samedi, décembre 23, 2006
samedi, décembre 16, 2006
SANS “EUX”, LE MONDE AURAIT ÉTÉ PLUS "SAFE"
La lettre de Selma ( lire post d´hier)
a été pour moi,comme un seau d´eau
froide sur mes rêves de libération des
femmes du joug des lois patriarcales.
Luttes menées depuis trois decennies, dans mes écrits et mes paroles à travers le monde.
Tout ce pourquoi, j`ai été censurée, marginalisée et proscrite dans mon pays…
Mais aussi même en France, où pour dire certaines vérités sur la
Palestine, j`ai été là aussi, censurée, et quasiment “interdite” d´edition
- une censure sournoise, tenace, comme celle des vengeances,
de la haine et de l´histoire falsifiée. Et pourtant, tous mes écrits depuis les années 80, avaient mis en garde contre ce qui allait arriver, et que le monde est en train de vivre actuellement! C' est sans doute pour pour cela que mes livres furent mis sous le boisseau... du voile de la censure, de "l' oubli"! Voilà pourquoi j' ai choisi le blog comme refuge de ma liberté d' expression...
***
Tout comme le voile ( entre autres signes extérieurs de la capture des femmes )
qui gagne de plus en plus d´espace dans les pays arabes, asiatiques et
Occidentaux, est la conséquence de toutes ces stratégies perverses
menées au nom (hélas galvaudé!) de la “démocratie et des droits de l´homme.”
Le harcèlement a été persistant, manoeuvrier et meurtrier,
jusqu´à la persécution morale y physique des musulmans,
désormais tous présentés, comme des “suspects” ou
des “dangers potentiels” pour la sécurité du monde “civilisé”.
Dans ce cercle infernal, les femmes ont tendance à suivre le
mouvement de repli sur soi, souvent ( comme Selma) par
solidarité culturelle, plus que par conviction religieuse.
Et donc, contrairement à ce que les “experts” de service
vont raconter sur “ l`Islamisme” et la “violence” dans ces
débats télevisés (en France et aux US) - la vraie cause de
ces problèmes n´est jamais dite. Car, la “subtile”censure
étant ce quelle est, dans les médias et éditions en France,
fait, que lorsque, quelqu´un a quelque chose de sérieux,
à dire, la difficulté n'est pas de le lui faire dire,
mais de l'empêcher de le dire trop souvent.
Comme par exemple-( un parmi des centaines!)
quand un écrivain ou journaliste “ose” aller
à courant des voix de “l`establishment”, tout de suite,
le voilà devenu un proscrit. Plus jamais invité à la télé,
ses livres disparaissent des vitrines des librairies,
et s´il est journaliste, le journal qui
l`emploi le relèguera à la rubrique “people”…
Mais comme disait déjà, le 16e président des Etats-Unis,
Abraham Lincoln : “ Aucun homme n'a assez de mémoire
pour réussir dans le mensonge.”
Aujourd´hui, enfin, malgrè toutes ces années de silence, une certaine
vérité commence à éveiller les consciences. Maintenant, on sait
comment les grandes manoeuvres sionistes, depuis Balfour
jusqu`à nos jours, ont été des stratégies étalées sur le temps,
jusqu´à l´apogée infernale exécutée par Bush, et ses faucons
“conseillers d´Apocalyse”: Rumsfield, William Kristol,
Richard Perle, Ari Fleischer, le premier ministre et assassin
de masse Ariel Sharon,
Paul Wolfowitz, Elliott Abrams,
Douglas Feith Rumsfeld, et le “toutou”Blair .
SANS EUX:
il n´y aurait pas eu cette interminable
spoliation historique de la Palestine et le massacre génocidaire
de son peuple depuis 60 ans. Ici, réside la cause incontournable
de l`irruption brutale de l´Islamisme armé ainsi que de tous
les "terrorismes" de la peur. Et donc, ce sont "EUX"
les cités avant: les responsables.
SANS EUX, il n´y aurait jamais eu de "Kamikases" ni dans
les pays arabes, ni dans le monde musulman.
SANS EUX, il n´y aurait pas eu de Ben Laden,
ni de 11s, ni de 11m, ni d`Ayatollahs en Iran, avec en prime
l’ Irak et le Liban pour bastion)
SANS EUX, l ´Afghanistan ne serait pas tombé aux mains des
Talibans ( ils y dictent toujours leurs lois même dans la clandestinité!)
SANS EUX, L´Irak ne serait pas réduit en cendres.
Peuple, patrimoine archeologique, bibliothèques brûlées,
contamination tout-azimut, et pour finir, les quelques survivants
de la boucherie américaine, sont entrain de s´entretuer comme
hélas, maintenant, en Palestine!
SANS EUX, le Liban n´aurait pas été à moitié détruit par les attaques
israeliennes – et est, de nouveau la proie de la guerre civile…
( comme toujours, une fois qu´on a affaibli ces peuples par des
bombardements ou des assassinats sélectifs, on s´arrange pour
les faire s´entretuer.)
SANS EUX,
ces stratèges de l`Apocalypse,
expanxionistes, avides des richesses
du sol arabe et musulman,
les femmes musulmanes ne seraient pas devenues des proies sacrifiées à l`autel des pouvoirs de tous ces Seigneurs
de guerres d`un bord comme de l`autre.
Alors, la grande question n´est pas: “ être ou ne pas être?”
Mais plutôt, “savoir ou ne pas savoir”
qui est le Maquiavel de tout ces désastres arabes?
Moralité, il ne faut jamais allumer un feu que l`on ne peut pas éteindre.
Les conséquences sont déjà, entrain de se retourner contre les pyromanes
– non seulement dans la réalité de la “Prière de la rue arabe” –
mais aussi, jusque dans la confession de la
“Condi” de Bush, qui reconnaît que
“le Moyen Orient d`avant était mieux.”
"femme musulmane":oeuvre de
SHENIN NESHAT,
artiste iranienne - vit et travaille
à N.Y.
LE CHOIX DE SELMA
Et la prière de la rue arabe: “Allah, garde-nous de leur démocratie,
quant à nos dictateurs y islamistes on s´en charge!”
Une réalité de l´opinion profonde du monde Arabe, que mon amie
Selma, franco-libanaise, me comfirme dans son dernier long
e-mail, que je résume ici:
“( ...) La presse occidentale en général deforme la
réalité vécue dans le monde arabe, mais ce qui me
touche le plus, ce sont les mensonges des medias en France,
qui mentent sans vergogne à l´opinion publique.
La preuve de leur partialité, est prouvée par leur obssesion
des “pro-syriens” qu’ils voient partout au Liban!
Ce qui est une manière de désigner la Syrie, comme
la prochaine cible après l´ Irak, avec en prime la guerre civile au Liban!
