jeudi, août 17, 2006

Appel: Israël doit être jugé!



Par Jean-Claude Lefort*

Les crimes de guerre commis au Liban doivent être jugés par la Cour pénale internationale ! Citoyennes et citoyens du monde, attachés aux valeurs universelles qui fondent la civilisation et au respect absolu de la Charte de Nations unies ainsi qu’à d’autres conventions internationales qui énoncent les principes majeurs qui doivent impérativement être respectés par tous les États de la planète sous peine d’un recul tragique des droits humains, nous exprimons notre vive condamnation contre les crimes perpétués par l’armée israélienne à Cana, qui ont entraîné la mort volontaire de dizaines de civils libanais, en particulier d’enfants et de bébés.

Ces crimes, qualifiables de « crimes de guerre », ne peuvent et ne doivent pas rester impunis pas plus que d’autres qui se révéleraient. Il en va du respect de la justice humaine sur cette planète et de l’avenir des relations internationales.

Citoyennes et citoyens du monde, nous considérons comme un devoir et un droit imprescriptibles de traduire les responsables de ces crimes, en particulier le Premier ministre israélien, M. Ehud Olmert, devant la Cour pénale internationale absolument qualifiée pour en juger.

La Cour pénale internationale peut être saisie de diverses manières et non pas seulement sur décision du Conseil de sécurité de l’ONU. En particulier, le procureur de la Cour pénale internationale peut en décider sur la base et au vu des plaintes déposées qui lui sont transmises.

Estimant que les autres voies de saisine de la Cour pénale internationale se révèlent actuellement bouchées du fait d’un blocage prévisible de la part de certaines grandes puissances et de l’impossibilité pour le Liban de la faire actuellement, alors qu’il n’est pas partie du traité instituant cette Cour, nous décidons de prendre fermement le relais des défaillances des institutions actuelles et de rassembler, au niveau mondial, toutes celles et tous ceux qui ont à cœur et veulent défendre la justice et le droit mais aussi porter un coup d’arrêt aux politiques de force aveugle et brutale en les sanctionnant.

Cet « Appel de Paris » est lancé à travers le monde. Il se veut rassembleur de toutes les individualités et sensibilités respectueuses des droits humains et décidées à apporter leur contribution à leur pleine réalisation sur terre.

Pour que l’avenir ne répète à l’infini pas ce triste et insupportable passé, qui s’est déroulé à Cana mais aussi à Gaza, la Cour pénale internationale doit être saisie et doit juger.

Nos signatures valent plaintes. Elles seront déposées et transmises au Procureur de la Cour dès que leur nombre sera significatif pour que notre démarche citoyenne soit efficace.

Il y a urgence. Sans attendre nous décidons de former une chaîne humaine sur les cinq continents pour exiger justice et réparation. Justice et Droit pour le Proche-Orient!

PS : Cet Appel sera traduit en 10 langues. Il est suggéré de le reproduire et de le faire circuler le plus largement possible sous forme papier ou électronique. Les signatures, avec les noms, prénoms, coordonnées, titres de chaque signataire et le pays d’origine de chacune et chacun sont nécessaires.

Elles doivent être rassemblées à l’adresse électronique suivante : http://solidariteliban@orange.fr

Un site Internet global sera ouvert et porté à la connaissance de tous. Des sites nationaux peuvent aussi voir le jour. Chacun s’organisera comme il souhaitera. Un maximum d’initiatives individuelles ou collectives s’impose pour aboutir.

 Jean-Claude Lefort
Député français (PC). Membre de la Commission des affaires étrangères de l’Assemblée antionale. Co-animateur du groupe parlementaire ATTAC.

samedi, août 12, 2006

"L´OEIL de Dieu"


Image de la NASA, prise avec le telescope de HUBBEL, ayant pour nom" L´Oeil de Dieu"...

S'IL regarde, alors méditons ces deux sentences:
dans le TALMUD, il est dit: "Dieu compte les larmes des femmes et des enfants"...

Et un Hadith du Prophète MUHAMMAD dit:
"Ce que les hommes ne peuvent pas - Dieu le Peut!"



