dimanche, février 15, 2015

JE SUIS les 100 artistes Anglais...

Oui, je suis  eux, car avant "d'être ou ne pas être", je suis celle, et celui  qui pleure avec moi, la perte de la Palestine et El-Qods.
Une centaine d' intellectuel (les) et artistes Britanniques initient une pétition, qui à l'heure actuelle a récolté plus de 700 signatures de célébrités pour dénoncer la "catastrophe humanitaire" à Gaza.

Voilà qui nous encourage à croire qu'il existe encore du bien dans le coeur humain! Autrement dit,  le sens de la solidarité et le courage de la liberté d'expression dans le monde des arts - si ce n'est
( hélas!) en France, du moins au Royaume-Uni! Pendant que l'Europe, rameutée par la France, gesticule dans l' hystérie islamophobe, en s'enfonçant dans le piège que lui tend l' E.I, relayé par les cris d' orfraie des sionistes, prompts à tirer les "marrons du feu" de tout  attentat terroriste,  les artistes anglais, eux,  gardent la tête froide en regardant du bon côté: la Palestine.

Il faut bien le dire, depuis les terribles derniers attentats en France, gouvernants,  politiques, intellectuels, journalistes sont aux abois.  Et comme toujours, ce sont les paisibles travailleurs musulmans français qui seront désignés à la persécution morale et du tout sécuritaire. Même les enfants, de la maternelle, au primaire, iront en garde-à vue, en tant que "terroristes potentiels"! Et l'on voit avec stupeur, les écoles françaises jadis citées en exemple dans le monde, se transformer en annexes de commissariat! La peur sue dans les rues de France. Et le délire aussi. Car les intellectuel(les) et autres intervenants dans les "Talk show" télévisés ne parlent-ils de supprimer des versets "dangereux" du Coran?! Et même,  l'expression sainte de "Allahou Akbar" est d' ores et déjà placée sous haute surveillance,  syndrome de "radicalisation", et passible de toutes les traques policières, si le musulman, la prononce en dehors de ses prières rituelles à la mosquée ou chez lui... Quant aux Juifs de France, les voilà tous, canonisés martyrs sacrés de la liberté d' expression, et Israël, l'ange purifié et purificateur de tous péchés. N'a-t -on pas vu Netanyahou, les mains encore tièdes du sang des Gazaouis, défiler au premier rang durant la marche des chefs d'états étrangers à Paris, contre le terroriste? Et ce faisant, salir la mémoire des pauvres victimes de "Charlie", et de l'épicerie "Super Casher". Le plus significatif, de cette descente aux enfers de l'hypocrisie, c'est qu'aucun politique, ni intellectuel, pas même un média, n'aura protesté contre la présence du tyran sioniste!  

Tout comme nul, parmi ces "grandes gueules" des débats télévisés, ces experts "alibi" n'a osé analyser "à qui profite le crime" de tous ces carnages de l' E.I spécialement contre les musulmans, ainsi que leurs actions terroristes en France et dernièrement au Danemark?  Le moins intoxiqué par la propagande des médias aux ordres, aurait compris que le bénéficiaire est Israël, et dans sa foulée,  ces pays qui le soutiennent et le protègent notamment à l' ONU. Du coup, je n'exagère pas, quand je pense que ces deux forces des ténèbres, ont des intérêts communs...

C'est ainsi, qu' à chaque fois que l'armée d' Israël, perpètre un nouveau massacre à Gaza, en étranglant plus fort, les maigres territoires de la Palestine occupée, dans l'étau de l'encerclement, et du vol de plus en plus de terres pour construire plus de colonies - il arrive soudain un "danger"  du monde arabe et musulman pour détourner l'attention du monde. Si ce n'est pas le terrorisme, ou " le Printemps Arabe", sinon  l'effondrement de pays souverains comme la Libye, l' Irak, la Syrie... ce sera l' Ukraine. N'importe quoi, pourvu que les actions génocidaires d' Israël contre les Palestiniens, ne fassent pas la UNE de la presse mondiale! C'est en ce sens, que la morale sélective à de plus en plus gangréné l' opinion occidentale, en corrompant tous les principes de droit de justice en politique internationale, et pervertie l'idéal de la démocratie et de la liberté d'expression. Tout cela dans l'amalgame perfide du sionisme avec l'antisémitisme, tout comme la cause juste du peuple Palestinien, de politique, le lavage de cerveau tous-azimuts- sioniste, la "Pavlovisée" en guerre de religion - islamiste...
Tout est faussé, tronqué et les occidentaux les authentiques coupables de touts les malheurs des Juifs, sont devenus les hérauts du plus sanglant des mensonges depuis la 2e guerre mondiale!  