...Je suis libanaise sunnite, mais s´il me fallait choisir entre deux
“occupations”: celle de la Syrie, ou bien celle d´Israel sous couvert de
l´OTAN et de Bush, je choisis le premier! Après tout, la Syrie, c´est ma langue,
ma culture et l´Histoire de ma terre, les autres sont des corps étrangers
venus seulement pour nous piller et semer la mort! (…)
Aujourd´hui, n`importe quel musulman de la rue, prie Dieu,
de nous préserver de leur démocratie des misiles et
du phosphore (…) Après avoir vu ce qui est advenu de l`Irak,
musulmans et beaucoup de chrétiens arabes,
bouillonnent de mépris et de révolte , non plus contre leurs
régimes, mais contre tout ceux qui prônent
la démocratie et les droits de l´Homme”(….)
Pour nous cela signifie: milles et milles morts en perspective,
misère et exode(…) Et vers quelle terre d´asile? Puisque ces
nations soi-disant civilisées nous ferment leurs frontières!
Personnellement, laïque de toujours, j`ai décidé de porter le foulard…
(ne t´inquiète pas, je l`enlève quand je rend visite à ma famille à Beyrouth,
mais que je remets aussitôt que j`arrive en France. C´est valable pour la mosquée,
je n´y ai jamais mis les pieds, mais depuis quelque temps, seulement à Paris, j`y vais chaque vendredi.
C´est ma méthode “Coué” pour résister au harcèlement moral de mon Histoire…”
J`avoue que l´intention de mon amie de porter le voile, est ce qui m´a le plus choquée!
Elle dont le père, un exilé politique avait fui la guerre civile au Liban,était à présent
piégée dans sa propre contradiction… Cependant si on veut vraiment réfléchir sur
toute cette globale manipulation de la peur, de la haine et de saccage de la vie des
peuples arabes, le choix de Selma n´étonnera pas.
vendredi, décembre 08, 2006
BORAT, "BÔ RAT D´ÉGOUT"...
Borat, alias Sacha Baron Cohen, acteur- directeur anglais,
le nouveau clown des scènes britanniques et américaines,
vient ajouter son nom à la liste des dégénérés déchaînés
contre l´Islam! Son second film après ALI G,
est de la même veine raciste, grotesque et misogyne.
De plus sournois et malhonnête. Car, son fanatisme anti-musulman est si
hystérique qu´il ne prend même pas la peine d´avertir que son navet de
film a été tourné en Roumanie, dans un bidonville de gitans Roumains –
et non pas, dans un pays Asiatique Musulman!
Et d´ailleurs, pourquoi lui demander de prendre la précaution
d ´indiquer le lieu de son tournage? Puisque, lui, comme certains
“bataillons intellectuels” experts en manipulation at-large,
sont sûrs de leur ascendant “moral” dans l’ arène Europeo-Américaine.
Alors, peu importe si dans ce film, le fictif Kazakhstan, et son peuple
d’ Asatiques musulmans, ne ressemblent ni de près , ni de loin
à ces romanichels roumains, dont le physique et les habits sont
plutôt européens!
Ici le mensonge éhonté, enrobé dans un comique de mauvais goût,
est sûr de faire recette, auprès d`une opinion publique déja bien “dressée” …
Certes, je reconnais que Sacha Baron Cohen, avec son air de
“bon gars sympa et innocent", est un excellent comédien,
mais, c´est dommage que ses qualités soient galvaudées
dans des productions de films racistes aux relents d´égout.
Tout dans ce film est une insulte à l ´intelligence des gens,
et au respect des cultures! Car, au delà du rire facile que l`acteur,
tel un dentiste sadique - tient à tout prix à arracher au spectateur,
les images et les propos anti-musulmans,
révèlent le côté obscur de Borat-Cohen.
En effet, le plus répugnant de ce film prétendu comique,
est la manipulation des esprits qu’il tente de faire, en flattant les intincts
les plus bas du public en général, y en particulier de l`Occidental.
L`hypocrisie de son message saute au yeux,
dans la representation des “bons “ de l`histoire...
Les Afro-americains sont pacifiques et sympas.
Le vieux couple de Juifs américains: est propre, hospitalier et généreux.
Le reste de “l´humanité” sont les Américains ignorants, racistes, puritains
et adeptes des armes, en compagnie des Musulmans ( même asiatiques)
sexistes, sales, lubriques et … antisémites!
Et voilà, le “chef-d`oeuvre”, qui, paraît-il fait courir le public français!
Heureusement pas les Espagnoles qui eux, lui ont collé un gros point noir,
pour dire que c´est un gros navet sans intérêt!
En tous les cas, cela devient lassant, de constater pour la énième fois,
que le tremplin pour un succès facile, ou d’ une quelconque
reconnaissance, en Occident, passe par la litanie maladive contre l´Islam…
Mais aussi, c´est triste, de voir que ce sont toujours les mêmes
qui continuent la persécution, comme si l´Irak, le Liban, la Palestine
ne suffisaient pas à leur ration de sang ( musulman) quotidien.
Scénario du navet en question : Sacha Baron Cohen & DAN MAZER
jeudi, août 17, 2006
Appel: Israël doit être jugé!
Les crimes de guerre commis au Liban doivent être jugés par la Cour pénale internationale ! Citoyennes et citoyens du monde, attachés aux valeurs universelles qui fondent la civilisation et au respect absolu de la Charte de Nations unies ainsi qu’à d’autres conventions internationales qui énoncent les principes majeurs qui doivent impérativement être respectés par tous les États de la planète sous peine d’un recul tragique des droits humains, nous exprimons notre vive condamnation contre les crimes perpétués par l’armée israélienne à Cana, qui ont entraîné la mort volontaire de dizaines de civils libanais, en particulier d’enfants et de bébés.
Ces crimes, qualifiables de « crimes de guerre », ne peuvent et ne doivent pas rester impunis pas plus que d’autres qui se révéleraient. Il en va du respect de la justice humaine sur cette planète et de l’avenir des relations internationales.
Citoyennes et citoyens du monde, nous considérons comme un devoir et un droit imprescriptibles de traduire les responsables de ces crimes, en particulier le Premier ministre israélien, M. Ehud Olmert, devant la Cour pénale internationale absolument qualifiée pour en juger.
La Cour pénale internationale peut être saisie de diverses manières et non pas seulement sur décision du Conseil de sécurité de l’ONU. En particulier, le procureur de la Cour pénale internationale peut en décider sur la base et au vu des plaintes déposées qui lui sont transmises.
Estimant que les autres voies de saisine de la Cour pénale internationale se révèlent actuellement bouchées du fait d’un blocage prévisible de la part de certaines grandes puissances et de l’impossibilité pour le Liban de la faire actuellement, alors qu’il n’est pas partie du traité instituant cette Cour, nous décidons de prendre fermement le relais des défaillances des institutions actuelles et de rassembler, au niveau mondial, toutes celles et tous ceux qui ont à cœur et veulent défendre la justice et le droit mais aussi porter un coup d’arrêt aux politiques de force aveugle et brutale en les sanctionnant.
