dimanche, novembre 16, 2008

ALGERIE: LA CULTURE OTAGE DES MERCENAIRES...

Ici, lorsqu’on entend parler de culture, on sort la censure… celle du bannissement professionnel, intellectuel, sauf politique, étant donné que celle-ci se prête aisément à tous les retournements de « veste » !
***
C’est ainsi que le Dr Amine Zaoui, qui n’est pas un politicien, mais un écrivain bilingue et universitaire, et qui depuis 2002 aura hissé la Bibliothèque Nationale d’ El- Hamma, au rang de ses pairs dans le monde, vient d’être limogé brutalement, comme un vulgaire délinquant !

Voilà un homme qui a réussi à sortir la BN de la médiocrité dans laquelle elle croupissait! Amine Zaoui, un écrivain, un intellectuel, de grande qualité morale, ne pouvait que terminer par être victime de la bêtise inculte et méchante de cette fange représentant la malédiction suprême qui s’est abattue sur notre pays. Je suis autant scandalisée qu’attristée par son limogeage, que je sors de mon
« silence intentionnel » depuis que la Bête immonde a frappé et paralysé la société - pour lui exprimer mon intégrale solidarité.
« Le festin des mensonges », titre prémonitoire de son dernier roman, l’a rattrapé dans la vie réelle. Une réalité baignant dans la délation, les haines vengeresses, et la corruption tout azimut. Avec pour conséquence cette fuite de cerveaux, de cadres, de talent et de création artistique ou littéraire vers d’autres cieux.

Depuis trop longtemps, en effet, intellectuels, écrivains, à l’image des meilleurs parmi les cadres du pays, ont été mis au ban de la société quand ils n’ont pas tout simplement été liquidés. Dans ce climat délétère, existent encore quelques voix qui tentent, de s’exprimer autrement. Mais cela ne suffit plus. La gangrène du
« blocus culturel », a envahi les appareils de diffusion médiatique, littéraire et culturelle où sévit une engeance, mercenaire idéologique et politique, assoiffée de pouvoir et d’argent, sans principes, ni morale, qui exploite à son profit les institutions de l’ Etat, et accapare, pour elle-même et pour ses amis, la « liberté de pensée et de création » avec le droit d’ éliminer tous ceux qui par leur intelligence et leur savoir risquent de mettre au jour leur nullité. Il faut se battre me disait un ami… Encore faut-il trouver des hommes et des femmes capables de s’unir hors de toutes les magouilles de sérails ?
Il est temps pour l’Algérie aussi de clamer « Oui, nous pouvons… vaincre la bête !»

Et ici, ma énième question :
Comment après tant de calamités politiques, la culture est-elle encore aux mains de gens qui font de l’ignorance une vertu ?

Oh Gibran ! Combien est à plaindre ma nation où l’art est l’art du rapiéçage et de pastiche dans tous les sens…
Lien pour signer la pétition Soutien au Dr Amine Zaoui.

mercredi, novembre 12, 2008

WHAT BARACK OBAMA IS TO BE TOLD

Cowardice asks the question - is it safe?
Expediency asks the question - is it politic?
Vanity asks the question - is it popular?
But conscience asks the question - is it right?
And there comes a time when one must take

a position that is neither safe, nor politic, nor popular;
but one must take it because it is right.”
Dr. Martin Luther King, Jr.

***
Dear Mr. President Elect



During the 12 months of your campaign I voted for you with my prayers.

I voted for your black and white roots, born between the Bible and the Quran.

I voted for you, the charismatic, brilliant, inspiring black politician breathing new energy into politics with its values of progress and its sight of the future.

I voted for you in the echo of your “ YES WE CAN”, because it appeared at the time as an oath of justice and peace for your people and for those who, in this world, have suffered because of your country.

I voted for you as if you where the Exorcist, America expected to purify her from its demons.

I voted for you within the dream of civil Rights fighter Martin Luther King.

I voted for you in the ballot paper of Afro American, Latinos and all the poor whites of America.

I voted for you with all the energy of hope of all those peoples around the world, deprived by your country, of their right to exist and to live free on their own land.

Yes I voted for you, despite the dismaying mask your campaign was wearing, that a hard-line ambition which took you right to the allegiance to the powerful extremist AIPAC lobbies.

I voted for you, inside the scream of your silence on Palestine, pretending to ignore the whisperings of my memory reminding me of Abraham Lincoln words:” Silence become a sin when it takes place of protestation; and converts a man into a coward.”

But I voted for you, beyond the deceitful looks of the campaign of a man who got familiar with sufferings of the deprived in the poverty-stricken districts of Chicago.

And I voted for you, despite your support for the destruction of Lebanon by Israel.

And I persist to vote for you, out of compassion for your pathetic, moral inclination highlighted by your support to an “Undivided Jerusalem” (June 2008).

Moreover I voted for you within the obsequiousness of your thorough visit to Israel, not missing the Wailing Wall while only 45 minutes were dedicated to Palestine, with no homage of respect paid to Al AQSA Mosque. All this, after ignoring completely the Muslim Americans and their prayer premises but not missing Churches and Synagogues.

Despite all that I voted for you, as if it were the power of a fate which wants you to be where Truth will at last be accomplished. That of Grandeur or Decline of America.

I had to vote for you because you were to be the pointing sign of the true face of America. That of obscure forces which muzzle her or that of the power of her Founding Father’s ideals? Of its Redemption or its chaos.

