mardi, juin 13, 2017

Chronique Sens Dessus Dessous

« Etre vaincu vaut mieux que d'être vainqueur du côté des scélérats ». G .Clemenceau

Pas en notre nom !

Ni sunnite, ni chiite, l’Islam est indivisible. La crise du Golfe est l’ultime plan de guerre fratricide concocté aux musulmans, afin de renforcer définitivement Israël dans son pouvoir militaire et sa suprématie sur le monde arabe. Il est d’autant plus inacceptable, voire même honteux, que leurs disputes se produisent en cette année du centenaire de l’infâme Déclaration de Balfour et des accords Sykes-Picot. Mais aussi en ce mois de juin, date du cinquantenaire de l’occupation par Israël des territoires palestiniens de Cisjordanie, Jérusalem-Est, Gaza et du Golan syrien. Je connais chaque parcelle du ce qu’on appelle le Proche-Orient. Je souffre, et ne cesse de pleurer quand je vois les cadavres et les ruines terribles de ces pays que j’ai connues dans la gloire de leur prospérité. L’Irak, Mossoul… Oh mon Dieu Mossoul la ville de mon amie Abir, et de Louaï le poète aux yeux d’améthyste… Que sont-ils devenus ? ! Le Yémen, la splendeur de son architecture patrimoine de l’humanité, la douceur de l’hospitalité de son peuple, le plus pacifique de la région ! Et la Syrie dites, qu’avez-vous fait de ce pays d’histoire, de poésie, de beauté, du savoir vivre et de l’accueil raffiné ? Et la Libye ? Charognards ! Je vous ai toujours considéré coupables de cette curée, plus que l’Amérique ou Israël ! Aujourd’hui vous me donnez raison avec votre intention épouvantable d’entrainer tous les musulmans dans une nouvelle bataille de Kerbala à l’échelle mondiale !

Toutefois, à quelque chose malheur est bon, car enfin, les masques sont tombés !

 Cette fois les arabes et les musulmans vont employer leur énergie à procéder à leur « propre » nettoyage ethnique et purification religieuse ! Il a suffit à Donald Trump, d’un tour de danse du sabre et l’exhibition de ses deux femmes trophées pour que le royaume saoudien soit retourné comme un gant jusqu’à en oublier les valeurs spirituelles pacifiques mois de Ramadhan. Mais le businessman Trump l’a dit : « Nous n’allons pas faire la guerre à votre place ! ». Lui qui avait attaqué les gouvernements du Golfe au cours de sa campagne électorale en les dénonçant comme des machines à « faire du fric » qui ne survivraient pas un jour sans la défense des États-Unis, ajoutant que cette garantie militaire devra être payée avec les revenus pétroliers. Le plus humiliant dans l’histoire ; c’est son conseiller ultra-sioniste Stephen Miller, auteur du texte du « Muslim Ban », qui va rédiger le discours que Donald Trump prononcera devant les 50 pays présents à Ryadh. Parmi eux se trouvent les représentants des six pays touchés par le décret abject. C’est une vraie chutzpah (culot monstre) Trumpo-sioniste digne du conte de Djeha - « prenez chacun un morceau, mais donnez-moi seulement la moitié de votre part respective »…

 - Monde arabo-musulman et Occident : Tête-bêche

Quand la tête pleine d’illusions est tournée vers les pieds, il n’y a pas d’avenir. Deux mondes s’affrontent dans un langage de sourds. D’un côté les arabes se déchirent sans entendre le râlement de leur agonie ; de l’autre les occidentaux se partagent leurs dépouilles, tels des bouchers dans un abattoir. Plus rien n’est à sa place. Le seul détenteur de pouvoir c’est le Diable, imposteur par excellence, il semble habiter tous les gouvernants de la planète. C’est ainsi que le 21e s a commencé dans l’enfer, et qu’il poursuit encore sa course dans l’enfer qu’est devenu le monde.