Cet « Appel de Paris » est lancé à travers le monde. Il se veut rassembleur de toutes les individualités et sensibilités respectueuses des droits humains et décidées à apporter leur contribution à leur pleine réalisation sur terre.
Pour que l’avenir ne répète à l’infini pas ce triste et insupportable passé, qui s’est déroulé à Cana mais aussi à Gaza, la Cour pénale internationale doit être saisie et doit juger.
Nos signatures valent plaintes. Elles seront déposées et transmises au Procureur de la Cour dès que leur nombre sera significatif pour que notre démarche citoyenne soit efficace.
Il y a urgence. Sans attendre nous décidons de former une chaîne humaine sur les cinq continents pour exiger justice et réparation. Justice et Droit pour le Proche-Orient!
PS : Cet Appel sera traduit en 10 langues. Il est suggéré de le reproduire et de le faire circuler le plus largement possible sous forme papier ou électronique. Les signatures, avec les noms, prénoms, coordonnées, titres de chaque signataire et le pays d’origine de chacune et chacun sont nécessaires.
Elles doivent être rassemblées à l’adresse électronique suivante : http://solidariteliban@orange.fr
Un site Internet global sera ouvert et porté à la connaissance de tous. Des sites nationaux peuvent aussi voir le jour. Chacun s’organisera comme il souhaitera. Un maximum d’initiatives individuelles ou collectives s’impose pour aboutir.
Jean-Claude Lefort Député français (PC). Membre de la Commission des affaires étrangères de l’Assemblée antionale. Co-animateur du groupe parlementaire ATTAC. |
samedi, août 12, 2006
"L´OEIL de Dieu"
Image de la NASA, prise avec le telescope de HUBBEL, ayant pour nom" L´Oeil de Dieu"...
S'IL regarde, alors méditons ces deux sentences:
dans le TALMUD, il est dit: "Dieu compte les larmes des femmes et des enfants"...
Et un Hadith du Prophète MUHAMMAD dit:
"Ce que les hommes ne peuvent pas - Dieu le Peut!"
Tôt ou tard, IL Cree le moment, le lieu, et l'évènement pour rétablir la balance de la justice...
( l'oppresseur pour si fort qu'il soit, termine par être la victime de sa propre cruauté)-
En direct du Liban: 9e Message du Centre Culturel " SHAMS"
Sent: Friday, August 11, 2006 6:57 AM
Subject: nous allons bien 9
Beyrouth, le 9 août 2006
Nous allons très bien,
Les dernières décisions d'Israël ont bien simplifié les choses, rien n'arrêtera plus, semble-t-il, sa volonté de tout casser, de tout écraser, pour aboutir à la seule solution qui puisse satisfaire son réel désir de "paix": l'extermination de l'adversaire, l'anéantissement de toutes ses capacités de réagir ultérieurement.
Dans ce genre de combat, il arrive qu'on achève les blessés. Mais aujourd'hui, un pas de plus a été franchi dans l'escalade meurtrière: on achève les morts !
Hier, 8 août, des habitants de Ghazieh enterraient quinze morts (score relativement maigre pour la saison), le cortège funèbre avançait lentement dans l'artère principale du village avec quinze cadavres (sans cercueils) portés à bout de bras sur des civières. Belle cible pour un bombardier professionnel au tir infaillible. A-t-il rigolé en canardant le cortège, en voyant les malheureux détaler et laisser tomber leurs morts sur la route? Comment va-t-il raconter son exploit? Aura-t-il droit à un bonus dans la compétition "massacres de civils"? Marwahine, Nmeyrieh, Srifa, Qana, Aytaroun, Taybeh, Kaa, Sour, Ansar, Machghara, Brital, Baalbeck, 'Ersal, etc.… etc.…
Le jour même (8 août), les morts de Chyah n'ont eu droit qu'à un carnage plus banal: deux immeubles de quatre et six étages dans un quartier populaire de Beyrouth, surpeuplé pour cause d'hébergement de réfugiés venus d'ailleurs, banalement bombardés et réduits à un banal tas de pierres informe. Une quarantaine de corps ont été retirés, une trentaine d'autres (au moins) sont encore sous les décombres. Laissez-les là où ils sont, laissez-les en paix sous les pierres de leur demeure terrestre, vous risquez en les rendant à l'air libre (libre?!!!) de les mettre en péril… et qui sait si le cimetière où vous destinez leurs dépouilles est un endroit où ils pourront reposer en paix?
« Nous devons réduire en poussière les villages du sud… Je ne comprends pas pourquoi il y a encore de l’électricité là bas… » [Haaretz, 28 juillet] C’est par ces mots que Haim Ramon, ministre israélien de la justice, résumait ses recommandations pour la suite de l’offensive militaire au Liban. Il ne va pas bien, M. Ramon. Détruire les villages ne lui suffit pas, il faut les réduire en poussière. Nous priver d'électricité ne lui suffira pas, il faudra nous priver d'oxygène. Tuer les civils ne suffit pas, il faut empêcher qu'on les enterre. Il n'ira jamais bien, M. Ramon, parce qu'au bout de sa rage, les morts pourront le désigner à ceux qui, comme eux, avant eux, partagent dans un autre espace, le paradis réel ou imaginaire des morts par terrorisme d'Etat (cathares, huguenots, juifs, tziganes, arméniens, palestiniens, …).
Nous, par contre, nous allons bien, ceux d'entre nous qui vont mourir iront bien. Les autres aussi. Les uns et les autres nous regarderons d'un œil fatigué mais serein, sans illusions et sans inquiétudes, le monde mis en condition d'asservissement sous le poids écrasant d'un impérialisme technocratique totalitaire, et sous la pression des mass media, viles et serviles, qui traqueront les individus jusque dans la salle à manger, la chambre à coucher et la salle de bains. Les inégalités et les pouvoirs abusifs atteindront des degrés d'insanité que les empereurs fous de Rome n'ont pas eu les moyens d'atteindre.
La pusillanimité, en politique, est la plus criminelle des erreurs (ou des lâchetés). Quand Chamberlain et Daladier, en 1938, cédaient le territoire des Sudètes à Hitler et signaient les accords de Munich, ils croyaient avoir sauvegardé la paix. Depuis 1990, l'Europe fait bien plus et bien pire, les œillères tournées vers l'Atlantique, les oreilles dans des casques branchés sur la traduction simultanée du Mein Kampf de George Bush, les mains crispées sur le pouvoir d'achat de l'Euro et les valeurs boursières, la peur au ventre et le cerveau amnésique après résection de la mémoire républicaine, l'Europe s'aplatit devant l'expansionnisme américain, et veut ramasser les miettes de profit qui traînent dans le sillage de l'insatiable conquérant du monde.
Dans l'adversité et dans la diversité, dans la douleur et dans la dignité, le peuple libanais et ses dirigeants ont choisi l'union, la solidarité et la proclamation en face des géants du monde du droit à la justice, à l'indépendance et à l'intégrité du territoire. Nous allons bien parce que nous sommes en harmonie avec les valeurs auxquelles nous croyons et que les lois internationales sont sensées nous garantir. Et vous?