Yes I voted for you at each stage of the your marathon towards the White House, as the grand-mother of a Palestinian child, the same age of your daughter Sasha, and who, as thousands of other Palestinian children, live under the Israeli throes, the worst of hells on our world today.

Finally I vote for you, now that everything is over.
Be The President of character, courage and integrity and you will go down to History not only as the first black President of the United States of America, but also as the father of the independence of Palestine and true peace between Arabs and Israel. Because be sure that the scourges of financial crisis, housing, terrorism and ruinous wars have all a unique cause: the injustice done to Palestine and to its people, who, for 60 years, has been crying and calling on God as witness, because men’s Justice has failed…

I remain confident in that lucky star which short you up to the helm of the most powerful country on earth, hoping that you might “catch” the meaning of its “signal” and understand that what is bad for Palestine, is also bad for Peace and bad for Israel and the rest of the world as well… that world you wish to reconcile with the “American dream”.

And now that you could and you did it, I express the wish that you keep life and head solidly on your shoulders.


***Et ici, ma traduction pour mes lecteurs francophones.

...CE QUI DOIT ETRE DIT A BARACK OBAMA
Durant les 12 mois qu’a duré votre campagne, j’ai voté pour vous avec mes prières.
J’ai voté pour vous, homme charismatique à la racine noire et blanche née entre la Bible et le Coran, insufflant une énergie à la politique avec ses valeurs progressistes et sa vision de l’avenir.
J’ai voté pour vous dans l’écho votre « YES WE CAN », parce qu’il était à la fois un serment de justice et de paix pour votre peuple et pour ceux qui, dans le monde, ont pâti des errements de votre pays.
J’ai voté pour vous comme pour l’Exorciste qu’attendait l’Amérique pour la purifier de tous ses démons.
J’ai voté pour vous dans le rêve du militant des droits civiques Martin Luther King.
J’ai voté pour vous dans le bulletin de l’Africain-Américain, du Latino et de tous les blancs, pauvres en Amérique.
J’ai voté pour vous avec toute l’énergie de l’espoir de tous ces peuples privés par le vôtre, du droit d’exister et de vivre libre dans leurs terres.
Oui, j’ai voté pour vous en dépit du masque consternant que prenait votre campagne, celle de l’ambition pure et dure, qui vous a mené jusqu’à l’allégeance au tout puissant lobby extrémiste AIPAC.
J’ai voté pour vous dans le cri étouffé par votre silence sur la Palestine, en feignant d’ignorer le chuchotement de ma mémoire me rappelant ces mots d’Abraham Lincoln : «Le silence devient un péché lorsqu'il prend la place qui revient à la protestation ; et, d'un homme, il fait alors un lâche.»
Mais j’ai voté pour vous, au delà des apparences trompeuses d’une campagne, pour l’homme qui s’est frotté à la souffrance des déshérités dans les faubourgs misérables de Chicago.
Et j’ai voté pour vous en dépit de votre défense de la destruction du Liban par Israël.
J’ai persisté à voter pour vous avec pitié, pour vos pathétiques dérives morales – illustrées par votre soutien à une « Jérusalem indivisible » (juin 2008)…
Mais plus encore, j’ai voté pour vous dans l’obséquiosité de votre visite en Israël où vous n’avez consacré que 45 minutes de votre temps aux Palestiniens pour ensuite vous incliner devant le Mur des lamentations, sans avoir rendu le même acte d’hommage et de respect à la Mosquée Al AQSA. Tout cela après avoir ignoré les musulmans américains, en visitant de nombreuses églises et synagogues mais aucune mosquée aux Etats Unis.
Malgré tout j’ai voté pour vous comme pour la force d’un destin qui vous Veut là où la Vérité enfin s’accomplira. Celle de la grandeur ou de la décadence de l’Amérique.
Je me devais de voter pour vous, car vous alliez être le révélateur du vrai visage de l’Amérique. Celle des forces obscures qui la bâillonnent, ou celle de la puissance des idéaux de ses Pères Fondateurs ? De son chaos, ou de sa rédemption.
Oui, j’ai voté pour vous, à chaque étape de votre marathon vers la Maison Blanche, en tant que grand-mère d’un enfant palestinien qui a l’âge de votre fille Sasha, et qui tout comme des milliers d’autres enfants palestiniens vit sous le joug israélien, le pire des enfers aujourd’hui dans le monde.
Finalement, je vote encore pour vous maintenant que la campagne est terminée.
Soyez enfin le Président de caractère, de courage et d’intégrité, et l’Histoire ne vous reconnaitra pas seulement comme le premier Président « noir » des Etats-Unis, mais comme le père de l’Indépendance du peuple de Palestine, et de la vraie paix entre Israël et les Arabes. Car, dites-vous bien que les fléaux de la dette, de la crise financière, de la crise de logement, du terrorisme, et des guerres ruineuses pour votre pays, ont une cause unique : l’injustice faite à la Palestine et à son peuple qui, depuis 60 ans, pleure et prend à témoin Dieu, à défaut de la justice des hommes…
Je demeure confiante en cette étoile qui vous a propulsé aux commandes du pays le plus puissant de la terre, en espérant que vous puissiez saisir le sens de son « signe », et comprendre que, ce qui est mauvais pour la Palestine, est mauvais pour la Paix, est mauvais pour Israël, et mauvais pour le monde … ce monde que désirez tant réconcilier avec le « rêve américain ».
Alors maintenant que vous « avez pu » et, triomphé, je formule le vœu pour que vous puissiez être suffisamment fort et clairvoyant afin de réaliser les réformes que vous avez planifiées. Avec l’espoir de vous voir apporter la paix entre les Palestiniens et les Israéliens, ainsi que dans le monde, je croise les doigts afin que vous gardiez la vie, et la tête bien sur les épaules.