Pourtant, malgré ces temps obscurs de l'injustice et de la complicité occidentale avec les crimes contre l' humanité d' Israël,  il ne faut pas désespérer de l'humanité, ainsi que nous le démontre l'exemple des artistes anglais.

Dans une lettre publiée samedi par le Guardian, plus d’une centaine de personnalités britanniques ont annoncé qu’ils signaient la pétition anti-israélienne intitulée "Artistes pour la Palestine UK" et qu’ils participeraient dorénavant au boycott de l’Etat hébreu et de ses institutions.

Le romancier et essayiste Hari Kunzru, l’ex-chanteur de The Verve Ken Loach et le cinéaste
Mike Leigh figurent notamment parmi les nouveaux signataires.

"Nous annonçons aujourd’hui que nous renonçons à engager des relations culturelles avec Israël", indique la lettre. "Nous n’accepterons ni les invitations professionnelles ni les financements provenant d'une institution liée au gouvernement israélien".

Dénonçant la "catastrophe humanitaire provoquée par la guerre de Gaza", la pétition cite un rapport de B’Tselem, ONG israélienne qui présente comme "le centre israélien d’information pour les droits de l’homme dans les territoires occupés", qui évoquait 2014 comme l’"une des années les plus cruelles et meurtrières de l’histoire de l’occupation". Pour voir la liste des signataires cliquer: http://artistsforpalestine.org.uk

C'est cela la dignité éthique et morale des intellectuel (les) et des artistes, les seuls qui méritent l'honneur de s' auto-définir comme -citoyens du monde-. À ne pas confondre avec ces thuriféraires qui, pour passer à la télé, ou avoir une quelconque récompense de ces pays aux mains tachées du sang Palestinien et même de celui de leur propre peuple, sont prêts à tous les reniements.Comme dit Pascal Boniface : " Ces intellectuels faussaires cherchent aussi à faire taire les autres", sinon par leurs écrits mystificateurs,  ce sera par l'entremise d' une certaine presse aux journalistes carriéristes sans foi, ni loi.  

samedi, février 14, 2015

Assia Djebar au delà des controverses algériennes...



"La vérité ne se dégage pas de la polémique, mais des oeuvres qu'on a faites" ( Paul Gauguin). 

À contre-courant des polémiques et des "fitna" intellectuelles et ou politiques, j'atteste  que Assia Djebar eut droit à des obsèques officielles, organisées sur ordre du Gouvernement. Cercueil recouvert du drapeau algérien, transporté par des éléments de la Protection civile, et une dernière haie d' honneur.

La romancière et membre de l' Académie Française,  de son vrai nom Fatma-Zohra Imalayène, née le 30 juin 1936 à Aïn Bessam ( Bouira, en Algérie)  décédée, après une longue maladie,  le 6 février 2015 à Paris, a été inhumée, hier matin, au cimetière de Cherchell. Cette commune de Tipaza, n'est certes pas, sa ville natale, mais néanmoins, une des sources de son inspiration littéraire, notamment son premier film de fiction en 1978 - "La nouba des femmes du Mont Chenoua", produit par la télévision algérienne. Coïncidence ou pas, elle reposera désormais,  plus ou moins loin,  de la stèle érigée en hommage à l'endroit ou Albert Camus aimait à se tenir...

 Pour ma part, je n'ai pu me rendre à Cherchell, pour ses obsèques, mais j'étais présente à l' hommage qui lui fut rendu au Palais de la Culture, jeudi dernier. Nous étions près d' une centaine de personnes, du monde des arts et des lettres ainsi que de la politique et des Associations pour les droits des femmes, à nous recueillir devant la dépouille de la défunte. Parmi ces personnalités, je cite celles que je connais, telle la ministre de la Culture Nadia Labidi, l'Ambassadeur de France, l'Ambassadrice du Chili,  l'ex-ministre et écrivaine Zhor Ounissi, Amina Dabache directrice du quotidien arabophone "El Chaab", la leader du PT, Louisa Hanoune, etc.