Tôt ou tard, IL Cree le moment, le lieu, et l'évènement pour rétablir la balance de la justice...
( l'oppresseur pour si fort qu'il soit, termine par être la victime de sa propre cruauté)-

En direct du Liban: 9e Message du Centre Culturel " SHAMS"


Sent: Friday, August 11, 2006 6:57 AM
Subject: nous allons bien 9
Beyrouth, le 9 août 2006

Nous allons très bien,
Les dernières décisions d'Israël ont bien simplifié les choses, rien n'arrêtera plus, semble-t-il, sa volonté de tout casser, de tout écraser, pour aboutir à la seule solution qui puisse satisfaire son réel désir de "paix": l'extermination de l'adversaire, l'anéantissement de toutes ses capacités de réagir ultérieurement.
Dans ce genre de combat, il arrive qu'on achève les
blessés. Mais aujourd'hui, un pas de plus a été franchi dans l'escalade meurtrière: on achève les morts !

Hier, 8 août, des habitants de Ghazieh enterraient quinze morts (score relativement maigre pour la saison), le cortège funèbre avançait lentement dans l'artère principale du village avec quinze cadavres (sans cercueils) portés à bout de bras sur des civières. Belle cible pour un bombardier professionnel au tir infaillible. A-t-il rigolé en canardant le cortège, en voyant les malheureux détaler et laisser tomber leurs morts sur la route? Comment va-t-il raconter son exploit? Aura-t-il droit à un bonus dans la compétition "massacres de civils"? Marwahine, Nmeyrieh,
Srifa, Qana, Aytaroun, Taybeh, Kaa, Sour, Ansar, Machghara, Brital, Baalbeck, 'Ersal, etc.… etc.…
Le jour même (8 août), les morts de Chyah n'ont eu droit qu'à un carnage plus banal: deux immeubles de quatre et six étages dans un quartier populaire de Beyrouth, surpeuplé pour cause d'hébergement de réfugiés venus d'ailleurs, banalement bombardés et réduits à un banal tas de pierres informe. Une quarantaine de corps ont été retirés, une trentaine d'autres (au moins) sont encore sous les décombres. Laissez-les là où ils sont, laissez-les en paix sous les pierres de leur demeure terrestre, vous risquez en les rendant à l'air libre (libre?!!!) de les mettre en péril… et qui sait si le cimetière où vous destinez leurs dépouilles est un endroit où ils pourront reposer en paix?
« Nous devons réduire en poussière les villages du sud… Je ne comprends pas pourquoi il y a encore de l’électricité là bas… » [Haaretz, 28 juillet] C’est par ces mots que Haim Ramon, ministre israélien de la justice, résumait ses recommandations pour la suite de l’offensive militaire au Liban. Il ne va pas bien, M. Ramon. Détruire les villages ne lui suffit pas, il faut les réduire en poussière. Nous priver d'électricité ne lui suffira pas, il faudra nous priver d'oxygène. Tuer les civils ne suffit pas, il faut empêcher qu'on les enterre. Il n'ira jamais bien, M. Ramon, parce qu'au bout de sa rage, les morts pourront le désigner à ceux qui, comme eux, avant eux, partagent dans un autre espace, le paradis réel ou imaginaire des morts par terrorisme d'Etat (cathares, huguenots, juifs, tziganes, arméniens, palestiniens, …).

Nous, par contre, nous allons bien, ceux d'entre nous qui vont mourir iront bien. Les autres aussi. Les uns et les autres nous regarderons d'un œil fatigué mais serein, sans illusions et sans inquiétudes, le monde mis en condition d'asservissement sous le poids écrasant d'un impérialisme technocratique totalitaire, et sous la pression des mass media, viles et serviles, qui traqueront les individus jusque dans la salle à manger, la chambre à coucher et la salle de bains. Les inégalités et les pouvoirs abusifs atteindront des degrés d'insanité que les empereurs fous de Rome n'ont pas eu les moyens d'atteindre.