***Le lendemain de ce que j' ai écrit sur Barack Obama, c.a.dire, ce matin jeudi, voilà que je reçois ces dessins du caricaturiste politique étasunien, K.Bendib...
http://bendib.com... Voir 2e image dans mon site http://lemsine8.blogspot.com














jeudi, novembre 06, 2008

About The look of Michelle Obama...

Que l’on pardonne d’emprunter un autre pont linguistique, celui de Shakespeare pour adresser ce message à qui de droit… En l’occurrence à Michelle Robinson la nouvelle Première Dame des USA. Qu’on ne voit pas une idée frivole dans ce billet d’humeur, mais un prétexte pour contredire l’adage selon lequel « l’habit ne fait pas le moine » – au contraire, en ces temps où l’image vaut mille mots, les apparences se doivent d’être cohérentes avec ce que l’ on prétend être, car on ne juge que par elles
***
Dear Mrs. Michelle Robinson Barack,

Allow me just a few words…
Please change your dressmaker or the friend who provides advice for your clothes. They don’t love you!! All the dresses you have been wearing for the last months in your public appearances have caricatured your natural beauty. And the peak of bad taste, not to say the slaughter of the image of the Afro American woman and from now on First Lady of the USA, was that horrendous black and red Narciso Rodriguez gown of last Tuesday, the night of Barack’s triumph.
Please ban tight and moulding dresses, ban brown and dark blue colors.
Get away from printed fabrics, flowered patterns and other baroque designs.
I would not tell you to rush to Ralph Lauren just as your predecessors at the White House did, but to go to a dressmaker who really loves women and particularly Afro American women.
Sorry, if I interfere, but I believe that not to do so would rather have been bordering « non assistance to beauty in danger ». Because in your case it is a blow to « black is beautiful » a motto, the pioneers of political and artistic visibility of black Americans, have rendered so famous world wide. A motto that your husband Barack Obama, naturally elegant and charismatic, lifted up to the top.
Anyway,
Like this...
and like this!
Good Luck!!!!!!!!

mardi, novembre 04, 2008

REVOLUTION PLANETAIRE: BARACK OBAMA 44e PRESIDENT DES USA!




« La Racine est une Fleur qui Dégaine la Gloire » (Khalil Gibran)

Oui, mais quand elle n' est pas viciée au départ! Pour Obama, il faut dire, quelle belle racine que celle plantée par l’amour entre un noir musulman africain et une chrétienne blanche américaine!
Alors, ce soir, quelle que soit le résultat, leur fils, Barak Obama est déjà entré dans l’Histoire… Car, il est le Président du cœur mondial.
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D’ ici, je vis en direct ce moment de grande portée historique, et si rien d’étrange n’arrive de ces complots de la triche ou macabres – croisons les doigtsObama sera le 44e Président des Etats-Unis !
***
Il arrive après 9ans (chiffre ésotérique d’un changement de cycle) – de ce 3e millénaire, qui s’est initié dans le cynisme de gouvernants fous, génocidaires de peuples, pilleurs de ressources naturelles de pays qui ne sont pas les leurs, et pour finir, chantres de la récession mondiale. Il arrive, ce métis altier et tranquille, signe du lion, pour initier enfin le principe d’une révolution culturelle planétaire, un changement que l’on ne pouvait imaginer, ni rêver, depuis la destruction de l’Irak, des tortures de Abu Ghraïb, de Guantanamo, etc.
***Je le dis d’avance, parce que demain, président ou pas, cet homme habite déjà l’espérance du monde. Il est d’ ores et déjà, l’amorce d’une évolution dans la mentalité de l’américain moyen trop longtemps cobaye d’un lavage de cerveau lamentable par les massifs mensonges des lobbies occultés derrières la plupart de leurs médias et gouvernants. Cette Amérique profonde qui a perdu ses fils et ses filles dans des guerres qui n’étaient pas les siennes, et se réveille aujourd’hui dans la honte, et en pleine disette…
***
Ceci dit, je suis bien consciente que Barak Obama puisse être plus pragmatique et conservateur de ce que laisse supposer sa campagne, (n’oublions pas le pouvoir de l’administration qui va l’encadrer... le surveiller de près!)- cependant, je crois qu’avec lui le monde changera en mieux. Sinon, au moins il n’y aura plus cette infernale dynastie des Bush !
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Il n’ en reste pas moins, et selon tout ce que je connais des USA, pour y avoir vécu, et y conserver de nombreux amis (es), de toute catégorie sociale, politique ou religieuse, je sais que ce symbole fort, d’ un président noir, n’ est pas seulement un changement de garde Impériale, mais l’ avènement d’ un nouvel ordre mondial culturel, humain, sinon économique – un peu plus juste, plus humain…
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Et, maintenant, avec ce petit génie de la chance, je souhaite aux étasuniens de retrouver leur honneur et leurs valeurs de liberté inscrites dans leur Constitution, avec la victoire de Barack Obama, et des lendemains de paix et de justice pour le monde!
Lire la suite dans mon blog espagnol : ftp://lemsine8.blogspot.com/

jeudi, octobre 30, 2008

MASARAT PALESTINE-VIVE LA BELGIQUE ! (suite et fin)