La bataille du Liban a tout d'une épopée. La disproportion des belligérants, l'héroïsme des faibles, l'énormité des carnages, l'irréductibilité des volontés, et surtout, surtout, la dimension des enjeux au-delà de la guerre. Les actes de violence meurtrière, de tous bords, Grecs ou Troyens, Rome ou Carthage, Axe ou Alliés, Arabes ou Israéliens, sont toujours des actes condamnables, évitables, injustifiables. Mais l'enjeu se trouve ailleurs, il est éthique et culturel, il est dans la capacité de l'esprit à placer les valeurs morales au-dessus de la guerre et de la politique, il est dans la capacité de la communauté humaine à construire l'avenir sur le meilleur d'elle-même. Et c'est en fonction de cela que nous pouvons dire, sans crier ni trembler: nous allons bien, et vous?
Roger Assaf, Issam Bou Khaled, Kamal Chayya, Rawya El Chab, Zeina Saab De Melero, Said Serhan, Fadi el Far, Tarek Atoui, Hagop Der Ghougassian, Abdo Nawar, Hanane Hajj Ali, Abder Rahman Awad, Zeinab Assaf, Bernadette Houdeib, Ibrahim Serhan, Nehmat Atallah…
mardi, août 08, 2006
Nous Allons bien, et vous? (8e message du Liban)
ASSOCIATION CULTURELLE "SHAMS" - LIBAN
Beyrouth, le 7 août 2006
Nous allons bien
parce que notre esprit n'est pas localisé à l'endroit assiégé par la force brutale
parce qu'en raison même de ces corps brûlés, déchiquetés, criblés d'éclats, nous avons droit au langage et à une solidarité qui vaut son poids d'espérance
parce que chaque fois qu'un assassin décharge sa fureur il perd cette partie de lui-même dont la force s'épuise au moment où il la lâche, et que celle de ses victimes échappe à sa barbarie et se fond dans l'universelle tragédie de l'homme, celle qui, d'Hécube à Nesrine Saloum, se dilate irrépressiblement, emplit le vide laissé par la bêtise guerrière, clame la toute puissante affirmation qu'il y a quelque chose d'autre à quoi faire place.
Nous allons mal
parce que les massacres, les bombardements, les destructions, les déplacements forcés de populations prennent le rythme d'une routine banale un peu plus insignifiante chaque jour
parce que la Méditerranée est en deuil de Byblos à Tyr et gardera son costume noir de mazout pendant des années,
parce que le lait, les œufs, les vignes de la Békaa ont été les cibles sans gloire des plus lâches soldats de la planète,
parce que la guerre du Liban, par son côté spectaculaire, en occulte une autre, plus grave, plus horrible, celle qui, à Gaza, déshumanise tout un peule humilié, privé de travail, d'eau, d'électricité, de droits, régulièrement massacré, enfermé dans ce qui est en train de devenir un vaste camp de concentration
parce que les rapports, les articles, les documentaires, les appels, les dénonciations, s'enlisent dans le marécage putride des Nations Unies, se diluent dans l'anergie des messieurs en costume et cravate, dont les jactances s'arrêtent net au moindre courroux du Grand Patron au veto méprisant, péremptoire et sans appel.
(entre 1972 et 2003, 39 projets de résolutions du Conseil de Sécurité à l'encontre d'Israël se sont heurtés au "droit" de veto des Etats-Unis. 39 fois le "droit" d'un seul a primé sur la volonté de la communauté internationale,
sur ces 39 dénis de justice, 11 concernaient les agressions israéliennes sur le Liban)
parce que les "smart bombs" de Bush poursuivent leur voyage tranquille grâce aux bons soins de son commis britannique et qu'hier 6 août était l'anniversaire de la bombe d'Hiroshima
"……En plus des lésions de criblage classiques dues aux éclats, les blessés présentent des brûlures associées à la tête et aux bras, sur les parties découvertes du corps. Enfin, les membres touchés sont très délabrés, comme s'ils avaient été déchiquetés par une mine. Tout cela ressemble à des effets de bombes à fragmentation tirées par drones avec des sous-munitions à retardement……" (Régis Garrigues – Médecins du monde)
"……Certaines personnes, suite à des attaques aériennes, portent des blessures terribles dont les médecins n'arrivent pas à déterminer les causes. Rien sur le torse mais le visage brûlé et les quatre membres dont les muscles ont littéralement fondu par endroits, une véritable horreur. Aucun éclat métallique ou fragment ne permet d'indiquer quel type d'arme peut causer ce genre de blessure……" (Jean-Paul Delain – Médecins sans frontières)
"……De telles informations sont suffisamment graves pour mériter d'être l'objet d'une enquête internationale sérieuse qui seule peut couper court à la rumeur si c'en est une ou, s'il s'avérait être prouvé, porter ce crime de guerre devant les instances internationales aptes à le juger, ou, à défaut de pouvoir le faire faute de textes contraignants, mettraient un point d'honneur à le condamner clairement……" (PatrickAdam – Agora vox)
Mais nous allons bien, et vous?
Roger Assaf, Issam Bou Khaled, Kamal Chayya, Rawya El Chab, Zeina Saab De Melero, Said Serhan, Fadi el Far, Tarek Atoui, Hagop Der Ghougassian, Abdo Nawar, Hanane Hajj Ali, Abder Rahman Awad, Zeinab Assaf, Bernadette Houdeib, Ibrahim Serhan, Nehmat Atallah.
Paroles de Juifs... de "l'autre Israel".
Images de manifestations à Tel Aviv, contre la guerre.
Pour ceux qui lisent le Castellan voir mon blog Espagnol où j'ai traduis Les articles de quelques auteurs Juifs de "l'autre Israel" - qui ne sont pas aussi médiatisés que ces faux intellectuels du "bazar médiatique" de France et d'ailleurs. Ces gardiens de la "chapelle" de l'opinion publique occidentale dont les écrits aussi lacrymogènes que prétentieusement moralisateurs s`étalent dans la presse bien nommée alignée... Ceux-là même qui justifient la sale guerre au Liban ainsi que la cruauté barbare de l'occupation Israëlienne en Palestine!
Ces "faux fils d'Israël" bien à l'abri dans leurs duplex parisiens ou newyorkais, occultant leurs propres complexes confus sous des airs de "savant" de la chose politique - et les autres, les "faux amis", tel son mentor américain Bush le fondamentaliste Chrétien "Born again", pour cacher leurs fantasmes ataviques anti-Juifs pratiquent la permissivité hypocrite pour mieux les piéger dans des guerres continues , sans oublier ces écrivains et journalistes lèches-bottes d'Israël et de ses "lobbies" bien placés partout, pour la vanité d'une quelconque promotion - Tous ceux qui excusent les crimes d'Israël, et ce faisant le poussent dans l'abîme de la paranoïa autodestruction!