La pusillanimité, en politique, est la plus criminelle des erreurs (ou des lâchetés). Quand Chamberlain et Daladier, en 1938, cédaient le territoire des Sudètes à Hitler et signaient les accords de Munich, ils croyaient avoir sauvegardé la paix. Depuis 1990, l'Europe fait bien plus et bien pire, les œillères tournées vers l'Atlantique, les oreilles dans des casques branchés sur la traduction simultanée du Mein Kampf de George Bush, les mains crispées sur le pouvoir d'achat de l'Euro et les valeurs boursières, la peur au ventre et le cerveau amnésique après résection de la mémoire républicaine, l'Europe s'aplatit devant l'expansionnisme américain, et veut ramasser les miettes de profit qui traînent dans le sillage de l'insatiable conquérant du monde.
Dans l'adversité et dans la diversité, dans la douleur et dans la dignité, le peuple libanais et ses dirigeants ont choisi l'union, la solidarité et la proclamation en face des géants du monde du droit à la justice, à l'indépendance et à l'intégrité du territoire. Nous allons bien parce que nous sommes en harmonie avec les valeurs auxquelles nous croyons et que les lois internationales sont sensées nous garantir. Et vous?

La bataille du Liban a tout d'une épopée. La disproportion des belligérants, l'héroïsme des faibles, l'énormité des carnages, l'irréductibilité des volontés, et surtout, surtout, la dimension des enjeux au-delà de la guerre. Les actes de violence meurtrière, de tous bords, Grecs ou Troyens, Rome ou Carthage, Axe ou Alliés, Arabes ou Israéliens, sont toujours des actes condamnables, évitables, injustifiables. Mais l'enjeu se trouve ailleurs, il est éthique et culturel, il est dans la capacité de l'esprit à placer les valeurs morales au-dessus de la guerre et de la politique, il est dans la capacité de la communauté humaine à construire l'avenir sur le meilleur d'elle-même. Et c'est en fonction de cela que nous pouvons dire, sans crier ni trembler: nous allons bien, et vous?

Roger Assaf, Issam Bou Khaled, Kamal Chayya, Rawya El Chab, Zeina Saab De Melero, Said Serhan, Fadi el Far, Tarek Atoui, Hagop Der Ghougassian, Abdo Nawar, Hanane Hajj Ali, Abder Rahman Awad, Zeinab Assaf, Bernadette Houdeib, Ibrahim Serhan, Nehmat Atallah…

mardi, août 08, 2006

Nous Allons bien, et vous? (8e message du Liban)

ASSOCIATION CULTURELLE "SHAMS" - LIBAN


Beyrouth, le 7 août 2006

Nous allons bien

parce que notre esprit n'est pas localisé à l'endroit assiégé par la force brutale

parce qu'en raison même de ces corps brûlés, déchiquetés, criblés d'éclats, nous avons droit au langage et à une solidarité qui vaut son poids d'espérance

parce que chaque fois qu'un assassin décharge sa fureur il perd cette partie de lui-même dont la force s'épuise au moment où il la lâche, et que celle de ses victimes échappe à sa barbarie et se fond dans l'universelle tragédie de l'homme, celle qui, d'Hécube à Nesrine Saloum, se dilate irrépressiblement, emplit le vide laissé par la bêtise guerrière, clame la toute puissante affirmation qu'il y a quelque chose d'autre à quoi faire place.

Nous allons mal

parce que les massacres, les bombardements, les destructions, les déplacements forcés de populations prennent le rythme d'une routine banale un peu plus insignifiante chaque jour

parce que la Méditerranée est en deuil de Byblos à Tyr et gardera son costume noir de mazout pendant des années,

parce que le lait, les œufs, les vignes de la Békaa ont été les cibles sans gloire des plus lâches soldats de la planète,

parce que la guerre du Liban, par son côté spectaculaire, en occulte une autre, plus grave, plus horrible, celle qui, à Gaza, déshumanise tout un peule humilié, privé de travail, d'eau, d'électricité, de droits, régulièrement massacré, enfermé dans ce qui est en train de devenir un vaste camp de concentration

parce que les rapports, les articles, les documentaires, les appels, les dénonciations, s'enlisent dans le marécage putride des Nations Unies, se diluent dans l'anergie des messieurs en costume et cravate, dont les jactances s'arrêtent net au moindre courroux du Grand Patron au veto méprisant, péremptoire et sans appel.