Comme dans cette vidéo prise de son vivant, quelques mois auparavant, Mahmoud Darwich était PRESENT ce soir-là sur la scène des Halles de Schaerbeek à Bruxelles. Sa silhouette se déployait sur un immense écran mural. Il lisait en arabe sa poésie tandis sur scène, les musiciens palestiniens, Samir, Wissam et Adnan lui répondaient avec la virtuosité magique de leur oud… Leur visage tourné vers lui, sur son image, ils semblaient jouer dans un état second... Et leurs yeux comme leurs notes musicales pleuraient leur, notre Poète.
http://www.youtube.com/watch?v=5XMmD0fsCqE










PALESTINE RIEN NE NOUS MANQUE ICI.
(note des éditeurs)
"Mahmoud Darwich est mort alors que Palestine.Rien ne nous manque ici, dirigé par Adila Laïdi-Hanieh, était chez l'imprimeur.
Il nous avait confié trois poèmes de son dernier recueil à paraître aux éditions Actes sud.Pour beaucoup de Palestiniens et de non Palestiniens, il était le poète de la résistance et l' espérance. Il était Le Poète.
Nous lui dédions ce volume."
Virginie Devilliers et Jacques Sojcher
Le 20 août 2008
"Ce livre se veut le premier à penser une Palestine contemporaine de manière introspective, multidisciplinaire et critique, telle que vécue et perçue par des artistes et intellectuels Palestiniens et non Palestiniens. Il vise à dépasser les visions courantes de la Palestine : des mécanismes de survie, d’adaptation et de résistance, aux perceptions d’une Palestine comme enjeu exclusivement politique. Il accueille des textes et des images (es sais, mémoires, entretiens, poésies, photographies, dessins, installations…) d’artistes, de critiques, de philosophes, de poètes, et de plasticiens émergents et confirmés, de Palestine et d’ailleurs avec une majorité de contributions inédites." Co-édition Revue ah ! (Bruxelles) & Les éditions Cercle d’art (Paris)
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Quelques images prises au gré de ma caméra et autres, glanées ailleurs...

Adila Laïdi-Hanieh Prof U. Bir Zeit ( Pal) & Théoricienne de l' Art.









Trio musical Jubran & le comédien belge Christian Crahay traduisant des poémes de Darwich









Rencontres littéraires, Debats, Workshops, Conversations d' ici et de là-bas, comme dans ces images, entre Adila Laïdi-Hanieh et CatherineDavid, et (a d.)entre Elias Sanbar et Jean-Luc Godard

(de g a d)
Adila Laïdi-Hanieh, Fabienne Verstraeten et Mahmoud Shukair






























Leila Shahid, Farouk Mardam, l' ActeurBelge Christion Crahay avec les musiciens JOUBRAN.








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Entre autres présentations des artistes palestiniens, et non palestiniens, il y a eu celle de l' école du cirque crée à Ramallah, par Shadi Zmorrod, un jeune palestinien de 27 ans qui en 2006 ua initié un projet complètement fou : créer une école de cirque dans les territoires occupés et les camps de réfugiés. Pour joindre l’art à la solidarité, Présence et Action Culturelles a lancé une vaste opération de solidarité en Wallonie et à Bruxelles en proposant à des artistes professionnels et amateurs de créer, décorer et/ou transformer une chaise en objet d’art. Ces oeuvres seront exposées et vendues lors d’« expo-ventes. Les fonds récoltés serviront à financer l’acquisition et l’acheminement de matériel circassien en territoire palestinien ainsi qu’à soutenir et pérenniser le développement de cette Ecole de l’espoir. ***

De même que cette photo murale à Gaza de Marianne Blume, coopérante APEFE à Gaza de 1995 à 2005, s’installe comme coopérante APEFE à Gaza et auteur du livre:""Gaza dans mes yeux" (éd. Labor, 2006), dans lequel, elle dépeint la bande de Gaza de l’intérieur, raconte son vécu quotidien et témoigne de l’extraordinaire vitalité des Palestiniens.










Et je termine avec ce dessin mon "coup du coeur" représentant une des caricatures de Naji Al Ali. Son héros, le petit garçon Handala est devenu un emblème. Une icône d’avant-garde qui a pour leitmotiv le retour et cette quête universelle pour la liberté.
Handala, est un enfant de 10 ans. Il est situé dans l'espace, sans terrain d'appui car il est sans patrie. Témoin de la tragédie de tout un peuple, On ne voit jamais son visage, il tourne toujours le dos au public car il se sent trahi.
Naji dit de Handala : « Handala est le témoin de cette ère qui ne mourra jamais, il pénètre la vie avec une force qui ne le quitte jamais, une légende dont l’existence est un défit à l’éternité. Ce personnage que j’ai créé ne disparaîtra pas après moi. Je ne crois pas exagérer en disant que je serai immortalisé à travers lui. »
Naji al-Ali fut atteint d' une balle dans la tête le 22 juillet 1987 à Londres, et fut le premier caricaturiste à être assassiné pour ses dessins.

mercredi, octobre 29, 2008

MASARAT PALESTINE… VIVE LA BELGIQUE !