Ecoutons ces vrais fils d'Israël, courageux et honnêtes, qui comme le dit Ury Avnery dans son émouvant poême : le "Drapeau Noir" ( voir blog espagnol) veulent : "Vivre ensemble, Palestiniens, Libanais, Syriens, Israëliens, Arabes israeliens - chacun dans état libre, en PAIX!"
"Temps Obscurs"
Par Gideon Levy
S’adressant à ses concitoyens israéliens, Gideon Levy, chroniqueur du quotidien Ha’aretz, dénonce le voile de haine qui obscurcit leurs yeux et les empêche de voir les crimes commis en leur nom à Gaza et au Liban. À la guerre comme à la guerre : Israël va s’enfonçant dans une atmosphère nationaliste véhémente et l’obscurité commence à tout recouvrir. Les freins qui nous restaient sont usés, l’émoussement des sens et la cécité caractéristiques de la société israélienne ces dernières années, ne cessent de s’intensifier.
L’arrière, dont on fait l’éloge à tour de bras, est scindé en deux : le Nord qui endure et le Centre qui, lui, est serein. Mais des deux côtés, la fibre belliqueuse a pris le dessus, avec sa cruauté et sa soif de vengeance, et les voix extrêmes qui jusqu’ici caractérisaient les marges du camp, sont maintenant l’expression de son cœur. La gauche s’est une nouvelle fois égarée, drapée dans son silence ou « avouant ses erreurs ». Israël montre un visage uniforme, nationaliste. La destruction que nous semons au Liban ne touche quasi personne et elle n’est, pour l’essentiel, même pas montrée aux yeux des Israéliens. Celui qui veut savoir à quoi ressemble Tyr maintenant, doit circuler parmi les chaînes étrangères. Un reporter de la BBC en a rapporté des images effrayantes, comme vous n‘en verrez pas chez nous.
Comment peut-on ne pas être choqué, scandalisé devant la souffrance terrible de l’autre, due à notre propre action, même si le Nord de notre pays souffre ? La destruction que nous semons en ce moment également à Gaza – près de 120 tués depuis l’enlèvement de Gilad Shalit, dont 27 pour la seule journée de ce mercredi – touche moins encore. Les hôpitaux de Gaza sont remplis d’enfants brûlés, mais qui s’en soucie ? L’obscurité de la guerre dans le Nord les couvre, eux aussi. Depuis que nous avons été habitués à considérer qu’une punition collective est, entre nos mains, une arme légitime, il n’y a pas lieu de s’étonner que la cruelle punition infligée au Liban tout entier pour les actes du Hezbollah ne suscite ici aucune discussion.
Si à Naplouse c’était permis, pourquoi pas à Beyrouth ? La seule critique à se faire entendre à propos de la guerre porte sur des considérations tactiques – chacun est maintenant général – et pousse essentiellement l’armée israélienne à porter encore plus avant, plus profondément son action.
Commentateurs, généraux à la retraite et politiciens rivalisent de suggestions extrêmes. Haïm Ramon « ne comprend pas » comment il y a encore de l’électricité à Baalbek. Eli Yishai propose de transformer le Sud du Liban en « bac à sable ». Un reporter militaire de la première chaîne, Yoav Limor, propose d’exposer les corps des combattants du Hezbollah tués et, le lendemain, de faire défiler les prisonniers en sous-vêtements afin de « renforcer le moral de l’arrière ». On devine aisément ce que nous penserions d’une chaîne de télévision arabe dont le commentateur s’exprimerait ainsi, mais encore quelques pertes ou quelques erreurs de l’armée israélienne et la proposition de Yoav Limor sera mise en application. Y a-t-il signe plus éclatant qu’on a perdu la raison et toute humanité ? Le chauvinisme et le désir de vengeance relèvent la tête. Si, il y a quinze jours, seuls des personnages délirants comme le grand rabbin de Tsefat, Shmouel Eliyahou, disaient qu’il fallait « raser toute localité à partir de laquelle on tire sur Israël », c’est maintenant au tour d’un officier supérieur de l’armée israélienne de s’exprimer ainsi à la une de Yediot Aharonot.
Nous n’avons peut-être pas encore complètement rasé de villages libanais, mais nos lignes rouges, nous sommes déjà bel et bien occupés à les effacer. Haïm Avraham, dont le fils avait été enlevé et tué par le Hezbollah en octobre 2000, tire pour les journalistes un obus de l’armée israélienne en direction du sud du Liban : vengeance pour l’assassinat de son fils. Son image, au moment où il saisit l’obus tout décoré, était une des plus humiliantes de cette guerre, à son commencement. Un groupe de jeunes filles a lui aussi été photographié alors qu’elles ornaient des obus de l’armée israélienne d’inscriptions arrogantes. Les pages de Maariv – le Fox israélien – s’ornent d’un slogan chauviniste évoquant une machine de propagande particulièrement basse, « Israël est fort », ce qui témoigne justement de faiblesse. Et un commentateur de télévision appelle à bombarder une station de télévision.
Le Liban qui n’a jamais fait la guerre à Israël, un pays avec 40 quotidiens, 42 universités et une centaine de banques différentes, est en train d’être détruit par nos avions et nos canons, et presque personne ne prend en compte le prix de la haine que nous semons.
L’image d’Israël dans l’opinion internationale est devenue monstrueuse et cela non plus, en attendant, n’est pas enregistré à la rubrique « dette » de cette guerre. Israël est marqué de lourdes taches morales qu’on n’enlèvera pas rapidement. Il n’y a que chez nous qu’on ne veut pas les voir. Le peuple veut une victoire mais nul ne sait au juste ce que ce serait, ni quel en sera le prix. Une guerre qui n’amènera jamais rien de décisif s’enlise sans que personne puisse en fixer le terme. Face à tout cela, la gauche sioniste a perdu elle aussi toute pertinence. Comme lors de toute rude épreuve dans le passé – au moment, par exemple, où les deux Intifadas ont éclaté – la gauche a, cette fois encore, échoué au moment précis où sa voix aurait été si vitale pour faire contrepoids aux roulements de tambours de la guerre. À quoi bon une gauche, si à chaque véritable épreuve, elle se joint au chœur national ?
Le Parti travailliste s’est à nouveau révélé être un partenaire dévoué à tout gouvernement : même Yuli Tamir et Shelly Yacimovich, on ne les entend plus du tout ; le mouvement La Paix Maintenant est frappé de mutisme ; même le Meretz se tait, sauf la courageuse députée Zehava Gal-On. Quelques jours d’une guerre voulue et déjà Yehoshua Sobol avoue s’être trompé sur toute la ligne : La Paix Maintenant est tout à coup, selon lui, un « slogan infantile ». Ses amis se taisent et leur silence ne résonne pas moins. Seule l’extrême gauche donne de la voix, mais c’est une voix que personne n’écoute.
