergence de centres de décisions secondaires, clandestins, très archaïques. Chez nous, vous le vivez tous, l'émiettement national se trace avec une nouvelle carte de tribus, des chefs de quartiers avec des batailles rangées, des vendettas préhistoriques, des expéditions punitives. Cela s'est traduit par des appropriations directes des espaces publics comme les trottoirs ou les jardins, des mutations de vocations en live de certaines wilayas frontalières tombées dans les mains de la contrebande à échelle nationale, des retours de Archs, des mises sous séquestres des casernes de gendarmerie réduites aux réactions... etc.

On ne négocie plus l'autorité avec les espaces élus ou les institutions publiques, mais avec les foyers de forces que l'on croyait disparus comme les zaouïas, les mosquées et certaines autorités religieuses ou régionalistes. Ce n'est d'ailleurs pas pour rien que le nouveau découpage territorial, en stand-by, prête plus l'oreille à des demandes tribales et à des tracés de terres et de parcours de troupeaux ou de contrebandes, qu'à des cartographies du management du territoire du pays et des soucis de développement de vocations économiques.

Le fameux con cept de société civile, véritable arnaque de représentativité, a même servi de première phase pour dédouaner le retour de ces « centres » de Caïd. On ne parle donc plus de l'élu mais du notable, en attendant le chef de tribu pour remplacer le wali ou le président d'APW. Fatalité historique, pendant que l'Etat s'occupe de la personne de Bouteflika qui s'occupe de sa biographie, le reste du pays retrouve le confort pré-moderne de ce qu'il a vécu avant l'arrivée des colons français : une répartition géographique entre des Beylek et des villes côtières sous domination des Ottomans, survivant avec une politique de dîmes et de fisc directs exercés sur un arrière-pays de tribus libres de s'organiser comme elles veulent du moment qu'elles payent l'impôt et lèvent des mercenaires.