(entre 1972 et 2003, 39 projets de résolutions du Conseil de Sécurité à l'encontre d'Israël se sont heurtés au "droit" de veto des Etats-Unis. 39 fois le "droit" d'un seul a primé sur la volonté de la communauté internationale,

sur ces 39 dénis de justice, 11 concernaient les agressions israéliennes sur le Liban)

parce que les "smart bombs" de Bush poursuivent leur voyage tranquille grâce aux bons soins de son commis britannique et qu'hier 6 août était l'anniversaire de la bombe d'Hiroshima

"……En plus des lésions de criblage classiques dues aux éclats, les blessés présentent des brûlures associées à la tête et aux bras, sur les parties découvertes du corps. Enfin, les membres touchés sont très délabrés, comme s'ils avaient été déchiquetés par une mine. Tout cela ressemble à des effets de bombes à fragmentation tirées par drones avec des sous-munitions à retardement……" (Régis Garrigues – Médecins du monde)

"……Certaines personnes, suite à des attaques aériennes, portent des blessures terribles dont les médecins n'arrivent pas à déterminer les causes. Rien sur le torse mais le visage brûlé et les quatre membres dont les muscles ont littéralement fondu par endroits, une véritable horreur. Aucun éclat métallique ou fragment ne permet d'indiquer quel type d'arme peut causer ce genre de blessure……" (Jean-Paul Delain – Médecins sans frontières)

"……De telles informations sont suffisamment graves pour mériter d'être l'objet d'une enquête internationale sérieuse qui seule peut couper court à la rumeur si c'en est une ou, s'il s'avérait être prouvé, porter ce crime de guerre devant les instances internationales aptes à le juger, ou, à défaut de pouvoir le faire faute de textes contraignants, mettraient un point d'honneur à le condamner clairement……" (PatrickAdam – Agora vox)

Mais nous allons bien, et vous?


Roger Assaf, Issam Bou Khaled, Kamal Chayya, Rawya El Chab, Zeina Saab De Melero, Said Serhan, Fadi el Far, Tarek Atoui, Hagop Der Ghougassian, Abdo Nawar, Hanane Hajj Ali, Abder Rahman Awad, Zeinab Assaf, Bernadette Houdeib, Ibrahim Serhan, Nehmat Atallah.




Paroles de Juifs... de "l'autre Israel".


Images de manifestations à Tel Aviv, contre la guerre.

Pour ceux qui lisent le Castellan voir mon blog Espagnol où j'ai traduis Les articles de quelques auteurs J
uifs de "l'autre Israel" - qui ne sont pas aussi médiatisés que ces faux intellectuels du "bazar médiatique" de France et d'ailleurs. Ces gardiens de la "chapelle" de l'opinion publique occidentale dont les écrits aussi lacrymogènes que prétentieusement moralisateurs s`étalent dans la presse bien nommée alignée... Ceux-là même qui justifient la sale guerre au Liban ainsi que la cruauté barbare de l'occupation Israëlienne en Palestine!

Ces "faux fils d'Israël" bien à l'abri dans leurs duplex parisiens ou newyorkais, occultant leurs propres complexes confus sous des airs de "savant" de la chose politique - et les autres, les "faux amis", tel son mentor américain Bush le fondamentaliste Chrétien "Born again", pour cacher leurs fantasmes ataviques anti-Juifs pratiquent la permissivité hypocrite pour mieux les piéger dans des guerres continues , sans oublier ces écrivains et journalistes lèches-bottes d'Israël et de ses "lobbies" bien placés partout, pour la vanité d'une quelconque promotion - Tous ceux qui excusent les crimes d'Israël, et ce faisant le poussent dans l'abîme de la paranoïa autodestruction!