Dérive. Tout est à l’envers. Les choses portent comme nom, leur contraire : les invasions deviennent humanitaires. L’occupation et l’apartheid d’Israël, sont le sceau d’un droit divin. Les bombardements de masses s’appellent démocratie. Le racisme et l’islamophobie apanages de liberté. Les migrants : des envahisseurs. La résistance contre l’occupant c’est du terrorisme. Le djihadisme totalitaire des escadrons de la mort c’est du terrorisme islamique. A l’ONU, l'Arabie saoudite est élue à la Commission des droits des femmes. ONU encore, Israël à la tête du Comité Juridique contre le terrorisme ainsi qu’au comité de décolonisation ! Mais le pire du slogan pour abrutir l’opinion internationale, est de faire croire que le terrorisme vise à la destruction du modèle de société en Occident ! Qu’est-ce donc, sinon une mondialisation diabolique dont l’attribut est d’appeler le mal bien et vice versa ? Donc si la réalité est devenue enfer, l’enfer va devenir réalité.

 Ainsi dans ce processus en cours de destruction des Etats-nations, des millions de morts, des exodes des populations fuyant leurs pays, naît la problématique inquiétante d’un Président étasunien islamophobe pro sioniste qui en un tour de danse au sabre en Arabie Saoudite va terminer l’œuvre de division sanglante des pays arabes, par la poudrière d’une guerre religieuse entre musulmans : sunnite et chiite. Celle-ci était cantonnée au Yémen et en Syrie, à présent elle risque d’allumer tous les pays musulmans. En effet, après avoir signé l'accord des centaines de milliards de dollars d'investissements aux États-Unis avec le roi Salman, Trump, comme s’il était dans une vente à la criée, s’exclame : « Jobs ! Jobs ! Jobs ! ». Puis tout content de lui, il donne le signal à la mise à l’index du Qatar et la guerre contre l’Iran. Le reste du monde arabe et musulman est sommé de choisir son camp  fratricide  !

 L’absurdité réside dans cette situation ; si j’ose dire - loufoque entre le président du pays qui a crée les Talibans en Afghanistan et deux grands sponsors du terrorisme djihadiste – contre l’Iran. Celui-ci, il faut le rappeler à eu un rôle prépondérant dans la destruction de l’Irak et a contribué au soulèvement des nationaux chiites en Arabie saoudite, au Bahreïn, et au Yémen. Dans ce dernier pays, j’ai connu personnellement les Houthis. Ils m’avaient reçue avec beaucoup d’égards dans leur fief montagnard du nord-ouest, à l’époque on les appelait les Zaydites. Je garde le souvenir de gens austères, accueillants et pacifiques. Tout cela serait comique ; dans le sens de l’expression « le voleur volé », si la gravité de cette guerre annoncée entre ces pays frères en Islam, ne renvoyait pas à un avenir dramatique pour le monde arabe déjà exsangue. Mais que le sang des musulmans coule encore plus, importe peu à ce président sans autre idéal que celui du profit. Business must go on ! (les affaires doivent continuer). Car en somme, le gagne-pain des étatsuniens sera assuré par les deniers saoudiens – en les poussant au bellicisme au nom du bien-être du complexe militaro industriel américain, pendant que le meilleur ira à Israël. Diviser et rançonner. Aux Arabes comme aux Européens, il assène façon le «parrain» Don Corleone :
 « Désormais il faudra payer pour votre protection ! 

 Quant à sa visite éclair aux Palestiniens, elle aura duré quarante cinq minutes. Juste le temps de leur adresser un discours insipide (et sans même se donner la peine de se recueillir, en bon chrétien qu’il prétend être - à l'église de la Nativité de Bethléem) – et le voilà filant en Israël, pressé de lui déclamer sa déclaration d’amour. Là-bas, Trump s’est révélé tel qu’en lui-même : caudataire, fanfaron et dûment vassalisé à Israël. Ce qui fera dire à la ministre de la Justice et numéro 2 du parti d’extrême droite, sa surprise d’avoir entendu de tels propos dans la bouche d’un président américain :
 «C’est un discours sioniste. C’est un grand jour pour notre pays.»

Vous aurez compris enfin que le 45e président des États-Unis, dans son formatage dévoué à « l’Amérique d’abord » de l’extrême droite n’est pas un homme de paix antisystème. Il est le ticket providentiel de l’ultra conservatisme évangéliste, d’origine chrétienne qui est représenté actuellement dans sa Présidence, avec des personnes comme Mike Pence, Tom Price, Bannon, Mattis et autres vautours de l’interventionnisme à outrance et qui à l’image du gendre Jared Kushner sont très proches des conservateurs israéliens de Netanyahou.

