jeudi, mars 08, 2018

8 March, To All Voices Of Resistance And To Palestinian women prisoners!

The Double Standard -Western International Women's Day 

« Je suis féministe par et pour la dignité humaine. Ma liberté n’est pas contre les hommes, car je suis la fille, l’épouse et la mère d’hommes. Je lutte pour l’égalité dans le respect et l’amour. Sans amour la race humaine périra ». (Aïcha Lemsine : interview « Elle »-Paris 1978  

D’hier à aujourd’hui…
Le 8 mars appartient à toutes les femmes du monde. C'est une longue épopée issue de l’histoire plus que centenaire, de luttes féministes pour l’abolition des inégalités par rapport aux hommes. Les femmes occidentales furent à la pointe de cette extraordinaire  combat sans armes, ni violence, et qui aura inspiré l’émancipation féminine dans le monde. Cependant, il faut rappeler deux figures du féminisme pionnier dans le monde arabe: le penseur Qassem Amin, avec son livre : « La libération de la femme » publié au Caire, en 1899 et « la femme nouvelle » (1900). Et Hoda Chaârawi qui en 1923 va fonder la première  « Union féministe égytienne ». Et en Algérie la palme revient à notre fierté nationale: Djamila Bouhired, icône de la #RévolutionAlgérienne,impliquée pleinement dans la cause des Femmes, et notamment la cause Palestinienne.  
Ainsi dès la seconde moitié du XIXe siècle, la prise de conscience féministe est considérable en Europe et en Amérique. Cependant que le monde Arabe n’était pas en reste, non seulement en Egypte, mais aussi en Syrie, Palestine, Liban, Irak. Elles se rencontraient à travers des congrès, comme celui du Congrès Féminin Arabe qui se tient au Caire en 1944.

Le féminisme occidental et Arabe jusqu’à la fin du XXe siècle était un idéal de liberté et de droits pour les femmes, fondé sur les principes de la paix, contre le patriarcat, les guerres, les prisons et les violences d’où qu’elles viennent. Ethique et révolutionnaire, le mouvement des femmes n’était ni occidental, ni oriental, mais universel. C’est ainsi que les féministes occidentales se sont illustrées aussi contre les guerres, notamment au Vietnam, l’Apartheid en Afrique du sud, ont dénoncé la torture durant la guerre d’Algérie (Simone de Beauvoir, Gisèle Halimi, etc.). Féminisme transnational et solidaire, l’oppression des femmes est partout dénoncée.

Mais depuis les attentats du 11septembre 2001, il semble que pour le féminisme occidental, la défense des droits des femmes s’arrête au mur qui encage la Palestine occupée. En effet, il est de bon ton de s’éléver contre les violences faites aux femmes en Syrie, au Pakistan, en Iran, les Kurdes, les Yazidies etc… Mais pas un mot sur le calvaire des Palestiniennes. Pas même lorsqu’une adolescente telle 
Ahed Tamini, parmi d’autres de son âge et des centaines d’enfants sont emprisonnés illégalement en Israël !

Voilà où le bât blesse dans ce féminisme mondialiste, élitiste,et ouvertement pro- Israël, un état colonial qui tue et emprisonne des femmes et des enfants.  

Cela dit je reste féministe… mais jamais sans mes hommes ( père, époux, fils) – ni renier les actions de mes compagnes de luttes et amies proches :  Rona Field, Meredith Tax, Léa Tsémel, Gisèle Halimi, Sahar Khalifa, Nawal Saadawi. Ces grandes dames du féminisme unificateur, sans frontières, ni race, ni religion. Ces femmes justes et incorruptibles, ont souvent payé de leurs personnes, risquant leur propre sécurité pour sauver d’autres femmes en danger ; ou qui à travers leurs écrits ont donné la voix aux sans voix .  Pour toutes ces raisons , ma conviction est que sans solidarité avec le calvaire des femmes Palestiniennes, le féminisme occidental de ce 21 siècle, ne sera ni crédible, ni honorable.  

Bonne Fête aux femmes d'aujourd'hui, qui luttent en rassemblant, et non pas en reproduisant le schéma des hommes de pouvoir bâti sur l'autoritarisme, la division et l'arbitraire clanique.
Sans oublier le meilleur de mes souhaits aux hommes qui respectent les femmes. Sans vous à nos côtés, aucune bataille ne sera gagnée.