Et voilà, me voici de retour avec les Belges dans mon cœur ! Mais avant de raconter ce voyage précis, je remercie tous ceux et celles qui m’ont écrit ainsi que les lecteurs qui ont continué de visiter mon blog, malgré ma longue absence… Cependant, entre mes allées et venues ici et là, je n’ ai pas cessé de regarder, d’ écouter, d’ interroger pour enrichir mes informations et ma propre analyse sur toutes ces crises financières, krach boursier, et ces scandales qui sont en train de gangréner le capitalisme pur et dur à la Bush, Sarkozy, Merkel, Berlusconi & consorts ! Et, je me demande toujours, jusqu’ à quand ces ignominies vont-elles durer sans réaction forte des populations??
Mais aujourd’ hui, juste pour un instant, je vous invite à oublier les ombres malfaisantes, pour entrer dans l’ espérance...
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« Nous avons des frères derrière cette étendue. Des frères bons. Ils nous aiment. Ils nous regardent et pleurent...Salut à qui partage avec moi l’attention à L’ivresse de la lumière, la lumière du papillon, dans La noirceur de ce tunnel. » - Etat de siège, poème inédit de Mahmoud Darwich - -Ramallah janvier 2002.
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Oui, salut et honneur à ce beau pays dont il est difficile de ne pas succomber à son charme, qui est le premier, sinon le seul en Europe à avoir dédié toute une grande saison culturelle, durant 2 mois, à la Palestine !
En effet, vous avez bien lu ! La Palestine, dont la seule évocation fait craindre, dans certains pays d’Occident, à un suicide professionnel ou politique… C’est dans ce contexte mondial de « crise » économique, où "l’ humanisme rapace" des gouvernants voyous est en train de faire les pires dégâts de l’ humanité , où le droit international et la justice sont devenus les grandes muettes du temps présent, que la Communauté française Wallonie-Bruxelles a généreusement offert cet espace à la liberté d’ expression et de création artistique palestinienne.

Ce projet pionnier en Belgique et unique en Europe a été réalisé sous le haut patronage de la Ministre des Relations Internationales de la Communauté Française, du Comité Palestinien sous la présidence du poète palestinien récemment disparu Mahmoud Darwich– de Leila Shahid, ambassadrice de l’Etat (n’en déplaise à certains !) Palestinien, avec le soutien de la Ministre de la Culture, et celui de Jeannette Mickhail, Maire de Ramallah. Le tout, mené à tambour battant sous la férule dynamique de la Commissaire Fabienne Verstraeten, Directrice des Halles de Schaerbeek.
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Un évènement aussi ambitieux que courageux, qui reflète l' éthique morale et l' humanisme de ce cœur de l’ Europe qu’ est la Belgique, dans le prisme de ses nombreux artistes, de Maeterlinckde, Michaux, Simenon, en passant par Brel, Nothomb et Geluck. Flamands ou Wallons.
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En vérité, la volonté belge de donner la parole aux artistes palestiniens, est bien la démarche d’une grande nation où la culture est la raison de la paix, car elle nous invite à la connaissance d'autrui et féconde la tolérance, en nous incitant à partir à la rencontre d'autres imaginaires et d'autres cultures. Ici, Masarat Palestine qui dans la langue arabe signifie – parcours, itinéraires – c’est l’expression de toute une nouvelle génération d’artistes urbains, des collectifs de jeunes graphistes, des photographes et vidéastes, de musiciens, de cinéastes et d’écrivains. Tous et chacun à sa manière, nous ont fait passer par toutes les palettes de l’émotion. Cinéma, littérature, poésie, musique, conférences, débats et tables rondes ont essaimé leurs voix de Bruxelles, à Charleroi,Liège, Mons et Namur.
***
Ainsi, l’ 'inauguration de la saison culturelle "Masarat Palestine " aux Halles de Schaerbeek a-t-elle été un hommage au poète disparu Mahmoud Darwich, à travers les témoignages et discours de personnalités qui lui ont été proches, tels ses amis écrivains, Edouard Glissant, Breyten Breytenbach, Juan Goytisolo, Elias Khoury, Elias Sanbar, Sukhair, Farouk Mardam-Bey, etc.… Mais aussi, des rencontres-débats, « Conversations d’Ici et de Là-bas » entre Adila Laidi-Hanieh‎* et Catherine David* ; Jean-Luc Godard et Elias Sanbar* ; Plantu*, Baha Al Boukhari* et Pierre Kroll*, etc.
***
Sans prétendre faire un reportage exhaustif sur Masarat-Palestine, je voudrais simplement citer au hasard de ma mémoire, quelques phrases des discours qui m’ont particulièrement émue par le ton et le sens de leur message… Comme par exemple, celles qui vont suivre.

Adila Laidi-Hanieh‎, première directrice du Centre culturel Khalil Sakakini, dans lequel Mahmoud Darwich avait son bureau où il écrivait pour la revue littéraire « Al Karmel » qu’ il dirigeait, et y recevait ses nombreux amis qui le visitaient. Elle rappellera l’héritage humaniste que le poète aura laissé à son peuple comme « un viatique existentiel » pour y puiser les raisons de l’espérance, à travers la joie, l’humour et l’amour de la vie, dans la citation de ces vers du Poéte:
"Nous aimons la vie autant que possible
Nous volons un fil au ver à soie pour tisser
Notre ciel clôturer cet exode
Nous ouvrons la porte du jardin
Pour que le jasmin inonde les routes comme une belle journée Nous aimons la vie autant que possible… »
***