Les ténèbres à la face de l’abîme : bien avant que la guerre ne soit conclue, on peut déjà établir qu’à son coût croissant s’ajoute aussi l’obscurité morale qui nous enveloppe et qui ne menace pas moins notre existence et notre image que les Katiouchas du Hezbollah.
Gideon Levy est journaliste au quotidien de gauche israélien Ha’aretz. Très critique de l’occupation israélienne, il tient dans ce journal une chronique hebdomadaire des violations commises contre les Palestiniens sous le titre de « Twilight Zone ». Au fil des ans il est devenu pour la droite israélienne une icône du « gauchiste pro-palestinien » et un alibi-repoussoir pour les autres. « Comment pourrions nous ne pas être une démocratie ? Nous laissons écrire Gideon Levy ! » a coutume de dire le ministre de la Défense, Shaul Moffaz.
Lien de l'article: http://www.voltairenet.org
Rapport de HRW*: Crimes de Guerre Israeliens!
Ce rapport de l'Organisation américaine des Droits de l'Homme / Human Rights Wacht /HRW
n'a pas eu la diffusion qu'il mérite dans ces médias alignés, plus prompts à compter les morts israeliens que libanais ou palestiniens. Dans le "meilleur" des cas, leMonde partialement ouvert aux pamphlets lacrimogènes et moralisateurs des faux philosophes et autres scribes manipulateurs de l'opinion publique française - a bien publié le Rapport de HRW... mais dans une forme illisible...
Voici un résumé des conclusions des chercheurs et enquêteurs dans un rapport de 50 pages que chacun peut lire dans le lien indiqué au bas de la page.
Il faut stopper les attaques indiscriminées contre les civils.Certaines attaques israéliennes équivalent à des crimes de guerre
(Beyrouth, 3 août 2006) – Les forces israéliennes ont omis systématiquement de faire la distinction entre les combattants et les civils dans leur campagne militaire contre le Hezbollah au Liban, déclare Human Rights Watch dans un rapport publié ce jour. Le type des attaques observées dans plus de 20 cas ayant fait l’objet d’études par des chercheurs de Human Rights Watch au Liban indique que les ratés de l’armée israélienne ne peuvent pas être considérés comme de simples accidents ni être mis sur le compte des mauvaises pratiques du Hezbollah. Dans certains cas, ces attaques constituent de véritables crimes de guerre.
“Le type d’attaques menées montre le mépris inquiétant de l’armée israélienne pour les vies des civils libanais. Nos recherches montrent que les affirmations d’Israël selon lesquelles les combattants du Hezbollah se cachent parmi les civils n’expliquent pas, et justifient encore moins la guerre aveugle d’Israël.”
Kenneth Roth, directeur de Human Rights Watch
http://hrw.org/
mercredi, août 02, 2006
6º Message du Liban: de L'Association Coopérative Culturelle
Beyrouth, le 2 août 2006
Nous allons bien, malgré tout.
Nous sommes dans l'obligation de bien aller.
Parce que le désespoir qui nous guette serait vraiment la suprême victoire de la guerre sur la vie.
La guerre, c'est l'ennemie de la vie, pas de la paix.
En politique, guerre et paix sont cet ensemble de moyens et d'institutions qui permettent à certains hommes de dominer d'autres hommes (ex: le couple diabolique USA – ONU).
La guerre est l'ennemie de la vie, laquelle n'est pas le contraire de la mort. Dans la nature, la mort fait partie de la vie, elle lui permet de se perpétuer. Alors que la guerre détruit la vie, l'empêche de se perpétuer.
La pseudo trêve d'hier, machiavéliquement utilisée pour détruire davantage une partie de la zone frontalière, a permis à un grand nombre de villageois du Sud de se ruer vers leur chez-soi, et de voir de près la véritable signification de la guerre.
Qui dira la douleur des pierres, la colère des fleurs, l'affliction des vergers?
Les pierres gémissent, je vous le jure, elles ont le regard d'un chien blessé à mort qui voit venir son maître. Ce n'est pas une plainte, c'est une question: POURQUOI?
Pourquoi dit-on de certains actes qu'ils sont "inhumains" alors que seuls des hommes en sont capables?
Pourquoi les hordes guerrières, après avoir tué, massacré, saccagé, s'en prennent-elles aux pierres?
Troie, Carthage, Numance, Jérusalem, Palmyre, …
Varsovie, Sarajevo…
En 1982, à Beyrouth, le jour qui a suivi l'accord de cessez-le-feu stipulant l'évacuation de l'OLP et l'envoi d'une force multinationale (je ne me souviens plus de la date exacte, entre le 21et le 24août) fut illustré par un incroyable déluge de bombardements aériens pendant des heures sur des quartiers entiers complètement déserts, réduisant des kilomètres d'habitations à des tas de pierres méconnaissables.
Voir de près les décombres d'un lieu qui était habité par des hommes et a été détruit par d'autres hommes est une expérience que ni les photographies ni les télévisions ne peuvent retransmettre. Car l'émotion qu'elle procure est "entée" sur celle des hommes qui y vivaient. Sur les images que nous voyons se superposent alors celles de tout ce qui a disparu, invisible
pour nous, mais que ces hommes-là voient encore. Images d'une vie devenue invisible, diffusées confusément par des visages hébétés, des mains agitées, des voix déchiquetées… La "paix" prochaine, injuste comme tous les traités de paix dictés par les plus forts, voudra "opacifier" ces images, mais y parviendra-t-elle?
"Insensé le mortel qui dévaste les cités!" (Euripide – les Troyennes).
Insensés ceux qui croient (ou plutôt prétendent) détruire les "foyers" du Hezbollah. Ils étaient des milliers, ils sont aujourd'hui des centaines de milliers. Un jour, les enfants libanais vous lanceront des pierres, et vous vous cacherez derrière vos blindés pour leur tirer dessus. Puis ils deviendront les combattants d'un autre "parti de Dieu", et cela indéfiniment jusqu'à l'effondrement de vos légions "opacificatrices".
En avril 1996, le bombardement par l'artillerie israélienne d'un camp de la F.I.N.U.L., à Cana, où se trouvaient de nombreux réfugiés fit plus de cent vingt morts parmi la population civile. Le 7 mai, Boutros Ghali, alors Secrétaire général de l'O.N.U., rendit public un rapport qui conclut au caractère probablement volontaire du bombardement du camp de Cana. Le Conseil de Sécurité ne donna pas de suite à ce rapport. Mais cela coûta son poste à M. Ghali, qui sera remplacé par un fonctionnaire, M. Kofi Annan, habile comptable au doigté élégant, attentif à ne pas froisser le Grand Patron: UBUSH Roi. Evitant les erreurs de son prédécesseur, il confie l'enquête aux Israéliens (Ponce Pilate, vous connaissez?).