Ecoutons ces vrais fils d'Israël, courageux et honnêtes, qui comme le dit Ury Avnery dans son émouvant poême : le "Drapeau Noir" ( voir blog espagnol) veulent : "Vivre ensemble, Palestiniens, Libanais, Syriens, Israëliens, Arabes israeliens - chacun dans état libre, en PAIX!"

"Temps Obscurs"

Par Gideon Levy
S’adressant à ses concitoyens israéliens, Gideon Levy, chroniqueur du quotidien Ha’aretz, dénonce le voile de haine qui obscurcit leurs yeux et les empêche de voir les crimes commis en leur nom à Gaza et au Liban. À la guerre comme à la guerre : Israël va s’enfonçant dans une atmosphère nationaliste véhémente et l’obscurité commence à tout recouvrir. Les freins qui nous restaient sont usés, l’émoussement des sens et la cécité caractéristiques de la société israélienne ces dernières années, ne cessent de s’intensifier.

L’arrière, dont on fait l’éloge à tour de bras, est scindé en deux : le Nord qui endure et le Centre qui, lui, est serein. Mais des deux côtés, la fibre belliqueuse a pris le dessus, avec sa cruauté et sa soif de vengeance, et les voix extrêmes qui jusqu’ici caractérisaient les marges du camp, sont maintenant l’expression de son cœur. La gauche s’est une nouvelle fois égarée, drapée dans son silence ou « avouant ses erreurs ». Israël montre un visage uniforme, nationaliste.
La destruction que nous semons au Liban ne touche quasi personne et elle n’est, pour l’essentiel, même pas montrée aux yeux des Israéliens. Celui qui veut savoir à quoi ressemble Tyr maintenant, doit circuler parmi les chaînes étrangères. Un reporter de la BBC en a rapporté des images effrayantes, comme vous n‘en verrez pas chez nous.

Comment peut-on ne pas être choqué, scandalisé devant la souffrance terrible de l’autre, due à notre propre action, même si le Nord de notre pays souffre ? La destruction que nous semons en ce moment également à Gaza – près de 120 tués depuis l’enlèvement de Gilad Shalit, dont 27 pour la seule journée de ce mercredi – touche moins encore. Les hôpitaux de Gaza sont remplis d’enfants brûlés, mais qui s’en soucie ? L’obscurité de la guerre dans le Nord les couvre, eux aussi.
Depuis que nous avons été habitués à considérer qu’une punition collective est, entre nos mains, une arme légitime, il n’y a pas lieu de s’étonner que la cruelle punition infligée au Liban tout entier pour les actes du Hezbollah ne suscite ici aucune discussion.

Si à Naplouse c’était permis, pourquoi pas à Beyrouth ? La seule critique à se faire entendre à propos de la guerre porte sur des considérations tactiques – chacun est maintenant général – et pousse essentiellement l’armée israélienne à porter encore plus avant, plus profondément son action.

Commentateurs, généraux à la retraite et politiciens rivalisent de suggestions extrêmes. Haïm
Ramon « ne comprend pas » comment il y a encore de l’électricité à Baalbek. Eli Yishai propose de transformer le Sud du Liban en « bac à sable ». Un reporter militaire de la première chaîne, Yoav Limor, propose d’exposer les corps des combattants du Hezbollah tués et, le lendemain, de faire défiler les prisonniers en sous-vêtements afin de « renforcer le moral de l’arrière ». On devine aisément ce que nous penserions d’une chaîne de télévision arabe dont le commentateur s’exprimerait ainsi, mais encore quelques pertes ou quelques erreurs de l’armée israélienne et la proposition de Yoav Limor sera mise en application. Y a-t-il signe plus éclatant qu’on a perdu la raison et toute humanité ?
Le chauvinisme et le désir de vengeance relèvent la tête. Si, il y a quinze jours, seuls des personnages délirants comme le grand rabbin de Tsefat, Shmouel Eliyahou, disaient qu’il fallait « raser toute localité à partir de laquelle on tire sur Israël », c’est maintenant au tour d’un officier supérieur de l’armée israélienne de s’exprimer ainsi à la une de Yediot Aharonot.