Et ici, Elias Sanbar, celui qui a donné une « voix française » à Darwich, son ami, son traducteur quand avec toute l’émotion contenue dans les larmes et les mots il dit : « Ses poèmes sont devenus mon pays, Haïfa… son dernier recueil encore sous presse «La Trace du Papillon » exprime tout son amour à la vie… Il disait que l’exil est généreux, car à travers lui, nous avons trouvé notre humanité »…
***

Avec cet autre complice et ami, le grand écrivain libanais, Elias Khoury* :
« … Mon poète était différent, il savait qu’il avait deux muses, le pays et l’amour, et que la poésie a le pouvoir de créer le langage de la vulnérabilité et d’inventer l’espace de l’imagination. Mon poète était timide: même dans sa poésie de la maturité quand il pouvait emprunter le cheval d’Oumrou’u al Kaiss, s’approprier Al Mountanabi… Écrire l’histoire de la tragédie palestinienne, il continuait à être l’enfant d’un paysan palestinien, et la voix de la quête humaine de l’amour et de la dignité. Mon poète jouait avec la mort, et quand il eut gagné la bataille par l’écriture, il mourut. Quelle bataille est-ce donc là? On gagne pour perdre, et quand on perd on devient part du livre éternel de la poésie?
Je n’aime pas accompagner mon poète à travers la mort qui nous parle à texte ouvert. Je préfère le garder avec moi et respirer la douceur des fleurs de citronnier dans la musique de sa poésie et l’eau qui atténuait ses mots, voyageant avec lui vers sa/ma Palestine, un pays recréé par les mots. Il y a trois ans, à Mantoue, en Italie, j’ai essayé de lui dire qu’il était mon poète personnel, mais il ne m’a pas pris au sérieux. Nous participions à une discussion à propos de nos œuvres littéraires. Mahmoud Darwish était venu présenter Mural. Pour adoucir la mélancolie, j’ai dit qu’au cours de ma jeunesse, j’avais beaucoup appris sa poésie par cœur pour des raisons pratiques, car je l’utilisais pour séduire les filles et cette méthode rencontrait un certain succès. Je n’ai pas dit alors que je connais toujours sa poésie par cœur, pour les mêmes raisons et pour d’autres aussi, qui ont à voir avec les vies des personnages de mes propres romans, car je ne peux imaginer mes personnages sans la poésie qui leur permet de supporter la vie. L’auditoire a ri, puis Darwish a demandé au public de ne pas me croire, puisque nous étions de la même génération.
Cette même nuit, Melia, l’héroïne de mon roman ‘Comme si elle dormait’, qui se déroule à Nazareth en 1947, m’est apparue en rêve. Melia dit à son époux Mansour: Demain, mon chéri, quand il y aura 50 ans qu’un grand Poète est né dans ce pays, vous saurez tous que vous ne gagnerez pas la guerre, si ce n’est par le Verbe qui est plus fort que les armes’. Melia, le Poète est venu et il est mort samedi 9 août 2008. Ont-ils découvert ce que tu voulais qu’ils sachent? »
***
Puis vint, ce palestinien de "l' intérieur" de Jérusalem, Mahmoud Shukair*,
cette attachante personnalité, avec le sens de la dérision des choses de la vie, l' humilité élégante et la finesse de l' esprit des
" vrais" écrivains-poètes! Il a su nous rendre la présence envoûtante de Mahmoud Darwich, dans toute la splendeur de sa Vérité humaine. Se détachant de toute dialectique intellectuelle, Il nous le raconta si sobrement, avec des mots simples qui naissaient du coeur, que je ne résiste pas au plaisir de vous les livrer entièrement:
«Cette soirée à Bruxelles possède un goût particulier.
Depuis que Mahmoud Darwich nous a quittés, nous n’avons cessé de l’évoquer, d’écrire des articles et des poèmes en son honneur, d’organiser des séances d’hommage pour exprimer notre chagrin, d’évoquer son immense génie poétique et son extrême délicatesse dans la vie de tous les jours. Il est vrai que nous sommes extrêmement affligés pour sa soudaine disparition. Ce soir, notre affliction est encore plus grande parce que Mahmoud Darwich était à la tête de l’équipe qui avait organisé la saison culturelle palestinienne en Belgique. Il avait présidé le comité palestinien Masarat qui avait travaillé main dans la main avec les Belges pour réussir cet événement.
Un récital poétique de Mahmoud Darwich était prévu pour inaugurer ces activités. Il l’avait désiré et le prévoyait avec enthousiasme, mais ses artères avaient failli et ne lui avaient pas permis d’arriver jusqu’à ce jour.Aujourd’hui, s’il avait été avec nous, la joie de Leila Shahid, l’Ambassadrice de la Palestine auprès de l’Union européenne et l’amie du peuple belge, aurait été totale. Depuis un an, elle avait mis tout en œuvre pour que le succès couronne cette saison. S’il avait été avec nous, la joie de Fabienne Verstraeten aurait été totale, elle qui versait de chaudes larmes avec le peuple palestinien chaque fois qu’il encaissait un revers. Elle avait travaillé d’arrache pied pendant toute l’année écoulée afin de construire plus de ponts d’amitié et de collaboration entre les peuples belge et palestinien, concrétisant l’un des grands thèmes chers à la poésie de Darwich, qui ne tiennent compte d’aucune frontière, genre ou nationalité et qui s’adressent à l’être humain avec ses désirs, ses aspirations, ses soucis et ses espoirs, partout où il se trouve.