Les enfants de Qana dormaient cette nuit-là et ne semblent pas avoir été réveillés par les tueurs. Ils dormaient encore quand les secouristes les ont trouvés, nonchalamment couchés sur des coussins de pierres, couvert par des édredons de pierres, ni brûlés ni blessés (c'est quoi, ces saloperies de bombes, Monsieur Kofi Annan?). Les images diffusées par les médaillés israéliens sont étonnantes de technicité (pourquoi n'ont-ils pas tiré sur ces camions qu'ils nous montrent, sur ces rampes de tirs du Hezbollah dont il ne reste pas la moindre trace? Pourquoi, Monsieur Kofi Annan?). Et les soldats de l'ONU, vos soldats, qui pendant plusieurs heures téléphonaient pour vous faire part du harcèlement des avions israéliens autour de leur poste avant d'être froidement assassinés, aurez-vous la décence de défendre leur mémoire, Monsieur Kofi Annan?
A Aytaroun, village libanais de la région de Bint Jbeil – Maroun arRas, un homme s'est trouvé les jambes coincées sous des décombres. Il avait un téléphone portable et il téléphona à un ami à Beyrouth. Pendant cinq jours, les deux hommes communiquèrent entre eux. (Aytaroun est inaccessible, faisant partie de la zone envahie par l'armée israélienne). Depuis quatre jours, le téléphone s'est tu. Le silence de cet homme de 40 ans, vous l'entendez, Monsieur Kofi Annan?
Il est beaucoup question de "pierres" dans ce message que nous envoyons aujourd'hui à nos amis. Il y a seize ans, dans les ruines de Beyrouth dévastée par la guerre, toutes sortes de plantes, d’herbes, d’arbres, avaient poussé à travers les pierres des décombres, racontant la mémoire de tous les possibles. Les "smart bombs" de Bush vont peut-être nous transformer en pierres. Mais à Beyrouth nous avons appris que les pierres ont une âme, qu'elles enfantent des fleurs et que ces fleurs sont caressées par des vents qui font le tour du monde.
Nous allons bien, et vous, Monsieur Kofi Annan?
"SHAMS: ASSOCIATION CULTURELLE, BEYROUTH": Roger Assaf, Issam Bou Khaled, Kamal Chayya, Rawya El Chab, Zeina Saab De Melero, Said Serhan, Fadi el Far, Tarek Atoui, Hagop Der Ghougassian, Abdo Nawar, Hanane Hajj Ali, Abder Rahman Awad, Zeinab Assaf, Bernadette Houdeib, Ibrahim Serhan, Nehmat Atallah.
dimanche, juillet 30, 2006
COMMENT LIRE LES NEWS
l'esprit lorsqu'il regarde le JT le soir, ou quand il lit son journal le matin. Tout deviendra simple.
Règle numéro 1 : Au Proche Orient, ce sont toujours les arabes qui
attaquent les premiers et c'est toujours Israël qui se défend.
cela s'appelle des représailles..
Règle numéro 2 : Les arabes, Palestiniens ou Libanais n'ont pas le
droit de tuer des civils de l'autre camp. Cela s'appelle du terrorisme.
Règle numéro 3 : Israël a le droit de tuer les civils arabes.
Cela s'appelle de la légitime défense.
Règle numéro 4 : Quand Israël tue beaucoup trop de civils, les
puissances occidentales l'appellent à la retenue.
Cela s'appelle la réaction de la communauté internationale.
Règle numéro 5 : Les Palestiniens et les libanais n'ont pas le
droit de capturer des militaires israéliens, même si leur nombre est
très limité et ne dépassent pas trois soldats.
Règle numéro 6 : Les israéliens ont le droit d'enlever autant de
palestiniens qu'ils le souhaitent (environ 10000 prisonniers à ce jour
dont près de 300 enfants). Il n'y a aucune limite et n'ont besoin
d'apporter aucune preuve de la culpabilité des personnes enlevées.
suffit juste de dire le mot magique TERRORISTE.
Règle numéro 7 : Quand vous dites "Hezbollah", il faut toujours
rajouter l'expression « soutenu par la Syrie et l'Iran ».
Règle numéro 8 : Quand vous dites "Israël", Il ne faut surtout pas
rajouter après : « soutenu par les Etats-Unis, la France et l'Europe »,
car on pourrait croire qu'il s'agit d'un conflit déséquilibré.
Règle numéro 9 : Ne jamais parler de "Territoires occupés ", ni de
résolutions de l'ONU, ni de violations du droit international, ni des
conventions de Genève. Cela risque de perturber le téléspectateur et
l'auditeur de France Info.
Règle numéro 10 : Les israéliens parlent mieux le français que les
arabes. C'est ce qui explique qu'on leur donne, ainsi qu'à leurs
partisans, aussi souvent que possible la parole. Ainsi, ils peuvent nous
expliquer les règles précédentes (de 1 à 9). Cela s'appelle de la
neutralité journalistique.
Règle numéro 11 : Si vous n'êtes pas d'accord avec ses règles ou si
vous trouvez qu'elles favorisent une partie dans le conflit contre une
autre, c'est que vous êtes un dangereux antisémite.
samedi, juillet 29, 2006
CE QUE CNN, TF1 & Cie, ne vous montreront jamais!
LA VUE DES IMAGES DANS LE LIEN SUIVANT PEUVENT CHOQUER LES PERSONNES SENSIBLES... VÉRITÉ OBLIGE AU NOM DES PEUPLES SAUVAGEMENT MASSACRÉS!
Lien des photos : www.fromisraeltolebanon.info
vendredi, juillet 28, 2006
"REBONDS" : un article à lire et à méditer...
L'opposition entre rhétorique occidentale et dialectique orientale est au coeur du conflit entre Israël et le Hezbollah.
L'inversion des discours
Par Percy KEMP
QUOTIDIEN : Vendredi 21 juillet 2006 - 06:00
Percy Kemp écrivain. Dernier ouvrage paru : Et le coucou, dans l'arbre, se rit de l'époux, Albin Michel.
Quelle que soit l'issue du bras de fer qui s'est engagé en ce mois de juillet entre Israël et le Hezbollah libanais, il apparaît d'ores et déjà que quelque chose a changé qui devrait nous affecter sur la durée.
Ce n'est pas tant qu'on a pu voir pour la première fois des Arabes tenir tête à l'armée israélienne, suggérant qu'un certain changement serait intervenu dans l'équilibre usuel des forces. C'est plutôt sur le plan épistémologique qu'un véritable changement est en train de s'opérer, et son évidence m'est apparue alors que je regardais les prestations télévisées des deux principaux protagonistes, le Premier ministre israélien, Ehud Olmert, et le secrétaire général du Hezbollah, le cheikh Hassan Nasrallah.
Ce lundi 17 juillet à la télé, j'ai en effet vu un homme au menton glabre et portant costume et cravate (un homme qui me ressemble, en quelque sorte), perdre ses nerfs devant la Knesset, lancer des anathèmes à la volée, menacer ses ennemis d'une guerre à outrance, user de tous les artifices de la rhétorique, et en appeler aux instincts les plus primaires de ses électeurs.