Nous n’avons peut-être pas encore complètement rasé de villages libanais, mais nos lignes rouges, nous sommes déjà bel et bien occupés à les effacer. Haïm Avraham, dont le fils avait été enlevé et tué par le Hezbollah en octobre 2000, tire pour les journalistes un obus de l’armée israélienne en direction du sud du Liban : vengeance pour l’assassinat
de son fils. Son image, au moment où il saisit l’obus tout décoré, était une des plus humiliantes de cette guerre, à son commencement. Un groupe de jeunes filles a lui aussi été photographié alors qu’elles ornaient des obus de l’armée israélienne d’inscriptions arrogantes. Les pages de Maariv – le Fox israélien – s’ornent d’un slogan chauviniste évoquant une machine de propagande particulièrement basse, « Israël est fort », ce qui témoigne justement de faiblesse. Et un commentateur de télévision appelle à bombarder une station de télévision.


Le Liban qui n’a jamais fait la guerre à Israël, un pays avec 40 quotidiens, 42 universités et une centaine de banques différentes, est en train d’être détruit par nos avions et nos canons, et presque personne ne prend en compte le prix de la haine que nous semons.

L’image d’Israël dans l’opinion internationale est devenue monstrueuse et cela non plus, en attendant, n’est pas enregistré à la rubrique « dette » de cette guerre. Israël est marqué de lourdes taches morales qu’on n’enlèvera pas rapidement. Il n’y a que chez nous qu’on ne veut pas les voir.
Le peuple veut une victoire mais nul ne sait au juste ce que ce serait, ni quel en sera le prix. Une guerre qui n’amènera jamais rien de décisif s’enlise sans que personne puisse en fixer le terme. Face à tout cela, la gauche sioniste a perdu elle aussi toute pertinence. Comme lors de toute rude épreuve dans le passé – au moment, par exemple, où les deux Intifadas ont éclaté – la gauche a, cette fois encore, échoué au moment précis où sa voix aurait été si vitale pour faire contrepoids aux roulements de tambours de la guerre. À quoi bon une gauche, si à chaque véritable épreuve, elle se joint au chœur national ?

Le Parti travailliste s’est à nouveau révélé être un partenaire dévoué à tout gouvernement : même Yuli Tamir et Shelly Yacimovich, on ne les entend plus du tout ; le mouvement La Paix Maintenant est frappé de mutisme ; même le Meretz se tait, sauf la courageuse députée Zehava Gal-On. Quelques jours d’une guerre voulue et déjà Yehoshua Sobol avoue s’être trompé sur toute la ligne : La Paix Maintenant est tout à coup, selon lui, un « slogan infantile ». Ses amis se taisent et leur silence ne résonne pas moins. Seule l’extrême gauche donne de la voix, mais c’est une voix que personne n’écoute.


Les ténèbres à la face de l’abîme : bien avant que la guerre ne soit conclue, on peut déjà établir qu’à son coût croissant s’ajoute aussi l’obscurité morale qui nous enveloppe et qui ne menace pas moins notre existence et notre image que les Katiouchas du Hezbollah.


Gideon Levy est journaliste au quotidien de gauche israélien Ha’aretz. Très critique de l’occupation israélienne, il tient dans ce journal une chronique hebdomadaire des violations commises contre les Palestiniens sous le titre de « Twilight Zone ». Au fil des ans il est devenu pour la droite israélienne une icône du « gauchiste pro-palestinien » et un alibi-repoussoir pour les autres. « Comment pourrions nous ne pas être une démocratie ? Nous laissons écrire Gideon Levy ! » a coutume de dire le ministre de la Défense, Shaul Moffaz.
Lien de l'article: http:/
/www.voltairenet.org

Rapport de HRW*: Crimes de Guerre Israeliens!