Je me souviens des derniers jours de Mahmoud Darwich et je me souviens de sa dernière réunion à Ramallah avec le comité Masarat, chez Adila et Akram.
Il était lumineux comme à son habitude, le visage souriant, l’esprit vif, émaillant la réunion de blagues et de rires. Et comme à son habitude, il s’était distingué par la logique de son argumentation, par sa faculté d’écoute et par sa compétence à extraire la substantifique moelle de l’ensemble des idées que proposaient les femmes et les hommes réunis. Je me souviens de sa dernière rencontre avec Mme la Ministre Marie Dominique Simonet. Il était arrivé au rendez-vous avant l’heure prévue, afin de pouvoir l’accueillir en compagnie de Mme Leila Shahid et des membres du comité Masarat. La saison culturelle dont Darwich est absent aujourd’hui, fut le principal sujet de conversation entre le poète et la ministre, venue à Ramallah pour annoncer officiellement l’adoption de cette manifestation culturelle et pour nous faire part de la solidarité du peuple belge avec la Palestine et son peuple. Ce jour-là, Mahmoud Darwich rayonnait de vivacité et de charisme, comme à son habitude.
Je me souviens de son dernier récital poétique au Palais de la Culture à Ramallah, quarante jours avant sa disparition, à l’occasion de la célébration par la ville du centenaire de la première mairie. À l’entrée de Mahmoud dans la salle, la foule innombrable s’était levée comme un seul homme en hommage au poète qui avait modelé la conscience palestinienne pendant cinq décennies, l’exprimant de la meilleure façon qui soit, au poète qui avait magnifié de manière exceptionnelle l’identité nationale et culturelle du peuple palestinien. Au cours de ce récital, Mahmoud Darwich avait prouvé qu’il était sans cesse capable de dépasser son acquis poétique, d’étonner le public avec de magnifiques poèmes qui exprimaient de manière originale son expérience de vie, en élargissant l’espace de la vision, en multipliant les possibles, en recourant à l’humour qui attire l’attention sur notre vulnérabilité et renouvelle notre sensation de vie. Dans les derniers poèmes qu’il avait lus devant une foule innombrable, nous avons pu déceler de précieuses innovations dans son parcours poétique, telles le recours à certains aspects autobiographiques et à quelques souvenirs qui enrichissent ses liens avec l’espace palestinien, une réflexion profonde sur la mort et sur la vie, des questions qui ouvrent la voie à la méditation à partir les détails les plus infimes de la vie quotidienne pour un envol vers un espace infini. Au cours de ce récital, Mahmoud Darwich avait brillé, comme à son habitude, surprenant les penchants esthétiques de son auditoire, relevant toujours un peu plus l’espace qu’occupait la littérature en général et la poésie en particulier dans la vie des gens. Au cours de ce récital, la place de Darwich s’est trouvé de nouveau raffermie dans le coeur des gens, comme s’est confirmé de nouveau sa présence comme symbole, faisant battre à l’unisson nos sentiments, les exaltant dans un moment unique et rare d’élévation qui nous permet de transcender la misère, la confusion et l’indétermination de notre vie, de regarder l’avenir avec un tant soit peu d’optimisme et d’espérance.