Cependant, que la plus intense émotion qui me fit venir les larmes aux yeux , fut au moment où je présentai mes condoléances à la famille, dont sa mère Baya, une extraordinaire dame presque centenaire, à l'esprit vif, qui me fixa d'un regard étincelant d' intelligence, en me disant: " Merci... Aïcha Lemsine, oui, je vous connais.. Assia m'avait parlée de vous." 
  
Soudain des souvenirs refluèrent en force... Cet article du journal  "le Monde" en 1976, de Françoise Wagener, au sujet de mon premier roman -  avec cette phrase: " La Chrysalide", que son aînée, Assia Djebar, a aimé...". Elle avait donc été ma "première" lectrice!!!

Par la suite, je l'avais rencontrée , au cocktail de promotion de mon livre, organisé par mes éditrices à Paris. Elle était là, belle, sympathique et chaleureuse,  découvrant avec enthousiasme, cette toute nouvelle "Edition des Femmes" qui faisait  alors, beaucoup parler d' elles, et chez qui, elle publiera quatre années plus tard, "Femmes d'Alger dans leur appartement" - nouvelles  (1980)

 Puis,  durant les années 90, aux Etats-Unis, où j'étais correspondante "diplomatique", pour "The Washington Report on Middle East Affairs " en même temps, que vice- présidente du "Women'World Writers" ( organisation mondiale des femmes écrivains) basée à New-York, je la croiserai une deuxième fois... Peu après,  j'avais quitté les States, et ce fut à son tour d'y vivre... 

C'est ainsi que nous nous étions perdues de vue, jusqu'à ce triste jour de son décès. C'était une voix qui était aussi, mienne, dans le sens, où Assia Djebar avait  étrangement, continué et développé les thèmes de mes livres ( la Chrysalide: 1976) et mon essai sur le monde Arabe et l' Islam :  "Ordalie des Voix" - Les femmes Arabes parlent " - ( Paris- 1982).

Et voilà qu'après tant d'années, elle est là, sans vie , mais "immortelle", beaucoup plus sûrement à travers sa formidable oeuvre littéraire, que par la grâce l'Académie française- qui comme chacun sait, obéit surtout au "politiquement correct", sinon à des intérêts politiques conjoncturels... D'autant plus que contrairement au Prix Nobel, cette "distinction" française  coûte trop chère. Car il faut savoir que la confection de l’habit d'apparat à 35 000 euros, et l'épée  jusqu'à 100 000 des  membres de cette illustre aéropage est à la charge du nouvel entrant... 

Ceci pour rappeler, que rien ne dure, pas même le bruit de la renommée, sauf la voix de la conscience qui demeure empreinte dans les écrits de l'écrivain, du poète, et dans la mémoire de ceux de qui, on a réussit à se faire aimer. 

À l'image de ces femmes, largement majoritaires dans la salle, qui ont accueilli tes restes mortels,  en scandant des "youyous"... avec  ce moment bouleversant,  quand la lourdeur de la peine, qui pesait dans l'air, fut déchirée par la voix pure de Djoher Amhis, entonnant les merveilleux chants religieux berbères de Taos Amrouche. 

En vérité, quoi qu'en disent les sempiternels faiseurs de polémique, l'Algérie t'a rendu les honneurs qui te revenaient de droit. Et cela, non, pour l'octroi prodigieux de tes prix et médailles étrangères, mais pour avoir  été, une écrivaine qui aura glorifié la grandeur et aussi la misère de notre pays; écrit  la parole forte et résistante des femmes algériennes contre les lois injustes d' un patriarcat toujours aux aguets,  en les faisant connaître par delà nos frontières.  Tout cela, dans une pensée plurielle de toutes les écrivaines algériennes, comme tu le reconnaissais toi-même dans ces mots: 
" J’écris, comme tant d’autres femmes écrivains algériennes avec un sentiment d’urgence, contre la régression et la misogynie".
 Que Dieu ait ton Âme, Assia - Fatma-Zohra, et que la terre te soit légère.
     نا لله وإنا إليه راجعون

 ولا حول ولا قوة إلا بالله العلي العظيم