Aussi, que l’on ne se méprenne pas, entre Donald Trump et Hillary Clinton, une criminelle qui a une série de guerres à son actif, ultra pro sioniste et corrompue, il s’agit d’une lutte - uniquement - pour le pouvoir, sur le plan national et mondial. Tous deux sont antagonistes sur des détails, mais complémentaires dans leurs visées d'hégémonie planétaire, fondée sur la suprématie militaire et le racket des pays arabes.
  
 Ab Hoc Et Ab Hac, Arabes-Bashing

Avec l’arrivée d’un président querelleur, imprévisible et âpre au gain à la tête de la première puissance du monde, c’est le temps de la globalisation des reniements, des trahisons, de la lâcheté et de tant de brutalité politique et diplomatique ! Jamais les peuples Arabes n’ont autant été méprisés, avilis et livrés à l’angoisse de l’incertitude par leurs gouvernants comme en ce mois de juin des bruits de bottes menaçant tous les pays du Maghreb au Proche-Orient. Sur ce tas de haine pestilentielle globale et globalisante, le monde arabo-musulman ne voit pas un jour passer sans attentats terroristes, ni sans l’humiliation faite à son humanité, ni même l’espoir de l’émergence d’un leader assez courageux pour lui rendre sa dignité et l’honneur de vivre paix dans un état de droit.

Cependant que le reniement de soi est à mon sens, une sorte de soumission à la loi du plus fort qui porte nos renoncements et nos lâchetés collectives… C’est ce qui passe en ce moment sur les réseaux sociaux porteurs de la colère des internautes issus des divers pays Arabes et du monde musulman … Condamnation encore et toujours. Des invectives à l’encontre des Arabes et l’Islam, confondant sans nuances les dirigeants Saoudiens, Qataris, leurs peuples et Daesh et Al Qaeda avec l’identité Arabe et l’Islam ! Comme si les enfants étaient responsables des crimes de leurs parents, et qu’il fallait les châtier tout aussi durement. Ces polémiques aussi injustes que stériles proviennent généralement d’arabes et de « musulmans » vivant à l’étranger, sans doute écrivent-ils pour le « public » des pays où ils vivent. Je les comprends certes ; mais je n’excuse pas leur dérive verbale frôlant souvent le racisme et l’islamophobie obsessionnelle, inhérents au langage des juifs sionistes talmudistes à l’encontre des Arabes Palestiniens.

 Quoi qu’il en soit, l’attitude de l’Arabie Saoudite envers le Qatar et l’Iran, aura servi à débusquer les imposteurs, et les idiots utiles de la propagande sioniste. Car en prenant le prétexte des antagonismes belliqueux entre les sunnites et chiites d’une part, et par ailleurs la barbarie meurtrière de la secte Daesh, pour stigmatiser avec férocité l’identité arabe et dénigrer la foi de millions de musulmans de par le monde, c’est faire le jeu morbide de l’occupant sioniste, et la preuve d’une navrante misère culturelle.

Ne baisse jamais les bras, tu risques de le faire deux secondes avant le miracle

Dans ce contexte, imaginer qu’un pays arabe, de surcroit musulman envisage de se rapprocher d’Israël pour contrer la soi disant expansion du chiisme iranien ; c’est tout simplement aberrant, non plutôt nauséabond ! Qui se souvient des bombardements au phosphore blanc nuit et jour sur Gaza, qui a dans sa rétine l’image des enfants palestiniens massacrés par Tsahal ne peut adhérer à cette démarche félonne – quitte a demeurer dans le camp des vaincus, des persécutés mais à aucun prix dans celui des traitres.

Ils nous ont trompés, ils ont vendu la Palestine pour renforcer leurs régimes et pour la vénalité d’une admission à la cour des grandes puissances occidentale. Mais il nous reste NOUS. Les citoyens du monde de toutes races, religions et croyances confondues, pour témoigner d’une solidarité passionnée, généreuse et pleine de courage avec la Palestine.

 Nous les Peuples sans autre pouvoir que celui de refuser vos guerres « saintes ». Mais au contraire vous inciter à la paix et à la réconciliation une bonne fois pour toute, autour d’un seul objectif : la libération de la Palestine. Restons fermes, lucides et solidaires. Ce n’est jamais gagné, c’est constamment à ranimer.