mercredi, avril 16, 2014

Algérie, ou l’Ordalie d’un 4e Mandat !

Aujourd’hui, je vous parlerai de l' Algérie, où près de 23 millions d'électeurs se sont rendus aux urnes pour le premier tour du scrutin, après une des campagnes les plus sordides dans l' histoire du pays! Je dis bien "sordide", à cause de la candidature du président sortant, qui prétend cumuler 4 mandats, après avoir violé par deux fois, la Constitution Algérienne qui stipulait 2 périodes de cinq ans chacune pour tout président élu. 

Cette candidature vient donc entacher tout l' idéal de démocratie et d'alternance de pouvoir, que les Algériens croyaient avoir droit, après la décennie sanglante du terrorisme des années 90! Du coup, les électeurs auront à départager les 6 candidats en lice, face à un président au pouvoir depuis 1999, bénéficiant de la machine de l'Etat, des deniers publics et du soutien financier des hommes d'affaires et gros importateurs, pour broyer ses adversaires... C'est en somme, une authentique ordalie qui sévit contre le peuple Algérien!

Ordalie, historiquement est le jugement divin. En Algérie, il semble que Dieu n’en finit pas de régler ses comptes à notre peuple, en le soumettant chaque décennie à une nouvelle épreuve ! Depuis celle des « années sanglantes » du terrorisme islamique, nous voici plongés dans un terrorisme politique, et moral, à travers l’imposition de ce 4e mandat d’un candidat à sa propre (propre ?) succession ! Tout cela, dans un climat d’abrutissement général des esprits… Se peut-il que demain l’Algérie se réveillera dans la honte de voir son destin national, une fois de plus dévolu à un président qui lui montre tant de mépris depuis! J'ai peine à le croire.

Mais le pire, est que cet homme que j'ai bien connu ( ami d'enfance et compagnon d'armes de mon cercle familial) -  et pour qui,  j'avais une profonde estime (alors méritée) autrefois, n'est plus qu'une ombre maléfique de lui-même!

Comme si Dieu, Découvrant soudain, l'ingratitude de l' être qu'Il a comblé de ses bienfaits, avait décidé de le dépouiller du bien le plus précieux pour un homme, à savoir: la sagesse, l'honneur et le respect de soi. Ainsi, n'est-il plus, qu'un vieillard enlaidi par son esprit revanchard, arrogant et affamé de pouvoir jusque dans l' au-delà..."Donnez tout pouvoir à l' homme le plus vertueux qui soit, vous le verrez bientôt changer d' attitude" -disait Hérodote.

Autrement dit par le philosophe français, Alain: " Le pouvoir rend fou"! Hé bien voilà, un président, "absent", malade et physiquement diminué, qu'on cherche à tout prix à congeler au pouvoir et figer tout l'avenir du pays avec lui.     

Et c'est cet homme-là, qui prétend voler encore 5 ans à la vie des Algériens! Aimer son pays, c'est entre autres sentiments patriotiques, le défendre dans son honneur dans le sens politique et moral... Aussi, est-il normal de confier le présent et l'avenir de toute une nation, à un président  impotent, en soins intensifs,  incapable de parler à notre peuple depuis deux ans, qui ne fait pas sa campagne, qui gère le pays soit,  à partir d’une chambre d’hôpital en France, ou de sa villa, transformée en bunker clinique ?

Est –ce là une image digne de notre pays? Est-ce une fin honorable pour cet ancien disciple du regretté si-Boumediene

Moi-même, j'ai voté deux fois pour lui... mais la 3e et ce 4e mandat polémique, sont de trop! En vérité, ses vrais ennemis, ne sont  pas ceux qui contestent sa candidature... Ils sont plutôt dans "son" clan... ceux-là mêmes,  qui l'ont poussé dans cette pathétique situation... Tant il  est vrai, comme dit ce proverbe :" que pour mieux se venger d' un ennemi, il faut l'encourager dans ses turpitudes!"

N’importe quel algérien lambda peut énumérer les affronts,  mauvaises gestions, les scandales et la corruption dont ce président sortant, ainsi que les hommes et femmes de son sérail,  se rendus coupables envers l’Algérie !  Dans tout cet amas d’indécence portant son délirant 4e mandat,  il faut  rappeler la stupeur des algériens, quand lors de sa rencontre avec le ministre des Affaires étrangères espagnol, il n’hésitera pas à faire usage de la délation, en accusant de "terroriste" son plus dangereux et crédible rival, Ali Benflis!

Ainsi la bassesse morale et politique ira crescendo, quand les propos du secrétaire d’État américain John Kerry seront déformés en faveur d’une «transparence exemplaire » du déroulement de la campagne présidentielle en Algérie…

Et pour terminer, voilà ses amis de France et du Qatar qui rappliquent pour lui apporter leur soutien, telle entre l'inénarrable et  grotesque Yamina Benguigui !!

Enfin dans ce climat répugnant d’une campagne présidentielle démente, insultant l’intelligence humaine, un homme « propre » se distingue en personnifiant  l’espoir de renouveau pour l’Algérie. Ali Benflis, qui aura réussi sa campagne en fédérant un large électorat, et qui est devenu pour le clan du régime, l'homme à abattre! 

Quant à l'armée, notre seul espoir de raison garder...la seule institution moderne et puissante du pays, incluant le fameux DRS (Département du renseignement et de la sécurité) ... les algériens se demandent, avec quelle "amulette de zaouïa", ce président pétri de maraboutisme et de superstitions,  est-il arrivé à les rendre muets, aveugles et sourds à la détresse existentielle du peuple! 

Pour toutes ces raisons résumées dans ce texte, si le 18 Avril,  le peuple algérien donne son suffrage à ce ridicule président qui l' a maintes fois méprisé, et tant bradé sa culture cela signifiera que Diderot avait vu juste dans cette citation : " La condition d'un peuple abruti est pire que celle d'un peuple brute."   
« Brute », autrement dit, courageux et fier, ne seront plus, hélas que la légende d’une génération  algérienne révolue …  Pourtant, je persiste à croire que rien n’est encore joué ! Car même s’il rempile, le jugement des hommes se fera tôt ou tard…Et alors, d'avance, je le plains, car je lui prédis, une sortie désastreuse de l'Histoire Algérienne, et honteuse au niveau mondial...

Dommage,  car il avait tout pour devenir une icône d'un grand poids politique dans le monde, il était fait pour les missions difficiles. Ainsi aurait-il été utile pour empêcher le désastre en Irak, Libye, Syrie... Tout cela  s'il s'était retiré honorablement après le deuxième mandat.