Ce rapport de l'Organisation américaine des Droits de l'Homme / Human Rights Wacht /HRW
n'a pas eu la diffusion qu'il mérite dans ces médias alignés, plus prompts à compter les morts israeliens que libanais ou palestiniens. Dans le "meilleur" des cas, leMonde partialement ouvert aux pamphlets lacrimogènes et moralisateurs des faux philosophes et autres scribes manipulateurs de l'opinion publique française - a bien publié le Rapport de HRW... mais dans une forme illisible...
Voici un résumé des conclusions des chercheurs et enquêteurs dans un rapport de 50 pages que chacun peut lire dans le lien indiqué au bas de la page.
Il faut stopper les attaques indiscriminées contre les civils.Certaines attaques israéliennes équivalent à des crimes de guerre
(Beyrouth, 3 août 2006) Les forces israéliennes ont omis systématiquement de faire la distinction entre les combattants et les civils dans leur campagne militaire contre le Hezbollah au Liban, déclare Human Rights Watch dans un rapport publié ce jour. Le type des attaques observées dans plus de 20 cas ayant fait l’objet d’études par des chercheurs de Human Rights Watch au Liban indique que les ratés de l’armée israélienne ne peuvent pas être considérés comme de simples accidents ni être mis sur le compte des mauvaises pratiques du Hezbollah. Dans certains cas, ces attaques constituent de véritables crimes de guerre.

Le type d’attaques menées montre le mépris inquiétant de l’armée israélienne pour les vies des civils libanais. Nos recherches montrent que les affirmations d’Israël selon lesquelles les combattants du Hezbollah se cachent parmi les civils n’expliquent pas, et justifient encore moins la guerre aveugle d’Israël.”
Kenneth Roth, directeur de Human Rights Watch
http://hrw.org/

mercredi, août 02, 2006

6º Message du Liban: de L'Association Coopérative Culturelle


Beyrouth, le 2 août 2006

Nous allons bien, malgré tout.

Nous sommes dans l'obligation de bien aller.

Parce que le désespoir qui nous guette serait vraiment la suprême victoire de la guerre sur la vie.

La guerre, c'est l'ennemie de la vie, pas de la paix.

En politique, guerre et paix sont cet ensemble de moyens et d'institutions qui permettent à certains hommes de dominer d'autres hommes (ex: le couple diabolique USA – ONU).

La guerre est l'ennemie de la vie, laquelle n'est pas le contraire de la mort. Dans la nature, la mort fait partie de la vie, elle lui permet de se perpétuer. Alors que la guerre détruit la vie, l'empêche de se perpétuer.

La pseudo trêve d'hier, machiavéliquement utilisée pour détruire davantage une partie de la zone frontalière, a permis à un grand nombre de villageois du Sud de se ruer vers leur chez-soi, et de voir de près la véritable signification de la guerre.

Qui dira la douleur des pierres, la colère des fleurs, l'affliction des vergers?

Les pierres gémissent, je vous le jure, elles ont le regard d'un chien blessé à mort qui voit venir son maître. Ce n'est pas une plainte, c'est une question: POURQUOI?

Pourquoi dit-on de certains actes qu'ils sont "inhumains" alors que seuls des hommes en sont capables?

Pourquoi les hordes guerrières, après avoir tué, massacré, saccagé, s'en prennent-elles aux pierres?

Troie, Carthage, Numance, Jérusalem, Palmyre, …

Varsovie, Sarajevo

En 1982, à Beyrouth, le jour qui a suivi l'accord de cessez-le-feu stipulant l'évacuation de l'OLP et l'envoi d'une force multinationale (je ne me souviens plus de la date exacte, entre le 21et le 24août) fut illustré par un incroyable déluge de bombardements aériens pendant des heures sur des quartiers entiers complètement déserts, réduisant des kilomètres d'habitations à des tas de pierres méconnaissables.

Voir de près les décombres d'un lieu qui était habité par des hommes et a été détruit par d'autres hommes est une expérience que ni les photographies ni les télévisions ne peuvent retransmettre. Car l'émotion qu'elle procure est "entée" sur celle des hommes qui y vivaient. Sur les images que nous voyons se superposent alors celles de tout ce qui a disparu, invisible

pour nous, mais que ces hommes-là voient encore. Images d'une vie devenue invisible, diffusées confusément par des visages hébétés, des mains agitées, des voix déchiquetées… La "paix" prochaine, injuste comme tous les traités de paix dictés par les plus forts, voudra "opacifier" ces images, mais y parviendra-t-elle?