Pourtant, la disparition soudaine de Mahmoud Darwich s’est abattue sur nous comme une véritable catastrophe au mauvais moment. Mahmoud est décédé. Il avait honoré la ville de Ramallah en y résidant, lorsque les autorités de l’occupation israélienne lui avaient concédé un retour tronqué. Mahmoud est décédé. Il ne montera plus les marches de l’immeuble Sakakini où était son bureau. Il ne feuillettera plus les journaux dans le bureau qui l’avait accueilli pendant des années. Il ne boira plus du café en achevant un travail pour la revue « al-Karmel » qu’il dirigeait. Il ne répondra plus aux appels téléphoniques, il ne recevra plus ses amis avec affabilité et courtoisie avant de s’engager avec eux dans de longues conversations sur notre situation actuelle et sur nos peines. Il avait alors du temps pour parler de poésie, de romans, de nouvelles ou des dernières parutions. Il avait alors du temps pour l’humour, car Mahmoud était le maître des plaisanteries, le prince de la verve. Il avait alors du temps pour le rire et ses yeux brillaient derrière ses lunettes, son visage s’illuminait. Hélas, cette savoureuse simplicité n’est plus possible. Désormais, elle n’est plus possible, cette promenade quotidienne qu’il faisait en solitaire ou en compagnie de ses amis, dans les rues de son quartier, obéissant aux conseils des médecins qui lui avaient prescrit la marche pour éviter l’incident cardiaque. Il ne lui est plus possible de contempler les arbres, les femmes ou le linge sur les balcons. Il ne lui est plus possible de voir le soleil tomber à l’heure du couchant du côté de son village natal, de jouir de la brise qui se lève doucement, malgré la colonie étrangère qui pèse de tout son poids sur le sommet de la montagne, à proximité.
Avec sa disparition bouleversante, nous avons perdu une immense figure poétique et humaine. Nombreux sont ceux qui le regretteront : parents, amis, intellectuels et gens ordinaires. De nombreuses villes le regretteront aussi : Haïfa, Ramallah, Amman, Beyrouth, Damas, Tunis, le Caire, Alger, Casablanca, ainsi que de nombreuses villes arabes ou étrangères où il s’était promené, dans leurs cafés, il s’était assis, dans leurs salles, il avait lu ses poèmes. Il manquera à Jérusalem sur laquelle il avait tant écrit sans avoir l’opportunité d’y vivre. Il manquera au village d’al-Birweh, dont les terres confisquées et les décombres languiront pour cet enfant du pays qui avait immortalisé son nom et celui de la Palestine dans de nombreux poèmes qui passeront l’épreuve du temps. Il manquera aussi à la ville de Bruxelles qui l’avait tant attendu. Il nous manquera à tous, sa disparition cruelle marquera un grand vide au fond de nous. "»
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Mais ce soir-là, tel le Christ Ressuscité par la ferveur de ses fidèles, le Poète était revenu, dans toute la plénitude de son âme, pour marquer le sceau de son verbe immortel au fond de chacun de nous… Il était là, plus vivant que les vivants dans le récital palestinien du fabuleux trio Joubran. Ces trois frères, Samir, Wissam et Adnan, avec leur magistrale improvisation sur leurs 3 oud (luths) exprimant toute la profondeur de l’extase et de la douceur. Leur musique dit à elle seule, ce que ni les mots, ni les gestes ne peuvent dire. Il faut absolument les voir, écouter et découvrir la virtuosité magique avec laquelle leurs doigts agiles font parler rire et pleurer leur instrument, pendant que derrière eux l’ image géante de Mahmoud Darwich avec sa voix puissante rythmait la musique avec son verbe toujours vivant, présent comme s’ il était là tout près de nous, de vous, de ce monde qu’ il n’ a pas, qu’ il ne quittera jamais, aussi longtemps que soufflera la palpitation d’ existence des peuples libres… et justes !
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Cependant, je me dois d’ajouter que j’ai regretté l’absence de José Saramago, écrivain portugais, Prix Nobel de littérature, ami de Mahmoud Darwich et l’un des plus courageux défenseurs de la cause palestinienne. Sachant que la reconnaissance du talent, de la probité humaine et intellectuelle d’un écrivain, ne se mesure pas aux nombres de ses invitations aux manifestations culturelles dans le monde, Saramago demeure ce qu’il est : un grandiose écrivain et un JUSTE que Mahmoud Darwich et la Palestine ont déjà reconnu comme un des leurs.
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Mais encore, j’ai plus déploré et condamné la défection des ambassadeurs arabes accrédités en Belgique en ce jour d’inauguration officielle de MASARAT-PALESTINE en présence du Premier Ministre palestinien Salam Fayyad ! Cette absence de solidarité des pays arabes avec le peuple palestinien m’a attristée… sans trop m’étonner dans le fond. Toutefois, comme l’a dit un jour, José Saramago : « sans eux la Palestine a déjà résisté 60 ans et résistera 60 années de plus s’il le faut …»
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A suivre, demain publication des photos...

Lien du site"MASARAT PALESTINE": http://www.masarat.be/publications/revue-ah.html
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* http://alaidi.blogspot.com/ Adila Laïdi–Hanieh :
essayiste, et théoricienne de l’art et de la culture en Palestine et au Moyen-Orient, ancienne directrice du Khalil Sakakini Culturel Center à Ramallah, et actuellement professeur en pensée arabe et contemporaine à l’Université de Bir Zeit.(Palestine). Elle coédite avec la revue ah ! le numéro "Palestine. Rien ne nous manque ici." Ouvrage collectif, publié sous sa direction - Revue ah ! (Bruxelles) & Les éditions Cercle d’art (Paris)
*Catherine David est historienne de l’art, spécialiste de l’art du Moyen-Orient, curatrice et directrice artistique de manifestations et institutions telles que La Documenta X de Kassel, la Galerie Nationale du Jeu de Paume, Witte de With, le Festival d’Automne de Paris
*Mahmoud Shukair est né en 1940 à Jerusalem. Il est l’auteur de nombreux recueils de nouvelles et de livres pour enfants. La Revue d’Etudes Palestiniennes a publié quelques-unes des ses nouvelles. A lire absolument son dernier livre : " Ma cousine Condoleeza Rice et autres nouvelles » (Paris- Actes Sud/Sindbad)
*Elias Sanbar : né à Haïfa en 1947, est âgé d’un an quand sa famille est chassée de Palestine au moment de la création d’Israël (1948).Historien, essayiste, poète et militant de la cause palestinienne. En 1981, Elias Sanbar fonde à Paris, La Revue d’études palestiniennes dont il est le rédacteur en chef. Il a aussi participé à des travaux de cinéma, traduit des poèmes en français (notamment ceux de Mahmoud Darwich) et écrit plusieurs essais.
*Elias Khoury: né à Beyrouth en 1948, est un libanais romancier, dramaturge et critique. Il a publié près de dix romans, qui ont été traduits dans plusieurs langues étrangères, ainsi que de nombreux ouvrages de critiques littéraires. Il a aussi écrit trois pièces de théâtre. Il est actuellement rédacteur en chef du journal Al-Mulhaq, le supplément hebdomadaire du quotidien libanais Al-Nahar et est un intellectuel de renommée internationale. (http://fr.wikipedia.org/wiki/Elias_Khoury)
*Baha Boukhari, dessinateur satirique palestinien né en 1954 à Jérusalem
*Pierre Kroll : est un dessinateur et caricaturiste Belge né en 1958 à Gwaka en République démocratique du Congo
*Plantu: dessinateur satirique français, de son vrai nom, Jean Plantureux né en1951 à Paris