La veille, j'avais vu son adversaire, un barbu enturbanné (un homme qui ne me ressemble donc guère), user d'un langage savamment dosé, jongler avec des mots bien pesés sans jamais le ton hausser, appeler les choses par leur nom, manier la dialectique comme s'il venait à l'instant de refermer le Gorgias de Platon, et conseiller à ses ennemis de faire taire leurs émotions pour n'écouter que leur seule raison.
D'un mot, j'ai vu un dirigeant israélien se comporter comme on imaginerait qu'un raïs arabe pourrait se comporter en pareille circonstance, et un chef de milice arabe se conduire comme un dirigeant occidental devrait se conduire, quelles que soient les circonstances. Peu après, et toujours à la télé (quoiqu'ils ne pensaient pas y être), j'ai vu le président des Etats-Unis et le Premier ministre du Royaume-Uni échanger, à propos du Liban, des propos d'une vulgarité telle que je frissonne à l'idée que ces deux apprentis sorciers président à nos destinées.
C'est dire que le glissement, de la dialectique vers la rhétorique, que j'évoque ici ne concerne pas le seul Etat d'Israël : il touche l'Occident dans sa totalité. Or, comme disait Socrate, la rhétorique a cette particularité, par rapport à la dialectique, qu'elle ne peut être efficace qu'à condition que le public soit ignorant des faits. La rhétorique, les dictateurs et potentats arabes en usent jour après jour pour se maintenir au pouvoir. Et ne voilà-t-il pas que nos propres dirigeants leur emboîtent le pas.
Car c'est la rhétorique qui a permis au président Bush d'asseoir son pouvoir en envahissant l'Afghanistan dans la foulée des attentats du 11 septembre 2001, laissant les citoyens américains dans l'ignorance des rapports incestueux entretenus jusqu'en 1990 par leur gouvernement avec Ben Laden et les islamistes afghans.
C'est la rhétorique qui a permis l'invasion et l'occupation de l'Irak par les Anglo-Américains pour cause de péril mondial imminent, le public étant laissé dans l'ignorance de la paucité du programme irakien des armes de destruction massive.
C'est la rhétorique qui permet de même à nos dirigeants de transformer aujourd'hui nos sociétés libérales en sociétés sécuritaires sous prétexte de combattre un terrorisme qu'ils savent pertinemment ne pas pouvoir ni même vouloir éradiquer. Inversement, c'est la rhétorique que l'ancien gouvernement espagnol de centre droit avait tenté d'utiliser à son profit suite aux attentats islamistes de Madrid (rhétorique qui voulait que ces attentats-là aient été perpétrés par ETA), avant que l'opinion publique espagnole ne déjouât ses plans parce qu'elle n'était plus dans l'ignorance des faits.
C'est aussi la rhétorique qui attire à présent Israël dans l'engrenage libanais.
Car, de deux choses l'une : ou bien le gouvernement israélien était parfaitement conscient des capacités considérables de rétorsion du Hezbollah et a sciemment laissé ses citoyens dans l'ignorance des faits, ou bien il ignorait presque tout du Hezbollah et il s'est fourvoyé au Liban, pensant que ce serait une promenade de santé. Dans les deux cas, il y a césure : césure entre gouvernants et gouvernés d'une part, césure entre l'appareil d'Etat et la réalité de l'autre.
C'est là qu'on se rend compte que, pour utiles qu'elles soient sur le plan oratoire, des notions rhétoriques telles que «terroristes» et «axe du mal» sont spécieuses sur le plan épistémologique et néfastes sur le plan opérationnel. Or, étonnamment, de tels effets de rhétorique, qui enflamment les esprits et engourdissent les cerveaux, attisent les passions et endorment les consciences, on en trouve peu ou prou dans le discours du secrétaire général du Hezbollah depuis le début de ce conflit.
Nasrallah dit ce qu'il fait et fait ce qu'il dit, sans imprécations ni chichis, sans triomphalisme ni apitoiement sur soi. Dialectique, son discours s'adresse avant tout à la raison de son interlocuteur. Certes, il ne s'agit sans doute là que d'un stratagème politique qui ferait du cheikh Nasrallah l'équivalent oriental de notre Ulysse aux mille ruses. Et certes, pour être en quelque sorte raisonnable, Nasrallah n'en demeure pas moins impitoyable. Impitoyable, et inexcusable aussi, puisqu'il choisit de répondre à une injustice par une autre injustice. Cela étant, son attitude a au moins cela qu'elle se fonde, tout mollah qu'il soit, sur une recherche rigoureuse de la vérité et un exposé rationnel des faits.
Quoi qu'il nous en coûte, il nous faut donc concéder que l'exigence de vérité, qui avait été au fondement de notre civilisation depuis Copernic et Galilée, est en train de changer de côté. Et la question se pose de savoir pourquoi. La réponse à cette question réside probablement dans le triomphalisme et la suffisance dans lesquels nous nous complaisons depuis notre victoire sur le bloc soviétique. Car seuls les faibles ressentent le besoin réel de coller à la vérité vérité dont ils ont besoin afin d'agir au mieux de leurs intérêts , alors que les forts estiment pouvoir s'en remettre à leur seule puissance, et à leur bonne étoile.
La question se pose aussi de savoir pourquoi nous tournons le dos à la rigueur dialectique, qui était notre marque de fabrique, pour nous laisser séduire par les effets rhétoriques. La réponse à cette question-là est sans doute à chercher dans le glissement intervenu dans nos démocraties libérales, lesquelles, ayant vaincu les démocraties populaires, se muent à présent en démocraties populistes où la dialectique n'a plus sa place. Dans une démocratie populiste, où un lien direct s'établit entre le leader et la masse qui court-circuite les élites, où la sécurité est la panacée et la peur le meilleur des fonds de commerce, c'est la rhétorique qui est la discipline reine. Et la rhétorique, on le sait, finit toujours par faire le lit de la démagogie.
Alors que nous nous retrouvons, en Occident, en danger de démagogie, c'est paradoxalement en Orient qu'il nous faut peut-être aller chercher les prémices d'un discours qui serait véritablement dialectique. A croire qu'au moment même où nous nous détournons de notre héritage hellénique ce serait à des descendants asiatiques des Troyens qu'échoirait la mission de nous rappeler qu'il fut un temps où la rigueur socratique comptait pour nous.
Il y a de cela un quart de siècle, Michel Foucault en offusquait plus d'un en faisant l'apologie de la révolution islamique iranienne. Les bien-pensants, toutes tendances confondues, ne se privèrent alors pas de tirer sur lui à boulets rouges et en toute bonne conscience.
J'avoue ne pas avoir le centième du savoir et du talent de Foucault, et je suis loin d'avoir sa notoriété. J'ose espérer que mes détracteurs s'en rappelleront. Lorsqu'ils m'enverront leur volée de coups, je prie qu'ils le fassent équitablement : au prorata.