"Insensé le mortel qui dévaste les cités!" (Euripide – les Troyennes).

Insensés ceux qui croient (ou plutôt prétendent) détruire les "foyers" du Hezbollah. Ils étaient des milliers, ils sont aujourd'hui des centaines de milliers. Un jour, les enfants libanais vous lanceront des pierres, et vous vous cacherez derrière vos blindés pour leur tirer dessus. Puis ils deviendront les combattants d'un autre "parti de Dieu", et cela indéfiniment jusqu'à l'effondrement de vos légions "opacificatrices".

En avril 1996, le bombardement par l'artillerie israélienne d'un camp de la F.I.N.U.L., à Cana, où se trouvaient de nombreux réfugiés fit plus de cent vingt morts parmi la population civile. Le 7 mai, Boutros Ghali, alors Secrétaire général de l'O.N.U., rendit public un rapport qui conclut au caractère probablement volontaire du bombardement du camp de Cana. Le Conseil de Sécurité ne donna pas de suite à ce rapport. Mais cela coûta son poste à M. Ghali, qui sera remplacé par un fonctionnaire, M. Kofi Annan, habile comptable au doigté élégant, attentif à ne pas froisser le Grand Patron: UBUSH Roi. Evitant les erreurs de son prédécesseur, il confie l'enquête aux Israéliens (Ponce Pilate, vous connaissez?).

Les enfants de Qana dormaient cette nuit-là et ne semblent pas avoir été réveillés par les tueurs. Ils dormaient encore quand les secouristes les ont trouvés, nonchalamment couchés sur des coussins de pierres, couvert par des édredons de pierres, ni brûlés ni blessés (c'est quoi, ces saloperies de bombes, Monsieur Kofi Annan?). Les images diffusées par les médaillés israéliens sont étonnantes de technicité (pourquoi n'ont-ils pas tiré sur ces camions qu'ils nous montrent, sur ces rampes de tirs du Hezbollah dont il ne reste pas la moindre trace? Pourquoi, Monsieur Kofi Annan?). Et les soldats de l'ONU, vos soldats, qui pendant plusieurs heures téléphonaient pour vous faire part du harcèlement des avions israéliens autour de leur poste avant d'être froidement assassinés, aurez-vous la décence de défendre leur mémoire, Monsieur Kofi Annan?

A Aytaroun, village libanais de la région de Bint Jbeil – Maroun arRas, un homme s'est trouvé les jambes coincées sous des décombres. Il avait un téléphone portable et il téléphona à un ami à Beyrouth. Pendant cinq jours, les deux hommes communiquèrent entre eux. (Aytaroun est inaccessible, faisant partie de la zone envahie par l'armée israélienne). Depuis quatre jours, le téléphone s'est tu. Le silence de cet homme de 40 ans, vous l'entendez, Monsieur Kofi Annan?

Il est beaucoup question de "pierres" dans ce message que nous envoyons aujourd'hui à nos amis. Il y a seize ans, dans les ruines de Beyrouth dévastée par la guerre, toutes sortes de plantes, d’herbes, d’arbres, avaient poussé à travers les pierres des décombres, racontant la mémoire de tous les possibles. Les "smart bombs" de Bush vont peut-être nous transformer en pierres. Mais à Beyrouth nous avons appris que les pierres ont une âme, qu'elles enfantent des fleurs et que ces fleurs sont caressées par des vents qui font le tour du monde.

Nous allons bien, et vous, Monsieur Kofi Annan?

"SHAMS: ASSOCIATION CULTURELLE, BEYROUTH": Roger Assaf, Issam Bou Khaled, Kamal Chayya, Rawya El Chab, Zeina Saab De Melero, Said Serhan, Fadi el Far, Tarek Atoui, Hagop Der Ghougassian, Abdo Nawar, Hanane Hajj Ali, Abder Rahman Awad, Zeinab Assaf, Bernadette Houdeib, Ibrahim Serhan, Nehmat Atallah.